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Internet: vous prendrez bien un petit biscuit, voire un cookie, non?

Un petit cookie? Une spécialité numérique depuis les années 1990...
Un petit cookie? Une spécialité numérique proposée sur le web depuis les années 1990…

Les cookies défraient la chronique sur internet depuis au moins une bonne vingtaine d’années, pour ceux qui ont une réelle culture numérique… Ces petits fichiers textes s’enregistrent, à l’insu de l’internaute s’il n’en est pas informé, sur son périphérique pour conserver des informations devant en principe faciliter sa navigation. Désormais, ce site signale leur utilisation. Point de situation…

En Europe, depuis 2014, la loi impose désormais aux responsables de sites internet d’informer les internautes et de recueillir leur consentement avant l’insertion de cookies (voir la définition sur Wikipedia) ou autres traceurs, selon le site hexagonal de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Et en Suisse, qu’en est-il par exemple, pour un site en «.com» hébergé à l’étranger?

Ce que disent les lois en Suisse

J’ai contacté cette semaine François Charlet, un juriste qui prépare actuellement un article sur cette question. Se référant d’abord à la Loi sur les télécommunications (LTC), il indique que: «l’art. 45c let. b LTC impose une notification de l’usage des cookies, et surtout une possibilité de les refuser. Dès le moment que vous avez des visiteurs sur territoire suisse, vous effectuez un traitement de données qui fonde l’application de la loi suisse, notamment la Loi sur la protection des données (LPD) et la LTC.»

Pourquoi tant de précautions pour de si petits bouts de code? Potentiellement, ces cookies peuvent conserver des informations sur le surf et le comportement des internautes qui visitent un site internet, notamment à des fins publicitaires. En soi, rien de dramatique, si ce n’est que c’est encore un pan de notre vie priée qui semble s’effriter, surtout si ces cookies sont couplés à des réseaux sociaux qui peuvent nous identifier.

Cookies utilisés par les gardiens de nos libertés…

Conscients de notre société numérique, certains pays informent largement sur ce sujet. Voici ce qu’indique, par exemple en France sur son site internet la très sérieuse CNIL, qui fait elle aussi usage de cookies. Ce fait dédramatise peut-être l’usage de ces cookies, quant on sait l’implication de cette autorité pour la protection de la vie privée. En italique, un extrait de son message “Gestion de vos préférences sur les cookies”:

Certaines fonctionnalités de ce site (partage de contenus sur les réseaux sociaux, lecture directe de vidéos) s’appuient sur des services proposés par des sites tiers. Ces fonctionnalités déposent des cookies permettant notamment à ces sites de tracer votre navigation. Ces cookies ne sont déposés que si vous donnez votre accord.

La CNIL exemplaire

Exemplaire, la CNIL indique même qu’il est possible de s’informer sur la nature des cookies déposés, les accepter ou les refuser soit globalement pour l’ensemble du site et l’ensemble des services, soit service par service. Sur www.xavierstuder.com, j’utilise pour ma part une application qui permet aussi de refuser l’usage des cookies.

Mais, faut-il avoir peur des cookies? Ceux qui les redouteraient peuvent paramétrer leur navigateur pour les refuser systématiquement, ce qui peut parfois poser des problèmes de navigation. En effet, à la base, ces petits bouts de code étaient simplement destinés à conserver des informations permettant de faciliter la vie des internautes en conservant, par exemple, certains réglages.

Interdire l’anonymat?

Reste un problème fondamental. Les sites internet sont des vitrines virtuelles de notre monde réel. Lorsque vous vous rendez chez votre pharmacien, par exemple, il connait votre identité et sait de quelle maladie vous souffrez. Rien ne l’empêche de vous proposer d’autres produits ciblés. Pourquoi en serait-il différemment dans le monde numérique?

Dans quelle mesure ne faudrait-il pas interdire l’anonymat sur internet? Certains veulent interdire la burqa pour être certains de pouvoir identifier en tout temps les individus pour des questions de sécurité! Alors que nous faisons nos premiers pas dans l’ère post-numérique, certains réflexes semblent résolument être d’un autre âge…

Xavier Studer

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