La COMCO autorise l’acquisition de search.ch par Swisscom

  • Dernière modification de la publication :25/03/2015
  • Commentaires de la publication :6 commentaires

La Commission de la concurrence (COMCO) a autorisé mardi l’acquisition de search.ch SA par Swisscom (local.ch) bien qu’«une position dominante sur le marché soit créée par cette concentration. La COMCO ne l’interdit pas, car elle ne s’attend pas à une suppression de la concurrence efficace».

Cette décision est plutôt surprenante après le lancement de Zip.ch, qui se plaint justement de cette position dominante, comme nous l’avons vu dans cette colonne. On se demande si la Comco a sérieusement fait son travail avant de rendre sa copie! D’autant plus que les motifs invoqués sont discutables.

Swisscom (local.ch) peut ainsi acquérir search.ch. Swisscom et Tamedia s’étaient mis d’accord sur cette concentration dans le cadre du rachat de Publigroupe par Swisscom. À cette fin, Swisscom (local.ch) acquière search.ch SA de Tamedia et va exploiter les deux plateformes sous Swisscom Directories SA.

Le capital-actions de Swisscom Directories SA sera détenu à 69% par Swisscom et à 31% par Tamedia. Les parties motivent cette démarche par la forte concurrence internationale qu’elles subissent de la part des moteurs de recherche comme Google et des réseaux sociaux comme Facebook, peut-on lire dans le communiqué de la COMCO.

Au-dessus des lois?

Swisscom a mis en place son cartel avec l’aval de Berne. Sans autre!
Swisscom a mis en place son cartel avec l’aval de Berne. Sans autre!

Mon commentaire? Même si Swisscom évoque aussi la concurrence de Google dans sa prise de position, cette justification est grotesque. On constate qu’une fois de plus l’administration fédérale protège Swisscom tout en relevant un état de position dominante. Visiblement le puissant opérateur historique en mains étatiques est au-dessus des lois. Encore une fois.

La stratégie de communication de la COMCO vaut par ailleurs le détour. Le problème étant gros comme une maison, elle a préféré évoquer directement la position dominante dans son communiqué de presse. Elle ne nie donc pas le problème, mais préfère estimer qu’il ne sera pas possible de mettre en place une concurrence efficace. En effet, c’est par ce genre de décision que l’on musèle cette même concurrence. Un bel autogoal, non?

Xavier Studer

Cet article a 6 commentaires

  1. Nycko

    J’ai déjà mis le raccourcis ZiP.ch sur mes écrans d’accueil.. 🙂
    Faut avouer que Local.ch est assez pratique avec son widget sur Android, espérons que Zip reçoive aussi une attention similaire…..

    1. Anjoco

      Force est de constater que zip.ch est juste un répertoire téléphonique, tandis que local.ch et search.ch sont pourvus de plusieurs fonctionnalités très intéressantes qui facilitent le quotidien.

  2. Jean-Wolf

    Merci Xavier pour le lien zip.ch !

    Cette décision de la Comco est aberrante. Ces braves gens n’ont pas les yeux en face des trous ou, pire, sont sous influence. Dommage.

  3. Une surpprise? Selon que vous serez puissant ou misérable…
    Cela dit, faire des entorses à la concurrente tant vantée pour les autres,est une vision à court- terme qui nuit à l’innovation et coupe les ailes aux entrepreneurs dont on souhaite à haute voix qu’ils sooient pus nombreux sans leur leur en donner les moyens.

  4. Le problème, c’est que le monde numérique change la donne. Nous ne pouvons plus raisonner selon les critères du siècle dernier. Nous parlons ici de “nos propres” données numériques. Nous nous faisons escroquer par Swisscom, qui pratique le “vol” de nos propres informations. Avec une position dominante, cela pourra devenir du “racket”. Toutefois, le grand gagnant de l’histoire, ce sera Google. C’est aussi un voleur de nos informations, comme les autres, mais au moins font-ils cela gratuitement ! En fournissant des outils et des moyens qui dépassent Swisscom…

    Le grand “challenge” pour nous, les particuliers et entreprises suisses, et pour Swisscom, est de basculer les paradigmes et de bousculer les grands acteurs GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), avec des solutions “libres” et qui nous permettent de garder le CONTROLE de nos données, et surtout des algorithmes qui les régissent.

    Réveillons-nous, et réapproprions-nous nos propres données. Je crains toutefois que Swisscom ne soit pas le bon interlocuteur pour cela, bien qu’ils pourraient jouer un rôle favorable, s’ils s’en donnaient la peine. Il juste changer de vision et passer de “faire de l’argent” à “créer de la valeur durable”, quitter le “Kill to win” pour entrer dans le “share to win” (dixit Reginald MAITRE, 2013). Mais je doute que Swisscom en ai la capacité.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.