Opera chinois: la preuve de l’échec numérique de l’Europe?

  • Dernière modification de la publication :23/07/2016
  • Commentaires de la publication :9 commentaires
Opera, célèbre pour son navigateur internet.
Opera, célèbre pour son navigateur internet.

L’Europe et la Suisse excellent à écrire avec près de quarante ans de retard parfois de véritables «odes au numérique». Le continent a possédé ou possède encore quelques marques pionnières à l’image d’un Nokia, d’un Ericsson, d’un Philips, d’un Logitech ou encore d’un Opéra, dont la nom et le navigateur en perte constante de vitesse, pourraient bien passer en mains chinoises.

Ce nouvel épisode consacre une nouvelle fois les difficultés à faire armes égales ou avec les entreprises du Nord de l’Amérique ou avec celles d’Asie. Conséquence: le politique s’en prend à Microsoft, Google, Amazon ou encore Samsung, voire Apple.

Certes, ces entreprises profitent souvent de leur position sur le marché et de leur force. Reste qu’elles ne sont pas arrivées où elles sont par hasard. Entre elles, elles se livrent d’ailleurs un combat sans pitié. Demandez, par exemple, un peu à Microsoft pourquoi il ne perce pas avec Bing sur le terrain de la recherche ou avec Windows 10 sur le mobile?

Numérique: une concurrence impitoyable

Ces entreprises se livrent une concurrence farouche, caractéristique du monde numérique. Android a réussi à s’imposer face à Apple pour ses qualités, comme iOS a détrôné Symbian de Nokia. Visiblement, Microsoft a trop longtemps baladé ses utilisateurs avec des versions immatures ou impossibles à mettre à jour. Il en paie aujourd’hui chèrement le prix.

Le monde numérique est ainsi impitoyable. Il faut dire que cette galaxie protéiforme se caractérise aussi par son étendue. Tout a commencé par l’informatique et les systèmes d’exploitation correspondants. Aujourd’hui, tous ceux qui comptent sont en mains américaines.

De quoi est capable l’Europe?

Puis est arrivé internet et le web avec une multitude de sites internet et de services associés. Des Google et Amazon ont fait leur place en proposant des services de grande qualité. Et en Europe, qu’a-t-on fait après la naissance du web au CERN? Pas grand-chose, si ce ne sont des attaques politiques contre ces géants.

Où sont les concurrents suisses ou européens à Google, Apple, Microsoft, Amazon? Sans parler d’IBM, Oracle, Adobe et autres… Nos politiques peuvent continuer de gesticuler, ça ne changera pas grand-chose. Visiblement, notre continent manque peut-être de visionnaires «numériques» et visiblement ne favorise pas suffisamment l’innovation dans certains domaines clefs… Pendant trop longtemps, internet a été considéré comme un gadget par des élites médiocres. Vraiment dommage.

Le «numérique» est une culture aux racines profondes. Les vociférations que l’on peut entendre ces temps en Suisse sont regrettables et témoignent simplement du manque de connaissances en la matière de nombreux politiques et chefs de grandes entreprises. Vraiment dommage, encore une fois…

Xavier Studer

Cet article a 9 commentaires

  1. Alain

    Tout à fait d’accord avec vous. Pas vraiment de quoi concurrencer Google mais ce petit moteur de recherche Suisse que j’avais découvert sur votre site fait bien son boulot: https://swisscows.ch

    1. Aldebert Després

      Non Alain, Swisscows.ch fait du mauvais boulot, et en plus squatte une adresse internet pour rien : il est évident qu’il fallait sortir un tel moteur de recherche AVANT que Google sorte le sien. Maintenant, il est trop tard ! Il faut inventer un autre service gratuit pour les utilisateurs.

  2. Flabb17

    Notre réflexion, sur les géant du Web européen malmené, est légitime. Par contre la solution envisagé, est, à mon avis, plus le reflet d’un idéal politique de fort libéralisme qu’un avis technologique. J’y comprend votre envie de voire Uber, Amazone Google et autre service ne plus s’embêter avec ces règles que vous jugé “rétrogrades” de protection du consommateur, travailleur et par extension du citoyen.

    Il faut faire évoluer certaines dispositions, le web apporte un vent de fraîcheur bienvenue , mais une dérégulation totale, pour laisser les règles dictées par le bon vouloir de ces géants est, à mon avis, pire que la situation actuelle.

  3. Jean Gui

    Excellent article!

    C’est sûr qu’en Suisse on nous dit dès notre plus jeune âge qu’on est les meilleurs partout et que tout ce qui est estampillé “swiss made” est ce qu’il se fait de mieux. Donc forcément ça motive pas à se remettre en question et à innover. Du coup on stagne et on se gargarise avec la moindre petite avancée technologique…

    1. jaipee

      Bon commentaire ! Aussi juste et réaliste que les remarques “patriotiquement-incorrectes” de Xavier.

      1. “patriotiquement-incorrectes”. Je ne crois pas. J’espère seulement que nous ne sommes pas en train de manquer un train…

  4. Ludo

    En Amérique du Nord, c’est surtout dans la Silicon Valley (Californie) que ces sociétés émergent. Dans les autres états US et au Canada, il y a nettement moins d’entreprises IT connues. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et l’Océanie sont aussi à la traîne, comme l’Europe.

  5. rolgui2002

    N’appelle-t-on pas l’Europe, le vieux continent et l’Amérique, le nouveau monde? Et bien voilà! Ça date de Christophe Colomb. Ceux qui voulaient du nouveau ont réussi.

  6. Pedro

    Hep, vous oubliez OVH qui est quand même un nom important en europe même si trop peu le connaisse !
    C’est français et ils sont maintenant au canada pour toucher l’amérique 🙂

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