Samsung lance son premier smartphone «quantique» avec le Genevois ID Quantique

  • Dernière modification de la publication :20/05/2020
  • Commentaires de la publication :5 commentaires
Le Samsung A Quantum arrive en Corée du Sud.
Le Samsung A Quantum arrive en Corée du Sud.

L’opérateur coréen SK Telecom a annoncé la semaine passée la commercialisation du Galaxy A71 Quantum ce vendredi 22 mai. le premier smartphone 5G au monde équipé d’un générateur quantique de nombres aléatoires (QRNG). Un «smartphone sécurisé» développé avec le Coréen Samsung et le Genevois ID Quantique.

Selon l’opérateur coréen, réputé pour ses penchants pour la cryptographie quantique, ce lancement serait loin d’être anodin. Le Galaxy A71 Quantum devrait permettre au grand public de bénéficier des technologies de sécurité quantique dans leur vie quotidienne, selon un communiqué de presse de l’entreprise à la pointe de la 5G.

Des nombres totalement aléatoires

Concrètement, le Galaxy A Quantum est équipé du plus petit chipset QRNG au monde, ne mesurant que 2,5 mm de côté. Selon ces entreprises, cette puce permettra aux détenteurs de ce fleuron d’utiliser certains services de manière plus sûre et sécurisée en générant de véritables nombres aléatoires ne pouvant être piratés.

«La génération de clés solides à partir d’une source entropique fiable est la pierre angulaire de tout système de sécurité. La puce Quantis QRNG génère un caractère aléatoire non biaisé et imprévisible dont l’entropie est élevée dès le premier bit du bruit de fond d’une source lumineuse capturée par un capteur d’image CMOS, une technologie quantique brevetée par ID Quantique», explique de son côté le société genevoise fondée en 2001.

Mariage technologique complexe

Cette forme de sécurisation haut-de-gamme peut être associée à différentes technologies. SK Telecom indique ainsi que cette cryptographie quantique améliorée intégrée au Galaxy A Quantum permettra à quelque 19 millions de clients de bénéficier d’une sécurité de pointe grâce à sa combinaison avec la traditionnelle authentification à deux facteurs, la biométrie et la blockchain.

Les propriétaires du Galaxy A Quantum utiliseront ainsi une authentification à deux facteurs avec un mot de passe à usage unique comme couche de protection supplémentaire. Selon SK Telecom, ce nouveau smartphone épaulé par cette puce QRNG assurera une protection encore plus forte des comptes en ligne des utilisateurs. L’opérateur proposera aussi cette solution dans son application de paiement SK Pay.

Développements à venir…

Dans le but de développer et d’étendre constamment les services basés sur la sécurité quantique, SK Telecom prévoit de proposer aux développeurs une interface de programmation d’applications (API) via son portail SK Open API. L’opérateur compte ainsi favoriser le développement de technologies pertinentes pour étendre cet écosystème.

Parallèlement, SK Telecom souligne qu’il investit dans les technologies de sécurité quantique depuis 2011 en développant activement la distribution de clés quantiques (QKD) et les générateurs quantiques de nombres aléatoires. En 2019, SK Telecom et ID Quantique ont remporté des projets de construction de réseaux de communication quantiques aux États-Unis et en Europe.

XS

Cet article a 5 commentaires

  1. Theo

    Est-ce vraiment un plus en matière de sécurité? Merci pour les explications…

    1. Kevin V.

      Comme l’article le mentionne, la partie quantique de cet appareil ne concerne « que » la génération de nombres aléatoires.

      En effet, il faut savoir qu’il est très difficile de générer des nombres véritablement aléatoires en informatique. Or, ceux-ci sont cruciaux dans le domaine de la cryptographie, qu’elle soit quantique ou non !

      Un ordinateur étant une grossièrement une machine à calculer évoluée, il (ou, plutôt, le processeur) ne peut réaliser que des suites d’opérations mathématiques précises comme additionner deux nombres, comparer des valeurs, etc. Il n’est dès lors pas possible de lui dire : « donne-moi un nombre au hasard ». Tout ce qu’il sait faire, c’est calculer, alors comment pourrait-il calculer le hasard ?

      Bien souvent, on « triche » : on prend une valeur semblant peu prévisible, comme l’heure et la date, la quantité de données échangées sur le réseau depuis l’allumage de la machine, et on lui applique des formules mathématiques spécifiques pour « fabriquer » le nombre aléatoire. Concrètement, imaginez que quelqu’un vous demande un nombre et que vous preniez l’heure (au format HHmmss), par exemple 133742, que vous l’additionniez avec son inverse (247331), que vous le divisiez ensuite par 7 et que vous ne gardiez finalement que les deux derniers chiffres : vous obtiendriez 39. Puis 64 à la seconde suivante. Etc. En réalité, il s’agit là de nombres pseudo-aléatoires : ils semblent être le fruit du hasard, mais ne sont pas réellement aléatoires d’un point de vue mathématique (valeurs biaisées, peu d’entropie…). Par conséquent, ils ne devraient pas être employés pour du chiffrement, notamment car ils pourraient être déduits !

      Dès lors, le seul moyen de créer de véritables nombres aléatoires consiste à se baser sur des phénomènes extérieurs physiquement imprévisibles, comme les mouvements se produisant à l’intérieur d’une lampe à lave (véridique), le bruit électronique d’un capteur, etc. Avec une électronique et des traitements adéquats, vous avez là une parfaite source de nombres aléatoires 🙂

      C’est justement ce dont il s’agit ici, grâce au « bruit de fond d’une source lumineuse capturée par un capteur d’image CMOS ». Un procédé qui exploite la mécanique quantique, semble-t-il.

    2. Pedro

      Kevin a bien expliqué le difficulté à générer un nombre random

      Le sécurité sera au top dès que les clés échangées seront en quantique et je ne pense pas que ce soit pour tout de suite. Toute le sécurité informatique est basé sur un facteur temps, vous ne pouvez pas trouver la clé car il faut 200 ans pour calculer tous les possibilités.
      Sauf que le quantique permet d’avoir la réponse en très peu de temps comme il est capable de tester toutes les possibilités ou presque en très peu de temps.

      Du coup, c’est comme si tout était en clair et la sécurité réduite à néant. Le problème majeur de l’informatique dans un avenir très proche car un ordinateur n’est pas capable de décrypter un flux quantique cela prendrait beaucoup trop de temps. Et on ne peut pas jeter tout ce qui électronique demain et le remplacer par du quantique.
      Je souhaite bonne chance aux experts en sécurité comme le processeur quantique est déjà là et probablement déjà utilisé à ces fins.

      Cela nous ouvrira peut être la porte aux communications sans fil, sans porteuse et sans réelle limitation de débit.
      L’ultimeG avec une vraie évolution 🙂

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