Technologies de l’information: recherche et développement plongent

  • Dernière modification de la publication :30/05/2016
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Recherche et développement dans les TIC. Graphiques OFS.
Recherche et développement dans les TIC. Graphiques OFS.

Alors que certaines entreprises suisses semblent découvrir avec un retard étonnant le processus de numérisation plus que trentenaire, la recherche et le développement (R-D) dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) revêtent un caractère stratégique. La dernière série d’indicateurs en la matière, publiée mercredi par l’Office fédéral de la statistique (OFS), n’est pas forcément rassurante…

En 2014, 101 demandes de financement de projets de R-D dans le domaine des TIC sont parvenues à la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI), ce qui correspond à une baisse de 26% par rapport à 2013 (127). Pour mémoire, 85 demandes de financement étaient parvenues à la CTI en 2011 après un sommet de 171 requêtes en 2012, selon des indicateurs de l’OFS.

Chute des financements

Mais il y a plus intriguant. Toujours en 2012, la CTI a financé des projets de recherche et développement à hauteur de plus de 22 millions de francs. Ces financements ont diminué au cours des deux années suivantes, soit -14% en 2013 et -16% en 2014 à 16,1 millions de francs. Cela représente une diminution de plus de 27% en l’espace de deux ans seulement.

Evidemment, il faut replacer ces chiffres dans leur contexte puisqu’il ne s’agit que de données de la CTI. Cela dit, un observateur du domaine fait remarquer que les TIC sont actuellement l’objet d’un double discours dans le monde politique. On en parle beaucoup, mais les moyens qui lui sont alloués ne sont pas toujours au niveau des ambitions de la Suisse.

Vaguement stratégique…

Pour mémoire, la CTI finance plusieurs centaines de projets de recherche appliquée et de développement menés conjointement par des entreprises et des hautes écoles. Les projets soutenus doivent permettre d’établir la Suisse comme site économique et de recherche porteur et d’accroître sa compétitivité, indique notamment l’OFS sur son site.

Mon commentaire? A l’heure où certains se gargarisent des termes numérique ou plus maladroitement «digital» jusqu’à l’over-dose, il est plus urgent que jamais que la Suisse investisse dans le développement des TIC. Histoire de ne pas «tourbilloner» jusqu’aux confins des affres analogiques….

Xavier Studer*

Société de l’information – Indicateurs généraux

*Je précise que je travaille pour l’OFS, plus utile que jamais, comme expliqué ici.

Cette publication a un commentaire

  1. Guldan

    Bonjour M. Studer,

    La raison est à chercher du côté de la stratégie de la HES-SO. Travaillant pour elle, je peux vous donner ma vision. La HES-SO a vu une réorientation stratégique qui vise à la rendre les écoles de la HES-SO plus proche des universités et moins proche du terrain, des entreprises. Les engagements de personnel visent maintenant clairement la recherche de personnes portantes d’un doctorat, sans forcément d’expérience en entreprise. Une personne actuellement professeur perdra d’ailleurs bientot ton titre de professeur si elle n’a pas de doctorat.

    Comme la CTI consiste surtout à obtenir une partie importante du financement du projet de la part d’une entreprise qui profitera des résultats du projet, il est évident que moins de demandes sont faites. En effet, les professeurs ayant de moins en moins les contacts avec la pratique, avec les entreprises, ce sont les projets purement de recherche fondamentales qui sont priorisées, comme dans les universités. La CTI a donc moins de succès.

    Personnellement, je ne pense pas que cette stratégie soit payante, mais ce n’est que mon avis.
    Cordialement

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