Licenciements et rumeurs concernant Salt: Olivier Rosenfeld met les points sur les «i»

  • Dernière modification de la publication :12/03/2016
  • Commentaires de la publication :18 commentaires
Olivier Rosenfeld, administrateur délégué de NJJ la holding personnelle de Xavier Niel, dont dépend Salt.
Olivier Rosenfeld, administrateur délégué de NJJ la holding personnelle de Xavier Niel, dont dépend Salt.

En mains de l’entrepreneur français Xavier Niel depuis environ une année, le troisième opérateur mobile suisse Salt est victime de rumeurs persistantes et parfois malveillantes concernant l’emploi et son management. Son bras droit Olivier Rosenfeld*, qui souligne que les différents départements de l’entreprise communiquent enfin pour gagner des parts de marché, nous a longuement répondu vendredi par téléphone, puis par écrit. Voici ses réponses à notre interview par e-mail.

Certaines coupures de presse alarmistes font état d’une centaine de licenciements chez Salt, qui seraient intervenus récemment, qu’en est-il vraiment!

Cette information n’est fondée sur rien et nous surprend…. Salt a offert un plan de départ volontaire à l’automne 2015, il y a eu 67 départs volontaires (annoncés ici en exclusivité). Depuis la clôture de ce plan, Salt connaît, comme toutes les sociétés, des embauches, des départs volontaires (démissions) et des licenciements; c’est le cours normal de la vie d’une société. Le chiffre d’«une centaine de licenciements intervenus récemment», est totalement fantaisiste.

Dans quelle mesure l’internalisation de certains processus ne se fera pas depuis Lyon ou Paris. Pouvez-vous rassurer les collaborateurs?

Je ne suis pas certain que les collaborateurs aient besoin d’être rassurés.  Nous sommes à Renens avec Xavier Niel 2 à 3 fois par mois, ils peuvent nous parler, nous poser des questions, il n’y a aucun sujet «tabou». Notre priorité est la qualité de notre service pour nos abonnés.  De ce fait nous procédons à l’internalisation de nombreuses fonctions autour du réseau et de l’IT, fonctions qui étaient auparavant exercées depuis la Finlande, l’Inde ou même la Roumanie… Dans ce processus d’internalisation, il se peut que certaines fonctions soient exercées depuis la France. Cependant dans la mesure où il n’y a pas de délocalisation vers la France, puisque ces fonctions étaient déjà exercées hors de Suisse, il n’y a pas de crainte à avoir chez Salt.

Que dire de la composition des équipes de Salt?

Salt c’est tout d’abord un CEO Suisse, pour la première fois depuis longtemps.  Un futur chairman suisse. Salt c’est un Management Board dont les membres vivent en Suisse et sont pour la plupart issus des rangs d’Orange. Salt c’est 58 nationalités, mais 55% de salariés suisses…. soit plus que Google en comparaison!

Salt veut continuer de se développer depuis Renens, est-ce un défi?

En effet le siège de Salt est et restera à Renens avec un bureau de représentation à Zurich et des call-centers à Bienne. C’est sans doute un défi, aussi parce que l’opérateur historique Swisscom basé à Zurich attire de nombreux talents, mais nos portes sont ouvertes pour les personnes de qualité qui veulent une expérience plus entrepreneuriale.

Comment pourriez-vous définir le positionnement de Salt sur le marché? Va-t-il évoluer?

Nous souhaitons que Salt devienne une référence de qualité de service et de transparence dans les prix et les rapports avec ses abonnés. Salt investit massivement dans ses infrastructures et dans la simplification de ses processus pour arriver à offrir une qualité sans cesse meilleure.

Salt est l’opérateur mobile le plus lucratif de Suisse. Dans quelle mesure les employés et les consommateurs en bénéficient-ils?

Xavier Niel a toujours pensé que le succès se mesurait dans l’équilibre qu’une société créait entre ses clients, ses employés et son actionnaire.  C’est un équilibre qui demande une attention constante.  Il n’y a pas de succès possible sans des abonnés Salt satisfaits ou des employés fiers de travailler pour Salt. Ces deux constituants ont été un peu «oubliés» par le passé, nous travaillons à rétablir cet équilibre.

