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Faut-il avoir peur des antennes de téléphonie mobile? Rien ne semble le prouver

Des antennes, un rayonnement et des hommes...
Des antennes, un rayonnement et des hommes…

Les boulevardiers et autres conspirationnistes se délectent depuis des lustres des troubles de certaines personnes se déclarant électro-sensibles… Parallèlement, le commerce de spécialistes autoproclamés «anti-ondes» semble exploser. Certaines autorités condamnent très sèchement cette dérive!

En France, ce communiqué de presse de l’Académie nationale de médecine de 2014 ne fait pas dans la dentelle, particulièrement lorsque cette institution prend position contre certains dispositifs «anti-ondes» parfois acquis par des pouvoirs publics…

Aucune preuve

«Légitimer de la sorte ces dispositifs anti-ondes revient à conforter une croyance dans la réalité de l’effet des ondes sur l’organisme, alors que, d’une part nous ne disposons physiologiquement d’aucun système sensoriel sensible à ces ondes et que, d’autre part, plus de 40 études en aveugle à travers le monde ont démontré que les personnes électrosensibles incriminent les ondes sans savoir faire la différence entre un émetteur de radiofréquences éteint ou allumé», est-il indiqué dans ce texte. Révélateur.

D’autres sources officielles sont plus prudentes quant à un éventuel effet des ondes électromagnétiques sur l’être humain, mais assez catégoriques, comme en Suisse. Dans la publication «Téléphones mobiles et smartphones», l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), écrit par exemple: «il subsiste des incertitudes quant aux effets sur la santé d’une exposition prolongée au rayonnement à haute fréquence émis par les téléphones mobiles; une exposition de courte durée ne présente quant à elle aucun risque».

Des études parfois contradictoires

En Allemagne, comme en Suisse, on recommande toutefois d’utiliser des dispositifs mains libres pour diminuer l’exposition et d’avoir recours, si possible, aux technologies les plus modernes comme la 3G ou la 4G qui réduisent le rayonnement. Cette page de l’Office fédéral allemand de la protection contre le rayonnement est aussi instructive et à jour.

Évidemment, la recherche continue de produire régulièrement des études sur l’effet du rayonnement des antennes ou sur l’utilisation des smartphones qui sont parfois contradictoires. Les personnes en quête d’informations récentes pourront se référer aussi bien à l’EMF-Portal, qui recense des milliers d’études scientifiques, qu’aux dernières lettres d’informations de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) en Suisse.

Ondes électromagnétiques: des normes très différentes.

Des normes pour limiter les risques

Par précaution, comme il est difficile d’évaluer sur le long terme les risques liés à l’exposition des ondes électromagnétiques, les autorités sanitaires des différents pays ont édicté des normes qui varient fortement, comme le montre le graphique ci-contre de Swisscom, qui compare un aspect de l’Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI) à d’autres législations.

Ces législations se basent sur les résultats de l’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP). Ces différentes normes sont censées protéger les êtres humains d’une dangerosité potentielle des ondes qui ne semble pas avérée à ce jour, y compris par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le prochain rapport a pris du retard…

L’enjeu économique de la 5G…

Avec l’arrivée de la 5G, le besoin en bande passante et en fréquences va exploser du côté des opérateurs. En Suisse, compte tenu des enjeux économiques, ils se mobilisent donc tous pour faire évoluer une partie de la législation helvétique beaucoup plus draconienne que celles pratiquées dans presque tous les pays voisins, mais pas tous…

La question est complexe, car il n’est pas simplement question de fixer des valeurs limites, mais aussi de définir la manière de les mesurer. Or, une fois encore, la législation suisse semble particulièrement restrictive… A méditer puisqu’une partie de la communauté scientifique n’hésite pas à souligner que rien ne démontre la nocivité des ondes électromagnétiques…

Xavier Studer

Citons encore:

– Le rapport consacré à l’hypersensibilité électromagnétique de l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

L’aide-mémoire 193 d’octobre 2014 de l’OMS «Champs électromagnétiques et santé publique: téléphones portables»

L’aide-mémoire 304 de mai 2006 de l’OMS «Champs électromagnétiques et santé publique: stations de base et technologies sans fil»

Les champs électromagnétiques sur le site de l’OMS

– Le débit d’absorption spécifique sur Wikipedia

Pollution électromagnétique sur Wikipedia

– Le cours «Champs électromagnétiques et environnement» dispensé à l’Université de Fribourg par le Dr. Hugo Lehmann, travaillant également chez Swisscom Innovation

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