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Données sur le web: un grand self-service pour l’Oncle Sam!

Quelle politique de confidentialité?
Quelle politique de confidentialité?

Voici ci-dessous une petite enquête menée par un internaute. Ce consultant en télécoms a craqué pour Microsoft Office 365 qui propose un service complet et pas cher… mais à quel prix? Il a en effet rapidement réalisé tous les problèmes légaux et de confidentialité posés par l’hébergement des données dans le nuage… A lire très attentivement…

Ma messagerie était hébergée chez Swisscom (Hosted Exchange), mais comme je trouvais «exagéré» de payer 19.-/mois pour un mailbox de 1 Gb, j’ai donc regardé de plus près l’offre «Microsoft Office 365». Après une période d’essai, j’ai été positivement impressionné par cette plateforme et j’ai souscrit à ce service.

La question «où sont stockées mes données» m’a évidemment titillé… et j’ai été «faussement» rassuré de savoir que pour la région EMEA, les datacenters se trouvent dans la zone EU (Dublin et Amsterdam).

Le gouvernement américain partout

Puis je tombe sur cet article qui a ébranlé ma tranquillité. En synthèse: «si des données sont hébergées sur sol américain, alors le gouvernement américain peut exiger l’accès aux données, et si les données sont hébergées ailleurs, mais par une société avec siège aux USA, alors le gouvernement américain pourrait exiger le rapatriement aux USA pour ensuite y avoir accès».

Et hier j’entends que le gouvernement américain exige de Verizon (et d’autres) de fournir tous les détails d’appels téléphoniques.  Donc, je fais 1+1=2 et la situation est claire: mes données sont en Europe, mais hébergées par une société américaine, donc potentiellement accessibles par le gouvernement américain qui montre justement une forte propension à mettre son nez partout. Le «Big Brother» de George Orwell est totalement largué!

Données copiées aux Etats-Unis

Je fais encore quelques recherches sur le site de Microsoft dans l’espoir de trouver une clause rassurante. Peine perdue… je tombe sur cette page, et dans le document pour la région EMEA on lit alors, en synthèse: «les données sont hébergées dans des datacenters primaires situés dans la même région (EMEA) mais en cas de problème le service est assuré sans discontinuité par des datacenters secondaires situés aux USA». En gros, ça veut dire que les serveurs américains contiennent toujours une copie des données… donc le gouvernement américain n’aurait même pas besoin de demander le rapatriement des données s’il voulait y accéder.

Alors je me suis dit que j’ai peut-être meilleur temps de payer un peu plus cher et de prendre le service Office 365 proposé par Swisscom pour les PME… et là, surprise, Swisscom revend simplement le service original de Microsoft et les données sont aussi à Dublin et Amsterdam, comme on peut le lire sur cette page.

Offres en Suisse

Je cherche alors les offres «Hosted Exchange» en Suisse, et je tombe sur cet article qui donne un panorama, il date un peu (mars 2011), mais après quelques vérifications, les prix ne semblent pas avoir beaucoup bougé. Le gros des offres se situe entre 15 et 20.-/mois pour des boîtes mail de 1 à 5 Gb, donc le service Hosted Exchange de Swisscom n’est pas si exagéré que ça. Mais ça reste maigre en comparaison de l’offre Office365 (boîte de 25 Gb, Skydrive 7Gb, Office Web apps, ….).

Résultat des courses: le service Microsoft Office 365 propose une richesse fonctionnelle impressionnante pour le quart du prix «monétaire» d’un service moindre hébergé en Suisse. Par contre le prix «sécuritaire» peut être hors de prix selon le type d’activité. A chacun de juger, l’important est d’en être conscient et de ne pas mettre n’importe quoi n’importe où. Si la Suisse ne brade pas son capital confiance, elle peut avoir de beaux jours devant elle comme hébergeur.

Toni Lazazzera, consultant télécom

Lire aussi: Privacy in the Public Cloud: The Office 365 Approach

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