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Sécurité informatique: un espoir venu d’une startup de l’EPFL

La société Cyberhaven de l'EPFL vise Boston.
La société Cyberhaven de l’EPFL vise Boston.

Les logiciels antivirus semblent complètement hors course, selon la startup Cyberhaven de l’EPFL. Selon cette entreprise, qui vient de lever 2 millions de dollars et qui va notamment continuer de se développer depuis Boston, il faut repenser entièrement le concept de sécurité.

Les antivirus semblent définitivement hors course, selon George Candea, un chercheur de l’EPFL et fondateur de Cyberhaven. Et il n’est pas le seul expert en sécurité informatique à le penser. «Dans les multinationales ou les agences gouvernementales, on utilise plus souvent les antivirus par obligation légale, ou pour souscrire aux conditions des assureurs, que pour leur réelle efficacité», affirme-t-il.

Le professeur de l’EPFL et son équipe obtiennent des résultats prometteurs. Lors d’un récent test indépendant, leur solution a permis de détecter un ensemble des 144 malwares introduits par des hackers professionnels, tandis que les solutions modernes de sécurité, basées sur des méthodes dites «heuristiques», n’en ont déniché qu’une vingtaine. Quant au meilleur des antivirus classiques testés, il n’en trouvait qu’un seul. «Et encore, il a eu de la chance!», s’amuse le chercheur.

Analyse fouillée

La solution de Cyberhaven s’adresse tout particulièrement aux grandes entreprises ou aux agences gouvernementales, qui font l’objet d’attaques spécifiques. Les pirates n’hésitent ainsi pas à développer des logiciels malveillants particuliers pour atteindre ces cibles. Dans ce cas, les produits de sécurité les plus courants sont de peu d’utilité, est-il indiqué dans un communiqué de presse diffusé en fin de semaine dernière.

La technologie de Cyberhaven protège les documents sensibles et le programme qui les exploite en créant autour d’eux un espace sécurisé. «Seuls les documents analysés comme sûrs peuvent être admis dans cette zone. Notre méthode de protection n’a rien à voir avec les solutions basées sur l’heuristique, qui listent des activités inhabituelles. Notre programme analyse ce qui se passe instruction par instruction, il ne procède pas par suppositions.»

Cap sur les Etats-Unis

La solution de Cyberhaven a nécessité sept ans de recherche. Elle est protégée par plusieurs brevets. Le succès est au rendez-vous puisque la startup a déjà pu générer 640’000 dollars de revenus depuis sa création début 2015, Des résultats plus qu’encourageants pour une jeune pousse, qui lui ont permis d’obtenir plus de 2 millions de dollars d’un premier tour de financement, de la part de la société américaine de capital risque Accomplice.

Pour l’heure, Cyberhaven compte huit employés en Suisse. L’un des cofondateurs, Vova Kuznetsov, est maintenant chargé de développer les quartiers de l’entreprise à Boston. «La Suisse est forte d’une exceptionnelle densité de personnel qualifié et d’infrastructures de qualité, mais c’est aussi un très petit marché», indique le professeur.

«En nous installant aux USA, nous nous donnons une chance de faire croître en Suisse notre recherche et développement, explique George Candea. Mais les Etats-Unis ne sont pas qu’un énorme marché, ils sont aussi l’opportunité de nous lancer dans une concurrence acharnée avec les meilleurs experts du monde entier.», poursuit-il. Cyberhaven va donc commencer son activité d’affaires à Boston et continuer de développer sa R&D en Suisse, au parc d’innovation de l’EPFL.

XS

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