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Internet: quand l’amnésie numérique menace!

Un disque de stockage de données Sony.
Un disque de stockage de données Sony.

La conservation et l’accès à des données fruit de la quarantenaire numérisation posent continuellement problème. Et pas seulement sur des décennies, mais aussi sur le très court terme, comme l’illustre malheureusement PostFinance…

Un internaute m’a signalé qu’il ne parvenait pas à consulter certaines de ses données plus vieilles que quinze mois, ce qui est à première vue incompréhensible. La filiale de La Poste Suisse ne donnerait même pas l’accès à toutes les opérations sur deux ans… Surprenant à l’ère de l’âge mûr de l’informatique.

Interrogé sur cet état de fait, PostFinance m’a rapidement répondu que des questions de performances informatiques étaient en jeu. Et même si les données ne sont pas immédiatement accessibles, elles restent à disposition pour des usages ultérieurs.

Remonter le passé coûte cher en Suisse!

«E-finance est un outil en ligne et non une base de données. Les données sont réclamées en temps réel directement de notre système comptable. Ce système comptable n’est également pas une base de données. Le système comptable traite environ 900 millions de transactions par an, donc vers 1,2 milliard de transactions en quinze mois. Comme notre système n’a pas des capacités illimitées, nous avons décider de mettre la limite à quinze mois. Toutes les transactions de plus de quinze mois sont enregistrées dans notre base de données», explique l’institut.

Les clients qui souhaiteraient consulter leurs archives peuvent se tourner vers le service de recherche du géant jaune. Sur internet, il est indiqué qu’une somme de 30 francs par cas est facturée pour la Suisse et de 60 francs pour l’international… Etonnant de la part de PostFinance qui offre généralement des prestations plutôt performantes et avantageuses.

Des dizaines d’années d’archives numériques

Cet exemple est assez édifiant et illustre probablement à quel point la Suisse a parfois des difficultés avec le monde numérique, qui n’a rien de nouveau, insistons bien sur ce point. Les personnes branchées ont probablement chez elles plus d’un quart de siècle de documents numériques, parfois d’ailleurs difficilement lisibles si les programmes qui les ont générés ne sont plus disponibles.

Plus fondamentalement, la contre-performance de PostFinance est édifiante. Pour comparaison, j’ai constaté que j’ai accès à mes anciens courriels sur Gmail de Google depuis plus de dix ans, ce qui représente des dizaines de Go de précieuses données… En plus, Google offre cette prestation gratuitement!

A méditer. Joyeux Noël post-numérique à tous!

Xavier Studer

PS. Cet exemple illustre à merveille le combat suranné que mènent aujourd’hui nombre d’élites poussives et dépassées. Le défi n’est plus de numériser (puisque ce mot est toujours utilisé maladroitemenet à tout va), mais de développer des services convenables dans un univers pétri de données numériques et d’intelligence artificielle…

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