5G en France: l’administration se mobilise pour évaluer les risques…

  • Dernière modification de la publication :01/02/2020
  • Commentaires de la publication :8 commentaires
Nokia vient de signer avec Ornge en France pour déployer la 5G.
Nokia vient de signer avec Ornge en France pour déployer la 5G.

Le lancement de la 5G est prévu pour fin 2020 en France. Après la mise aux enchères des fréquences, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est lancé dans l’évaluation des risques sanitaires liés à l’exposition des populations à la cinquième génération te téléphonie mobile (5G).

Après avoir publié en 2018 une feuille de route, nos voisins ont chargé l’Anses de conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques 5G et à leurs éventuels effets sanitaires. En fin de semaine, l’Anses a publié un rapport préliminaire qui orientera ses travaux dont les résultats seront disponibles au 1er trimestre 2021.

Quels scénarios d’exposition?

Dans un communiqué, cette agence précise que la 5G utilisera des fréquences déjà utilisées par les précédentes générations de téléphonie mobile, mais aussi de nouvelles bandes de fréquences. Pour commencer, comme en Suisse, la bande 3,5 Ghz dans des zones étendues. Puis, les années suivantes, la bande 26 GHz pour la communication entre des objets connectés ou pour de la téléphonie mobile dans des périmètres restreints.

L’Anses souligne la nécessité de disposer du maximum d’informations techniques de la part des industriels. Il s’agit notamment d’être capable de définir des scénarios d’exposition de la population en collaboration avec l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et d’évaluer l’impact sanitaire éventuel. L’agence cite notamment le beamforming, c’est-à-dire la possibilité de focaliser la puissance des antennes dans un périmètre donné.

L’Anses constate des manques

L’agence a identifié deux champs d’évaluation des risques distincts correspondant aux deux nouvelles bandes de fréquences 5G, autour de 3,5 GHz et de 26 GHz dont les modalités d’exposition sont différentes. Elle évoque un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz, déjà utilisées en Suisse.

De ce fait, les experts évalueront la possibilité d’extrapoler les résultats des travaux d’expertise antérieurs de l’Agence sur les impacts sanitaires des diverses technologies de communications existantes (3G, 4G, Wi-Fi, …) qui utilisent des fréquences proches de la bande 3,5 GHz, de 0,8 à 2,45 GHz. Dans son rapport, elle semble passer sur le fait que le Wi-Fi utilise la bande des 5GHz depuis des années.

Moins d’incertitudes sur les ondes millimétriques

Enfin, concernant les fréquences plus élevées, entre 20 et 60 GHz, les données disponibles dans la littérature seraient plus nombreuses, selon l’Anses. Elle estime que les travaux d’expertise s’attacheront donc à les analyser pour évaluer les impacts sanitaires éventuels liés aux expositions dans la bande 26 GHz qui sera utilisée en France.

Dans tous les cas, il est tout de même piquant que le déploiement de la 5G se fasse d’ici fin 2020, alors que l’Anses indique que certaines de ses conclusions ne seront disponibles qu’en 2021… Pas de psychose. Visiblement, il semble exister un consensus qui se fonde sur les données établies jusqu’ici, comme par exemple l’absence de preuve expérimentale sur l’électrohypersensibilité, selon cette prise de position officielle de 2018.

Xavier Studer

Cet article a 8 commentaires

  1. Alain

    Les opérateurs français feraient mieux de terminer leurs réseaux 4G!!!!

  2. Adrian

    On se réjouit de voir les smartphones 5G qui prendront en charge les antennes de Swisscom qui couvriraient 90% de la population. Ca va décoiffer!!!!

  3. Pedro

    J’aime bien ça dans le rapport : La mise à jour de cette expertise, en 2013 (Anses 2013), avait mis en évidence, pour des
    expositions à des fréquences de la téléphonie mobile de 800 à 2100 MHz :
    chez l’animal, avec des éléments de preuve limités, des effets concernant le sommeil, la
    fertilité masculine et les performances cognitives (amélioration des performances) ;
    chez l’humain, avec des éléments de preuve limités, une augmentation du risque de
    neurinomes du nerf vestibulo-acoustique et du risque de gliome pour les utilisateurs
    intensifs ayant cumulé plus de 1 640 h d’exposition au téléphone mobile ;
    chez l’humain, avec des éléments de preuve suffisants, une modification physiologique à
    court terme de l’activité cérébrale pendant le sommeil.

    La fertilité masculine tient quel hasard mais ignoré par l’OFSP dans leur étude actuelle et ça touche le sommeil avec des éléments de preuves suffisants en plus cette fois-ci. Oui, on parle bien des fréquences utilisées jusqu’à maintenant pourtant rien lu de tel en Suisse.

  4. Pedro

    Ah si, il y a bien une conclusion en Suisse là-dessus :
    Effets sur la fertilité : éléments de preuve limités. Des études ont relevé l’existence d’effets négatifs à plusieurs niveaux sur la qualité des spermatozoïdes exposés au rayonnement de haute fréquence in vitro. Chez l’animal aussi, les expériences indiquent des modifications du sperme exposé au rayonnement d’un téléphone mobile. Les études in vivo chez l’être humain donnent d’ailleurs des éléments assez homogènes en faveur de l’existence d’effets négatifs sur la qualité des spermatozoïdes, mais elles ont été jugées moins pertinentes en raison de limitations métho-
    dologiques.

    Toujours pareil manque d’études, manque de preuves mais on continue et on va toujours plus loin. Et la population reste désinformée car elle ne lit pas les rapports et ne va pas se renseigner.

  5. Tricoline

    Laissez moi rigoler, des fréquences supérieur à 20GHz, elles ne passent pas au travers d’un simple mur, ni d’une vitre, donc pour quelle usage ?

    Si ce n’est de l’IOT dans une halle industrielle ! Dans ce cas c’est plus du Wifi que de la 5G !

    La portée et la pénétration de ces fréquences sont tellement faible, qu’il faudra des dizaines de milliers d’émetteurs à poser partout, c’est tout simplement irréaliste.

    Piloter des voitures avec la 5G, c’est n’importe quoi, actuellement les voitures autonome n’ont pas besoin de cela. L’IA ce n’est pas avec la 5G que cela va fonctionner.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.