La Suisse ne serait numérisée qu’à 51%, selon ICTswitzerland…

  • Dernière modification de la publication :15/03/2016
  • Commentaires de la publication :4 commentaires
Le digital swiss index d'ICTswitzerland.
Le digital swiss index d’ICTswitzerland.

Numérique, digital, révolution digitale. Rien que ça. Depuis quelques mois, certains experts en communication très intéressés se gargarisent de termes d’un autre âge. Selon les différentes associations d’ICTswitzerland, la Suisse ne serait numérisée qu’à 51%… Un point de vue d’abord bien alémanique!

En effet, le site digital.swiss, lancé par le truchement de ce communiqué, n’est aujourd’hui disponible qu’en allemand et en anglais. La Suisse romande (ou la France et son minitel)  a effectivement souvent joué un rôle de pionner en la matière. Pensez à la TSR, qui a numérisé nombre de ses services bien avant son pachydermique homologue alémanique, qui balbutiait sur la toile il n’y a pas si longtemps encore.

Numérisation? un concept trentenaire!

Du côté des médias privés aussi (je connais assez bien le dossier) Edipresse avait quinze ou vingt ans d’avance sur des Tamedia et autres groupes d’outre-Sarine. Il est d’ailleurs piquant de voir cette dernière société régulièrement découvrir des concepts que j’ai expérimenté il y a plus de quinze ans chez Edicom… Mais passons.

Dommage que ses patrons d’autrefois aient manqué d’ambition. Et de clairvoyance, même si les mêmes, c’est-à-dire ceux qui ont plombé la division numérique de jadis, se préoccupent désormais l’avenir de la Suisse. Rien que ça!

Du côté de l’industrie traditionnelle aussi, le vaudois Assura, par exemple, a été autrefois, à sa grande époque, c’est-à-dire sous l’ère de son fondateur, le visionnaire Jean-Paul Diserens, un champion de la numérisation, de l’internet et du mobile. Bref, la numérisation, pour les entreprises un peu en phase avec le marché, c’était hier.

Des intérêts bien évidents…

Alors que penser des données d’ICTswitzerland? Eh bien, il faut au minimum les prendre avec un certain recul. En effet, lorsque je vois que la numérisation serait accomplie à 60% pour les médias, ce chiffre me laisse songeur. Quand on sait les difficultés à gagner de l’argent avec de l’information et la valeur insignifiante de la publicité en ligne…

Mais peut-être faut-il se poser la question de savoir qui souhaite mettre en évidence ces données aux contours méthodologiques probablement très fumeux! On retrouve évidement le lobby des télécoms, c’est-à-dire l’asut, Swisscom et autres entreprises des technologies de l’information qui ont tout intérêt à nous enfumer en la matière, même s’il reste probablement du travail… Surtout chez les plus retardés qui découvrent aujourd’hui internet, le mobile, les réseaux sociaux… et la révolution numérique!

Xavier Studer

Cet article a 4 commentaires

  1. Tricoline

    Il est assez “Space” leur panneau d’affichage avec 15 scores !

    Il faudra m’expliquer comment un artisan ou une petite PME vont passer à l’industrie 4.0 ?

    Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin tout de même, certains idéalistes pensent que l’on va fabriquer du bon pain (je précise du bon et vrai pain) en cliquant sur son écran et qu’un petit robot va nous sortir une miche de pain en quelques minutes !

    Quand à l’identité 100% digitale, le jour où la méga base de données centralisée et ultra protégée tombe dans de mauvaises mains (tout est possible), nous ne seront plus personne !

    Ce genre de classification c’est un écran de fumée.

    1. Nathalie

      Merci pour votre commentaire Tricoline. Je trouve aussi qu’un futur 100% digital, donc 100% connecté, etc., est extrêmement dangereux et ouvre la porte à toutes sortes de dérives – sans compter sur le problème d’une méga panne.

      C’est d’ailleurs un sujet souvent utilisé dans les livres ou films de science fiction. Malheureusement il semble que c’est dans cette direction qu’on nous pousse.

      Mais avec tous les problèmes sociaux, écologiques et les catastrophes naturelles (en partie dues au changements climatique) qui arrivent à grands pas, peut-être que ce monde 100% digital n’arrivera pas à se mettre en place et sera remis en question.

      Notre model de société arrive dans une impasse, et par la force des choses sera remplacé par un autre. C’est ce qui s’est toujours produit: le monde antique, le moyen-âge, la renaissance, l’ère préindustrielle, et le monde moderne tel qu’on le connaît, etc. Je ne vais pas vous faire une leçon d’histoire.

      Il y a toujours eu les dominants et les dominés, mais ce qui fait la spécificité de notre système par rapport aux autres, c’est que l’on détruit les ressources de notre planète à vitesse grand V.

  2. En français, le mot “digital” fait référence aux doigts… C’est le mot “numérique” qu’il faut utiliser pour faire référence au domaine de l’informatique.

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