Après l’échec de plusieurs entreprises françaises en Suisse (Carrefour ou Casino) qui ont pensé pouvoir faire facilement de l’argent ici, qu’allez-vous faire concrètement pour éviter de perdre des clients et gagner des parts de marché?

Si je peux vous rassurer, nous ne trouvons pas l’environnement suisse «facile». Nous avons la chance d’avoir un horizon de temps long pour procéder à des changements en profondeur dans le mode de gestion de Salt. Salt dispose d’un Management de grande qualité aujourd’hui, avec des gens motivés, qui travaillent ensemble et qui ont envie de faire bouger les lignes. Un nouveau CEO arrive, pour nous aider aussi à naviguer dans les spécificités du marché suisse. Enfin notre obsession de la qualité partout où nous faisons des télécoms nous paraît adaptée à la demande du consommateur suisse.

Propos recueillis par courriel par Xavier Studer

Lisez aussi: Rencontre de Xavier Niel chez Free à Paris

* Egalement administrateur de la holding personnelle de Xavier Niel, NJJ.

Cet article a 18 commentaires

  1. Thierry la Fronde

    Correctifs: -Il n’y a plus un seul membre du Management de Orange. Tous ont “quitté” l’entreprise dans le courant 2015.
    -Pas de licenciement? En fait, il y en a 30 par mois depuis environ 12 mois. Il y avait 1071 collaborateurs lors du rachat début 2015; il en reste autour de 750.

    1. MsG

      @Thierry la Fronde
      Facile de balancer des chiffres 😉
      Mais d’où viennent-ils?

  2. phil

    “aussi parce que l’opérateur historique Swisscom basé à Zurich attire de nombreux talents”

    Swisscom est basé à Berne il me semble… non ?? 😉 😉

  3. Nathalie

    Question: combien de % de frontaliers y a-t-il à Renens, le 55% de suisses par rapport au total de l’entreprise n’est pas si mal, mais bon…

    Par contre, avant de trop enfoncer Salt, n’oublions pas que ces derniers temps Swisscom fait pas mal de licenciements aussi. Restructurations, restructurations qui disaient…..

    Les prix exorbitants de la téléphonie mobile et FAI suisses ne leur suffisent plus?…. Ah, oui, c’est vrai le coût de la vie est très chère en Suisse (j’avais oublié!); et comme c’est dégueulasse de faire de la sous-enchère salariale en employant des frontaliers, si ont veut gagner plus (ou du moins continuer à gagner autant), c’est donc mieux de licencier? Car une entreprise se doit de dégager des bénéfices substantiels. De nos jours même La Poste met ses facteurs sous pression! Un service d’utilité publique non rentable n’enrichit personne, c’est bien connu.

    ça va, j’ai compris, je peux me lancer dans le business? 😉

    1. Thierry la Fronde

      Concernant les tarifs, Salt fait fort en proposant ses formules habituelles à moitié prix. Par ex. abo tout illimité (y compris 4G non bridé) pour 29 au lieu de 59 francs; ou encore appels, SMS, MMS illimités tous réseaux en Suisse + 1GB 4G non bridé pour 19 au lieu de 39 francs.) Les offres sont disponibles sur le site en mode alternatif, il suffit de vérifier une fois par semaine pour trouver finalement son bonheur. Voyez ici l’offre actuelle: http://www.salt.ch.

      Certes, le réseau Swisscom est relativement meilleur, ainsi que leur service, mais doit-on vraiment payer le triple pour cela?

