Vente en ligne: Siroop débarquera d’ici la fin de l’année en Suisse romande

  • Dernière modification de la publication :01/08/2016
  • Commentaires de la publication :9 commentaires
L'application mobile du site de vente en ligne Siroop.ch.
L’application mobile du site de vente en ligne Siroop.ch.

Trop d’entreprises suisses sont encore absentes de la vente sur internet. Avec la plateforme Siroop développée par Coop et Swisscom, elles ont une opportunité de développer leurs canaux de vente et leur chiffre d’affaires. Bilan et perspectives après une rencontre avec le CEO Constantin Hilt et le gestionnaire de projet pour la Romandie Gautier Schaffter.

Siroop.ch a été lancé officiellement en Suisse alémanique en mai 2016 après une phase bêta initiée en novembre 2015 sur la région bernoise. Le portail en ligne a tenu à récolter un maximum d’impressions et de remarques, au total environ 1500, avant de se lancer sur toute la Suisse alémanique.

Progression fulgurante

Selon le CEO, la progression a été fulgurante. Alors qu’au départ seuls six commerçants ne proposaient qu’environ 20’000 articles, Siroop offre aujourd’hui en allemand 270’000 produits pour environ 130 marchands. Et le site ne compte pas en rester là puisque 1200 vendeurs supplémentaires ont déjà fait part de leur intérêt. Le nombre de produits proposés va donc exploser…

Mais que peut-on acheter sur Siroop? De tout, c’est-à-dire des articles électroniques en passant par ceux de sports ou encore de quoi s’occuper de son jardin. Constantin Hilt explique qu’il est intéressé à fournir l’offre la plus vaste possible. Il donne l’exemple de Johann Wanner qui vend des articles de Noël toute l’année depuis Bâle et qui a décoré la Maison-Blanche et Buckingham Palace ou le coutelier Messer Klötzli. Des magasins vraiment originaux!

Quel intérêt pour un commerçant?

Mais quel intérêt à s’aventurer sur Siroop si l’on possède déjà son propre magasin en ligne? Gautier Schaffter explique que Siroop bénéficie déjà d’une belle visibilité. Le site est déjà presque autant consulté qu’un galaxus.ch, par exemple, seulement quelques mois après sa création. Par ailleurs, Siroop mène actuellement différentes campagnes de publicité dans les rues, à la télévision et sur internet.

Siroop tente aussi de se faire connaître par des moyens plus originaux. Il vient ainsi d’ouvrir une page sur Facebook intitulée Siroop Shopping Mates. Il essaie aussi de prendre contact avec des blogueurs pour éveiller l’intérêt et la curiosité des consommateurs… Une nouvelle manière de stimuler la consommation.

Bientôt une seule livraison?

La commercialisation de produits ne coûte rien aux commerçants. Une commission variant entre 6% (électronique) et 9,9% (autres) est prélevée sur chaque vente. Siroop assume par ailleurs le service à la clientèle et le risque financier en cas de non-paiement. La logistique est assumée pour l’instant par les commerçants, mais Siroop travaille à une solution clef en main.

Une telle prestation permettrait à l’avenir de commander les produits de plusieurs commerçants et de les recevoir dans un seul paquet. Une perspective intéressante qui permettrait au consommateur de gagner encore plus de temps en évitant de passer son temps dans de multiples boutiques spécialisées…

Entre réel et virtuel

Siroop se fait par ailleurs un point d’honneur à faire le trait d’union entre le monde réel et virtuel. Ses clients peuvent ainsi récupérer leurs achats dans environ 120 points de vente aujourd’hui, par exemple des Coop Pronto, des magasins Coop ou des Interdiscount. Siroop prévoit aussi d’offrir à tous ses commerçants la possibilité de transformer leur magasin en point de retrait, permettant ainsi de gagner plus de clientèle de passage.

Siroop continue de travailler pour proposer un maximum de services aux clients finaux et aux commerçants. Il travaille ainsi avec des développeurs pour proposer de nouvelles solutions en complément de sa plate-forme entièrement développée en interne, mais dont certaines parties ont été forgées sur la base de modules du marché.

Perspective et inconnue

A l’avenir, il devrait ainsi être possible d’intégrer son module de recherche sur les sites de ses partenaires. Une aubaine pour des magasins qui n’auraient pas encore développé de solution de commercialisation en ligne.

Reste une inconnue. Quel est l’intérêt pour le Groupe Coop de proposer à ses concurrents une plate-forme clef en main qui concurrence ses propres services en ligne, comme Coop@home, Interdiscount.ch ou encore Microspot.ch? Obtenir des données sur les ventes de ses concurrents? «Siroop étant une société indépendante, elle ne transmet aucune donnée sur ses clients à des tiers, ni à Coop, ni à Swisscom», rassure Gautier Schaffter.

