Les jeunes informaticiens ne veulent pas d’un flicage généralisé

  • Dernière modification de la publication :15/06/2016
  • Commentaires de la publication :4 commentaires
Les jeunes informaticiens contre un Etat policier.
Les jeunes informaticiens contre un Etat policier.

Notre société numérique, dont les balbutiements sont à rechercher près de quarante ans en arrière (si, si…) dispose de possibilités de surveillance qui transforment 1984 de George Orwell en sympathique plaisanterie! Dans ce contexte, plus de 70% des apprentis en informatique ne veulent pas que l’Etat collecte secrètement des données sur les ordinateurs et téléphones portables…

Selon un communiqué de presse, les futurs professionnels des Technologies de l’information (TIC) âgés de 16 à 20 ans tiennent à leur liberté individuelle et jugent suffisantes les possibilités offertes à ce jour à l’Etat en matière de poursuite pénale. Ils s’opposent donc à la loi fédérale sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (LSCPT) adoptée par le Parlement.

Cette prise de position est le résultat d’un sondage commandité par ICT-Formation professionnelle suisse, l’association économique nationale des technologies de l’information et de la communication (TIC). Elle a été effectuée auprès des apprentis en informatique et en médiamatique de première et de quatrième année.

Chevaux de Troie étatiques

Ces jeunes ne veulent donc pas de l’installation de logiciels espions dits «chevaux de Troie gouvernementaux» sur les ordinateurs, téléphones portables, etc. Ils estiment qu’il s’agit d’une perquisition numérique opérée à l’insu de l’utilisateur. La grande majorité des sondés rejette catégoriquement ces procédés indélicats. Sur les 4600 apprentis invités à participer au sondage, 1895 ont répondu, ce qui correspond à un taux de retour de 41%.

Concrètement, sur les quelque 2000 jeunes interrogés, 71% disent «non» ou «plutôt non» à une loi autorisant le recours à des chevaux de Troie gouvernementaux. Les jeunes en fin d’apprentissage étant plus catégoriques que ceux en début de formation. Quelque 59% des jeunes sondés craignent que des logiciels espions tombent entre de mauvaises mains et soient utilisés à mauvais escient.

Référendum lancé

Ces jeunes pros du numérique rejettent clairement la LSCPT contre laquelle des sections jeunes des partis politiques et diverses organisations ont d’ailleurs lancé un référendum, dont le délai échoit le 7 juillet. Relevons au passage que parmi les associations économiques établies opposées à cette loi figure Swico.

Mon commentaire? Pourquoi ne pas aussi obliger La Poste à ouvrir notre courrier pour le scanner préventivement? Technologiquement, il est par ailleurs également enfantin de glisser des micros de surveillance dans chaque foyer (ils y sont d’ailleurs déjà sur les TV connectées, caméras de surveillance, sans parler des smartphones). La prochaine étape? George Orwell était un visionnaire. Malheureusement la technologie semble avoir démultiplié ses pires craintes…

Xavier Studer

Cet article a 4 commentaires

  1. phil

    ne pas oublier de signer pour le référendum si ce n’est pas déjà fait !!! 😉

  2. Richard Engel

    Comment être sûre de ne pas être espionné, si quelqu’un a une solution je suis preneur, mais je doute qu’un jour nous puissions savoir qui nous flique.

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