Selon le coup de griffe annuel de Comparis, les clients des opérateurs mobiles suisses «jettent 3,1 milliards de francs par les fenêtres parce qu’ils ne passent pas à l’offre la plus avantageuse». Ce n’est pas un scoop puisque ça fait des années que ça dure! Cette année, ce montant atteint toutefois un niveau inédit.
Quoi qu’il en soit, le site de comparaison en ligne le montre encore une fois, les Suisses ne s’intéressent pas toujours à faire des économies et préfèrent souvent payer davantage pour d’obscures raisons. Mais pourraient-ils vraiment payer 3 milliards en moins?
Un échantillon représentatif?
Pas certain! Pour commencer, on peut s’interroger sur la facture de l’échantillon de Comparis. Dans son communiqué, le site web précise que son «évaluation repose sur une vaste consultation en ligne menée en novembre auprès de quelque 3000 détenteurs de portable.» Ces chiffres sont-ils donc vraiment tirés d’une sélection de consommateurs représentatifs du marché?
Plus loin, le site de comparaison explique que «les données détaillées fournies par les participants ont ensuite été mises en relation avec les offres les moins chères dans le but d’obtenir le potentiel d’économies pour l’ensemble de la clientèle privée». Lors de ce passage peut-être un peu à l’emporte-pièce, le site a-t-il tenu compte de toutes les spécificités des clients passés sous revue?
Les Suisses en redemandent!
Comparis oublie enfin de préciser que les plans tarifaires les plus avantageux ne sont probablement commercialisables que parce que d’autres formules plus rentables existent… La Migros ne pourrait pas vendre que des produits M-Budget. Elle ne parviendrait probablement pas à payer tous ses employés… Le facteur social ne doit pas être négligé!
Quoi qu’il en soit, cet électrochoc est probablement bienvenu tout de même. Il montre que si les consommateurs, les médias et même ce blog n’arrêtent pas de râler sur les prix, il existe d’importants bras de levier pour faire baisser sa facture. Parfois, on en vient même à se demander si les Helvètes n’aiment pas se faire plumer avec le sourire!
Xavier Studer