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Concurrence: la bizarre affaire Teleclub. Analyse

Le Commission de la concurrence (COMCO) ne travaille pas toujours à la même vitesse. Pour preuve ses (non-) communications de cette semaine. Le «gendarme» de la concurrence semblait, hors communiqué, donner mercredi plutôt raison à Swisscom dans l’affaire Teleclub ouverte récemment sur les droits sportifs, même si les investigations se poursuivent.

En effet, l’enquête a débuté le 4 avril et la COMCO semble déjà avoir rendu une première décision en faveur de Swisscom, selon le communiqué de ce dernier. Cet empressement, certes justifié par la nature de la demande, soit des «mesures préventives», tranche avec l’annonce vendredi de l’ouverture d’une enquête contre Swisscom, fruit d’un dossier jauni. Bizarre…

En effet, dans ce dernier dossier, les faits remontent à 2008! Si vous avez bien lu. Cinq ans après, la COMCO ne sait toujours pas si Swisscom a abusé de sa position dans le cadre d’un appel d’offres lancé par la Poste. Pourtant, l’examen d’un tel cas ne semble pas si complexe que cela… Bizarre, non?

Bizarre, vous avez dit bizarre?

Tout cela est bizarre, comme l’affaire Teleclub. En effet, peut-on reprocher à Swisscom, qui s’est désormais plus clairement engagé dans Cinetrade, de tirer profit de ses exclusivités? En passant, l’opérateur a tout à fait raison de tirer à boulets rouges sur la passivité de certains téléréseaux, qui ne veulent pas lâcher le morceau, pour preuve ce communiqué.

Bizarre aussi cette collision de deux dossiers. La même semaine la COMCO laisse filer des informations sur un dossier et communique ouvertement sur l’autre. On a presque l’impression qu’il y aurait un lien entre les deux alors qu’il n’y en a pas. Mais dans l’esprit du public, cette relation se crée indubitablement… Chercherait-on à faire passer une décision en s’appuyant sur une autre? Ce serait bizarre, non?

Scinder Swisscom en deux

En fait, cette bizarre situation est directement en rapport avec le malaise que doit provoquer dans les administrations le dossier Swisscom, toujours majoritairement en mains de l’Etat. Cet opérateur produit en effet un excellent travail, excelle en lobbyisme et communication, et profite indéniablement de son assise sur le marché.

Plus personne ne sait comment empoigner ce dossier hérité d’une libéralisation bâclée du dernier kilomètre. A l’heure de la fibre optique, la solution semble pourtant plutôt simple sur le papier: scinder Swisscom en deux. D’un côté une société pour le réseau fixe (détenue par un consortium d’opérateurs?) et de l’autre une société pour le mobile et la commercialisation des services (téléphone, internet, TV). On y verrait peut-être alors un peu plus clair…

Xavier Studer

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