Les réseaux mobiles sont vivants. Ils doivent être adaptés en permanence aux besoins des utilisateurs, aux contraintes des opérateurs et à différents facteurs environnementaux, comme de nouveaux bâtiments ou les antennes d’autres opérateurs… S’ils sont déjà optimisés en permanence, une expérience de Nokia fait état d’un gain de performances de 78% grâce à l’intelligence artificielle!

Dans la réalité urbaine, les opérateurs doivent aussi faire face aux déplacements des conducteurs, à l’arrivée de nombreux travailleurs dans les bureaux ou de clients dans les centres commerciaux. En clair, avec les mêmes antennes, ils doivent répondre à différentes réalités tout au long de la journée… Un sacré défi, comme le relate Nokia dans le cadre d’un partenariat avec Vodafone.

Se concentrer sur certaines zones

Avec les dernières antennes adaptatives utilisées pour la 5G, il est désormais possible de se concentrer dynamiquement sur les zones d’une cellule, où se trouve la majeure partie du trafic. «Nous avons réalisé qu’avec les antennes actives 5G, nous pouvions adapter la couverture de chaque cellule à la position réelle de nos clients. Notre objectif principal pour ce projet était d’utiliser l’intelligence artificielle pour optimiser chaque cellule», explique Francisco Martin, responsable des produits radio du groupe Vodafone.

Mais comment prévoir où se trouvera le trafic pour arriver aux meilleurs résultats? Dans le cadre de son projet avec Vodafone, Nokia a analysé la répartition du trafic sur le réseau et a développé un modèle d’apprentissage automatique. Grâce à ce modèle, les deux partenaires ont pu adapter la configuration du faisceau des antennes, par exemple aux étages supérieurs d’un immeuble de bureaux pour suivre aux plus près la demande des utilisateurs.

Meilleure couverture à l’intérieur?

Ce modèle constitue la base d’une mise en forme efficace du signal et garantit une excellente expérience utilisateur pour le mobinaute. Sur la base de mesures sur le terrain, nous avons pu obtenir une amélioration moyenne des performances de 78%. Nous pourrions également rendre le réseau disponible dans les bâtiments individuels, là où auparavant le smartphone ne pouvait pas trouver le réseau, estime Nokia sur un blog.

Ces innovations laissent songeur, même si elles seront difficiles à mettre en place en Suisse, pays qui snobe systématiquement ses pionniers du numérique. Les normes nécessaires à un tel usage mettent par ailleurs beaucoup de temps à être élaborées dans un contexte subtil d’incompétences. Par ailleurs, les normes en matière de rayonnement électro-magnétiques restent très strictes et rendent délicate l’utilisation de telles antennes adaptatives, concentrant leur puissance dans une zone délimitée pendant un temps délimité.

Xavier Studer