      1. Nath

        Mhhh….. que ce soit Salt ou Swisscom ou la compagnie XYZ, pas plus de 15/2 Mbps Download/Upload à la Rue de la Plaine XYZ à Yverdon en utilisant le réseau DSL (dans une construction neuve, datant de 2012). Et la 4G plafonne souvent à env. 50 Mbps, même avec l’abonnement maximum (résilié…), ceci en étant en plein centre-ville: plusieurs antennes se trouvent à proximité, mais elles sont saturées. Cablecom pourrait pourtant apporter son 1 Giga/Bps, mais cela implique de faire des fouilles archéologiques à partir d’env. 50 cm de profond sur tout le terrain. Mais bon, Yverdon à voté oui pour les 15 millions nécessaires à l’installation de la fibre optique partout…. On y a déjà droit et c’est super cool, mais ça a beau être de la fibre optique, pour le moment ce n’est pas encore les 1 Gbps de cablecom…

        1. Tricoline

          Il est possible de prendre un abo a 1Gb/s chez Swisscom avec la fibre à domicile, cela coûte un bras et pour un privé 1 Gb/s c’est de la frime !
          Si Swisscom et UPC ne vous conviennent pas, à Yverdon avec la fibre vous pouvez conclure un abo chez Netplus via l’opérateur VO-energie, ce choix est unique, Yverdon c’est la seul ville qui permet de choisir entre Swisscom, Sunrise, UPC ou Netplus !
          Même à Lausanne ils n’ont pas cette possibilité !

          1. Nath

            @Tricoline: …on est justement chez VO-énergie (fibre optique), mais pour le moment c’est seulement une solution à 50 Mbps, et comme c’est la seule solution à plus de 10-15 Mbps qu’on aie, on est très-très-très contents avec ça. Swisscom (fibre optique) ne sera disponible que vers 2019 à notre adresse et de toute façon, si possible, on ne veux plus entendre parler d’eux pour tout un tas de raisons (…)

            Même une fois le fameux projet de fibre optique terminé à Yverdon, on atteindra jamais 1 Gbps dans la plupart des rues du centre-ville historique. D’après ce que j’avais lu il y a 1-2 ans, le but du projet est de garantir au moins 50-100 Mbps à chaque ménage, pas de proposer des 1 Gbps partout comme dans les nouveaux quartiers. Les techniques de “répartitions” du nombre d’abonnés sur une même ligne ne seront pas adaptées à cela, du moins pas avant de nombreuses années.

            Par contre vous avez tout-à-fait raison: 1 Gbps pour un privé c’est de la frime!

            Mais bon, à nos anciennes adresses dans le canton de Neuchâtel on étaient heureux avec env. 100 Mbps chez UPC à des prix très raisonnables depuis de nombreuses années. Par contre, chez UPC il faut surveiller régulièrement son abo et leurs offres: ils proposent parfois de nouveaux tarifs plus avantageux aux nouveaux abonnés, sans mettre à niveau ou informer les anciens abonnés 😉

  4. Thierry la Fronde

    Pourquoi vous n’avez pas publié mon commentaire?

  5. MUSY

    Arrêtez de toujours dénigrer les entreprises françaises qui viennent en Suisse. Salt va survivre et offrir de bons tarifs et qualités Suisse aux tarifs français

  6. Richard Engel

    Pour Salt la Suisse est très commode, en France cette vague de licenciements serait impossible, alors que chez nous c’est si facile.

    1. Thierry la Fronde

      Exact, d’ailleurs ils éclatent de rire en débouchant du champagne 😉

  7. Jenesuispassalt

    Salt est un opérateur qui ne respecte pas ses engagements. Monsieur Studer et tous les autres peuvent continuer à faire des interviews lamentablement complaisantes mais la vérité finira toujours par triompher. À ce jour, salt est l’opérateur suisse qui se joue le plus de ses clients. Hello world créé puis retiré sans raison une option qui permettait de téléphoner vers 220 pays en illimité. Salt a aussi réaménagé son abonnement de 199/mois qui permettait de téléphoner aussi en illimité vers 220 pays et aussi de la majorité de ces 220 pays vers les autres. Il lui a plu de retirer 20 pays triés sur le volet pour des raisons que nous ignorons encore. Il s’agit de comportement inadmissible pour lequel nous préparons une action d’envergure.

    1. James

      :O :O :O d’envergure??? Qu’allez-vous faire?

    1. Nath

      Merci pour ce commentaire, “on nous pique notre boulot” ce n’est donc pas qu’un mythe… 😉

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