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Rachat de C02: le test de ces «indulgences» pour se donner bonne conscience?

Et pourquoi ne pas multiplier les dons pour notre climat...
Et pourquoi ne pas multiplier les dons pour notre climat…

De plus en plus d’entreprises ou de grandes organisations proposent à leurs invités d’ouvrir leur porte-monnaie pour compenser le C02 émis par leurs déplacements en avion… Il est de bon ton de tenter de «contrebalancer» ce gaz à effet de serre, puisque nombre de grands raouts technologiques aux quatre coins du globe figurent encore sur nos calendriers. Test désabusé en plein réchauffement climatique…

Je vais prendre un exemple concret pour illustrer cette pratique qui pose beaucoup de questions. Prenons par exemple un déplacement d’environ 1300 kilomètres aller et retour en Europe, soit un de ces «sauts de puce» dans une des grandes villes à proximité de la Suisse.

Des tonnes de C02 en trop…

Selon les différents calculateurs utilisés, en classe économique, cela représente une quantité d’environ 350 kilos de C02 (sana parler de la pollution et des différents effets néfastes de l’aviation). Selon le site myclimate.org, pour empêcher le réchauffement climatique, une personne ne devrait pas émettre plus de 600 Kg de C02 par année. Or, un citoyen de l’Union européenne en est à 8400 kilos par an en moyenne…

Différents sites internet permennent donc de nous donner bonne conscience en compensant financièrement ce gaspillage énergétique. On m’a ainsi proposé pour ce voyage d’une valeur d’une bonne centaine de francs pour l’aller et le retour, une fois quelques francs pour différents projets et entre 12 et 30 francs sur Myclimate.

Multiples projets, en Suisse aussi

Il m’a ainsi été rendu possible de faire un don pour «des fours efficaces à des femmes au Kenia», pour aider de «petits paysans à reboiser au Nicaragua» ou encore de soutenir des initiatives dont «au moins la moitié de la compensation dans des projets de protection climatique en Suisse». Tout cela pour quelques dizaines de francs seulement.

En voyant ces modestes montants et en les comparant au poids de C02 émis, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que ces programmes, s’ils sont certes à soutenir, constituent d’abord de vastes formes d’«indulgences» modernes. En payant quelques francs, le voyageur moderne se lave les mains à peu de frais et ne met pas forcément son mode de vie énergivore en cause…

Pour être bien compris, quoi qu’il en soit, toutes les initiatives, surtout celles qui nous embarrassent le plus, c’est-à-dire celles qui touchent à nos loisirs les plus énergivores par exemple, sont bienvenues…

Xavier Studer

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