Accès à internet: la Suisse à un cheveu de la saturation…

  • Dernière modification de la publication :28/04/2018
  • Commentaires de la publication :5 commentaires
Abonnements à l'internet à large bande pour 100 habitants.
Abonnements à l’internet à large bande pour 100 habitants.

Les experts de l’UIT font état depuis quelques années de la saturation du marché de l’accès à l’internet dans les pays industrialisés. Dans son dernier rapport publié cette semaine, l’organisation onusienne donne quelques détails intéressants, notamment en ce qui concerne la Suisse…

Sur le marché de l’internet mobile, l’Union internationale des télécommunications (UIT) dénombre ainsi près de 98 abonnements mobiles pour 100 habitants en Suisse. Une belle performance, même si certains pays, visiblement encore plus branchés, font mieux…

Extrême saturation sur le mobile en Finlande

En Finlande, par exemple, on dénombre plus de 144 abonnements mobiles pour 100 habitants, Singapour suit avec 142, devant le Koweït (139) et le Bahreïn (131). Le Japon (126), la Suède (122) et le Danemark (116) occupent les rangs suivants. Pour comparaison, l’Allemagne occupe le 37e rang avec 75 abonnements juste devant la France avec un nombre presque identique.

Sur le fixe, le positionnement des pays est légèrement différent. La Suisse arrive en deuxième position avec près de 45 abonnements à l’internet à large bande pour 100 habitants, devant Monaco qui totalise plus de 47 contrats pour 100 habitants.

La Suisse presque en tête sur le fixe

Sachant qu’en Suisse un ménage regroupe 2,25 personnes en moyenne selon l’Office fédéral de la statistique, on arrive à la conclusion que presque tous les habitants du pays ont potentiellement accès à l’internet par le réseau fixe. On est donc proche là aussi de la saturation.

Selon les chiffes de l’UIT pour l’année 2015, on constate que nombre de pays européens dépassent par exemple la Corée, qui ne se classe qu’en 7e position, juste derrière la France d’ailleurs (41% des ménages). En Allemagne, seuls 37% des ménages seraient raccordés à l’internet à haut débit.

Programmes numériques dès 2000…

Le rapport de l’UIT contient aussi une annexe sur la stratégie des Etats en matière d’internet. Il indique ainsi que la Suisse en possède une depuis… 2016. Pour comparaison, la Corée a publié ses premiers objectifs en la matière en 2009 et dispose d’une feuille de route pour l’internet des objets depuis 2014.

Reste que ces stratégies doivent être mises en pratique et qu’il ne suffit pas toujours d’avoir été parmi les premiers pour briller dans les classements. Le Kirghizstan, par exemple, dispose ainsi d’un plan numérique depuis 2006. Précisons toutefois pour conclure que certains Etats ont déjà publié en l’an 2000 des stratégies numériques, ce qui conforte l’impression de l’auteur de ces lignes que, malgré tout, la Suisse aurait pu faire mieux…

Xavier Studer

The State of Broadband 2016: Broadband Catalyzing Sustainable Development

Rapport 2016 sur la situation du large bande Principales conclusions

Cet article a 5 commentaires

  1. Aldebert Després

    A Xavier,,
    Ton article ne développe pas en quoi la Suisse est à deux doigts de la saturation figurant dans le titre.. La Suisse a un taux d’internet fixe de 45 % environ, soit en deuxième place européenne. Et alors ? Quel est le rapport avec une quelconque saturation ? Saturation de quoi, je te prie ?

    Le reste de l’article s’avérant intéressant.

    1. Oui, c’est expliqué: “Sachant qu’en Suisse un ménage regroupe 2,25 personnes en moyenne selon l’Office fédéral de la statistique, on arrive à la conclusion que presque tous les habitants du pays ont potentiellement accès à l’internet par le réseau fixe. On est donc proche là aussi de la saturation.”

    2. Tricoline

      Par saturation, il faut plutôt voir que la pénétration dans les ménages par l’internet fixe est à son maximum, cela signifie pour les opérateurs que le marché est saturé, la seul progression c’est de piquer un client au concurrent, passer de UPC (cablos) à Swisscom par exemple.

      Les nouveaux clients “vierges” sont les jeunes qui s’installent et les étrangers qui s’installent en Suisse, mis à part cela le marché est quasi à sec.

      C’est uniquement en se démarquant à la fois sur les prix ainsi que la qualité et l’innovation des services proposés que tel ou tel opérateurs pourra progresser, sinon il stagnera voir régressera, comme UPC qui perd des clients tous les jours.

      1. Cedric68

        ou, si on parle d’augmenter le chiffres d’affaires uniquement, de trouver des nouveaux produits (fibre optique par exemple), permettant de vendre des produits plus chers à des clients existants.

  2. Benoit Maynard

    Bonjour,
    Une remarque sur le mobile… que le taux de pénétration du mobile soit de 75% en Allemagne ne m’étonne pas. Pour des raisons culturelles que je m’explique mal, ce pays a toujours été en retard
    Par contre la France est à 109% est hors M2M (je ne suis pas sûr que toutes les statistiques soient hors M2M donc attention aux comparaisons internationales).
    http://www.arcep.fr/index.php?id=13310

    A ma connaissance les opérateurs suisses ne donnent pas la proportion de cartes M2M dans leur base de SIM cartes (information que donnent 3 des 4 opérateurs français, le quatrième, nouvel arrivant n’a probablement pas d’offre M2M).

    par ailleurs, j’ai vu sur le site de la ComCom que la validité d’une carte prépayée est de 12 mois en Suisse (quand elle est de 3 mois dans le reste de l’Europe). Quand j’évoque ‘carte prépayée validée’, je parle de validité pour considérer un client comme actif (recevoir/émettre un appel). La ComCom prend 12 mois, c’est très long.

    La ComCom parle d’un taux de pénétration de 140% des services mobiles en Suisse, l’UIT de 98% !!
    avez vous une idée de l’écart ?

    comparer des statistiques, qu’elle qu’en soit l’origine (OCDE, UIT, Eurostat, etc), sans se poser les questions des définitions, n’est pas très pertinent pour bâtir un argumentaire.

    parler de saturation au Koweit ou à Barhein, avec des taux de pénétration supérieurs à 140%, quand on sait qu’il y a énormément de travailleurs expatriés dans ces pays n’est, pas très pertinent non plus (regardons le Luxembourg).

    j’aurai tendance à dire … prudence dans les chiffres … utilisons les avec quelques précautions et poussons ces organismes à être plus rigoureux.

    intéressons nous plutôt aux usages et aux services (mais cela est plus qualitatif, moins facile à produire et il est beaucoup plus difficile pour ces organismes de faire des post intelligents parce qu’ils n’ont pas les moyens et font appel, avec 2ans de retard, à des cabinet de consultants)

    Les statistiques ne mentent jamais, mais les menteurs utilisent les statistiques
    Cordialement
    Benoît

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