La Coop communique d’ailleurs dans le même sens. «Nous croyons en la coexistence de différents canaux. Déjà aujourd’hui, nous sommes confrontés à la compétition, également entre les différents formats du Groupe Coop. Le client doit décider quel fournisseur l’intéresse et nous fournissons une offre en ce sens. Aujourd’hui, il n’y a pas de marché ouvert en ligne en Suisse; nous voyons donc un grand potentiel dans Siroop», indique Nadja Ruch, porte-parole de Coop.

Xavier Studer

Cet article a 9 commentaires

  1. verlaine

    A la base, l’idée est pas mal, c’est un peu le aliexpress suisse (avec des prix suisses). Moi je pense que ça me permettra surtout de mieux pouvoir négocier avec certains commerçants: une fois l’article choisi, on peut toujours essayer de lui demander 6% ou 9.9% de rabais ou une extention de garantie si on passe direct par lui 🙂 . Je fais déjà souvent comme ça avec les hotels. En général je paie le même prix que celui affiché sur les sites style booking mais je demande un surclassement ou une prestation en plus

  2. Anjoco

    Après avoir testé l’achat d’un iPhone 64 GB Silver, pas persuadé de Siroop et je ne pense pas utilisé un jour ce site pour faire mes achats.

    Pas de choix concurrentiel entre les commerçants comme http://www.toppreise.ch qui propose depuis des années une myriade de produits au meilleur prix. De plus vous ne connaissez même pas le magasin qui va vous fournir votre iPhone et c’est peut-être le plus mauvais service-clientèle qui existe.

    Je trouve également indécent le pourcentage élevé de commission demandée, car c’est le client qui paie au final ce montant.

  3. Elzo

    Les suisses allemands ont vraiment un problème avec les noms, on dirait qu’ils ne se rendent pas compte de ce que ça donne en français. Qui se rappelle de Tapit? “Je mise tout, tapis!”. Siroop, de droite à gauche ça donne quoi? :s
    Et sans parler de PLR en allemand…

    1. phil

      +1
      moi qui comprends leur langue et communique régulièrement avec eux aussi, il y a plein de choses de ce style qui me font rire aussi…
      genre, le mot “bisou” (en français), tu le dis à un bernois, pour lui ça veut dire “urine”

  4. rolgui2002

    Est-ce que ça coutera moins cher aux consommateur que d’aller dans un magasin, où, en plus on peut voir et toucher un produit? Et pour une garantie, service après-vente? Si je cherche un produit sur internet, je ne vais pas sur un seul site, Google m’en propose plusieurs. Et la plupart du temps je trouve sur des sites français, en Suisse il n’y a presque rien en ce qui concerne mes recherches.

  5. Anjoco

    En fait, l’urine en Berntüütsch s’écrirait “pisu” (pisou) origine francophone de pisse, mais comme les Bernois confondent le b avec le p et inversément, il est juste que “pisu” devient rapidement “bisou”. Ainsi mon collègue Bernard se fait appelé Pernard et Paul se nomme Baul.
    Mais là, on s’égare et un peu de plaisanterie sur ce blog n’est pas de trop 😉

    1. phil

      juste…
      mon épouse est bernoise… je te laisse imaginer la tête de mon gamin qui apprends les deux langues et qui doit faire la différence entre “bisou” et “pisu” lorsque je lui demande de faire un “bisou” 😉

  6. Ludo

    Sur Siroop, Coop ne va avoir aucun concurrent. Ce n’est pas la Migros qui va vendre sur cette plateforme. La clientèle visée est la petite entreprise qui n’a pas d’e-commerce ou quelques chose de très simple (< 20'000 CHF) créé avec une plateforme comme Prestashop par exemple. Il faut avoir conscience que certains clients PME font 500.- de chiffre d'affaire en 6 mois sur leur site e-commerce….

    Un vrai site e-commerce avec une stratégie marketing pour vendre est à minimum 200'000 CHF. Ici, vous aurez des concurrents de Coop, mais aussi des PME qui ont compris l'importance de ce canal de vente. Sur ce genre de site, vous avez des connecteurs avec les ERP / CRM, des connecteurs avec une plateforme de business intelligence, des outils de marketing automation, une plateforme de e-merchandising intégrée (Devatics par ex. http://www.devatics.com/fr/), une stratégie d'up selling et cross selling, une segmentation B2C/B2B, la possibilité de personnaliser les prix (par usergroup, par client, par quantité, par pays/région, etc…) et bien d'autres fonctionnalités très utiles…

    Ici, Coop, même s'il prétend le contraire, peut analyser les données des ventes et adapter sa stratégie pour augmenter ses ventes. De plus, comme les clients paient pour être sur cette plateforme, cela couvre les frais de la plateforme + les frais d'analyse. Autrement dit, c'est du marketing gratuit…

  7. Tom

    C’est surtout un concurrent d’amazon qui n’est pas encore (vraiment) disponible en Suisse.

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