Monde numérique: la Suisse en retard…

  • Dernière modification de la publication :29/05/2016
  • Commentaires de la publication :8 commentaires
L'EPFL se prononce sur la Suisse numérique.
L’EPFL se prononce sur la Suisse numérique.

La numérisation, ce processus plus que trentenaire, a de la peine à faire sa place en Suisse. C’est le moins que l’on puisse dire. Il est ainsi symptomatique que nombre de poids lourds hurlent aujourd’hui à la «révolution numérique» avec des décennies de retard… Une étude menée par l’EPFL fait un état des lieux peu rassurant.

La Suisse devrait prendre des mesures dans le domaine des technologies de l’information et des communications ainsi qu’au niveau de la promotion de l’économie numérique pour conserver sa compétitivité, est-il indiqué dans un rapport rédigé pour le compte de Six et de Swisscom.

Le numérique déjà omniprésent

«Omniprésent dans pratiquement tous les domaines de la société et de l’économie, le numérique joue un rôle clé pour la croissance future de la Suisse. Les chaînes de création de valeur existantes sont compromises par le maillage de plus en plus étroit des réseaux entre les personnes, les machines et les objets (sic…). Les modèles d’affaires établis se trouvent ainsi remis en cause, de nouveaux voient le jour», est-il notamment exposé.

L’étude de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) parvient à la conclusion qu’en comparaison internationale, les conditions-cadres existant en Suisse ne sont pas encore suffisantes pour assurer une transition réussie vers l’avenir numérique, selon le même texte de presse. Il faudrait probablement élargir le propos à l’Europe entière, incapable de concurrencer Apple, Microsoft ou Google. Sans parler de Facebook ou Twitter!

Des manques évidents…

«L’étude de l’EPFL montre clairement qu’en comparaison internationale, la Suisse occupe une position satisfaisante, mais non excellente. Si nous voulons ne pas passer à côté des technologies de l’avenir, nous devons poser les jalons aujourd’hui», souligne Urs Schaeppi, CEO Swisscom, manifestement peu visionnaire, cité dans le même communiqué.

Mon commentaire? Oui, la Suisse est en retard, voire très en retard dans certains domaines. Les jalons auraient dû être posés il y a vingt ou trente ans et non pas aujourd’hui. Passionné de technologies, je n’ai cessé de m’engager ou d’œuvrer en faveur de l’innovation numérique depuis le début de ma carrière. Je n’ai pas toujours croisé des personnes qui réalisaient vraiment que nous étions en pleine révolution.

Encore une fois, la Suisse a probablement raté le train… Aujourd’hui, nous devrions nous efforcer de poser les jalons de l’ère post-numérique. Au lieu de cela, pour avoir manqué la numérisation, nombre d’entreprises semblent être paralysées par des processus qui, par exemple, les noient sous des tonnes de papier… Trop souvent, internet, le mobile et le numérique en général ont été, ou sont considérés comme des «gadgets»!

Xavier Studer

Le «rapport»

Cet article a 8 commentaires

  1. rolgui2002

    Gadget? Vous avez dit Gadget? Oui, effectivement, trop souvent les acteurs d’innovation d’hier, ne font plus que des gadgets pour vendre encore plus aux coureurs de nouveautés. Et je comprends que la Suisse, ou les Suisses, soient un peu prudents dans cette évolution numérique qui devient de plus en plus intrusive.

  2. eric 2, le retour

    Pays de vieux, quand je vois que bcp de boss impriment leurs mails ou encore des sites internet pour mémo. Perso je n ai plus d imprimantes depuis plus de 10 ans et n en ai besoin qu’une fois par année en moyenne…

    1. rolgui2002

      Ouais et quand une panne de réseau comme hier chez Swisscom, Et ça pourrait être pire.

      1. eric 2, le retour

        Le mail, c est offline quand tu as téléchargé tes messages. Pour le reste tu peux sauver en pdf, onenote, etc…

    2. Le papier reste parfois pratique pour avoir une meilleure vision globale ou dans le train… Vous avez toutefois raison, on imprime parofis toujours trop!

      1. rolgui2002

        Exact. Je n’imprime pas les articles de ce blog, je les classe dans un dossier. J’imprime des lettres officielles, en réponse à du courrier postal, pour avoir un dossier complet, assurance par exemple.

  3. Ludo

    Posséder Word et Excel ne veut pas dire que la société est numérisée. Il faut avoir une véritable vision au niveau du système d’information (SI) et impliquer toutes les parties prenantes. Si les grandes entreprises ont en général une bonne vision au niveau du SI interne, c’est beaucoup plus plus difficile avec les parties prenantes externes. Par exemple, une assurance maladie ne reçoit pas les données informatiques de justificatif de la prestation du médecin.

    Les entreprises ont de la peine à proposer des webservices ou autres passerelles inter-applicative pour que leurs clients puissent créer des commandes depuis leur ERP ou leur application métier. En général, soit le client créer sa commande depuis son ERP, imprime un PDF, puis envoi le PDF par e-mail. Sinon, un site web est mis à disposition pour saisir les commandes, mais le client doit créer la commande dans son ERP et dans le site web. Par conséquent, le travail est effectué deux fois.

    Ensuite, ces prestations ont un coût que les PME ne veulent souvent pas investir. Pourtant, un bon système d’information permet de diminuer la masse salariale qui représente la plus gross charge pour les entreprises, car il faut moins de personnel pour effectuer le même travail. Cependant, la numérisation est encore trop souvent perçue comme une charge (perte d’argent) dans les entreprises alors qu’il s’agit d’un investissement (un profit à recevoir à moyen terme).

  4. Oui...mais...

    Honnêtement, je suis pour le numérique mais smartphones et tablettes sont réellement des “gadgets” qui sont des appareils fourre tout. On ne contrôle pas voir très difficilement ces appareils, les applications exigent des droits qui leur sont inutiles et ces appareils sont connectés 24/24h pour la plupart ce qui n’aide pas au niveau sécurité. Les mises à jour sont inexistantes après quelques mois chez certains constructeurs ce qui laisse des failles béantes.
    Donc enregistrer des mots de passe, utiliser une application bancaire ou de paiement avec un de ces appareils, c’est clairement non pour moi.

    Le système d’exploitation doit toujours pouvoir être mis à jour régulièrement même après 1-2 ans et les applications devraient toutes être en sandbox où l’on choisit exactement ce qu’elle peut faire ou non. Bref le chemin est encore long et certains fabricants comme MediaTek ne semblent pas mettre à jour leur driver donc cela complique encore la chose pour les constructeurs qui prennent la peine de mettre à disposition les mises à jour…

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