Numérique: l’époque du bricolage prendra-t-elle fin un jour?

  • Dernière modification de la publication :01/01/2021
  • Commentaires de la publication :11 commentaires
L'informatique: une longue histoire de bugs.
L’informatique: une longue histoire de bugs.

Système d’exploitation après système d’exploitation, mise à jour après mise à jour, les problèmes demeurent ou ressurgissent invariablement. Cette fragilité numérique, parfois chronique chez un Microsoft, touche aussi désormais d’autres géants, comme Apple, Google et le reste des développeurs… Pénible à l’heure de l’«intelligence artificielle».

En effet, je suis actuellement confronté à différents bugs sur macOS Big Sur 11.1 qui engendrent parfois des plantages ou verrouillent l’accès à certaines parties essentielles de son MacBook, comme expliqué ici. Un problème à nouveau vécu sur une seconde machine animée par le superbe M1 de Cupertino…

Lié à l’histoire de l’informatique, mais…

Evidemment, il sera toujours difficile d’atteindre l’objectif «bug zéro» pour différentes raisons. L’éditeur d’un système d’exploitation, part exemple, ne peut pas assumer les problèmes de logiciels qu’il n’a pas développés. Et parfois, comme avec les PC sous Windows, l’éditeur du système ne peut être responsable des dizaines de milliers de composants et des drivers correspondants…

Quoi qu’il en soit, tant Microsoft qu’Apple et le reste de l’industrie font de très gros efforts pour tester leur code de manière automatisée ou non, comme expliqué dans cette contribution sur les pages développeurs de Microsoft. Désormais, Apple, à l’image de Microsoft, propose de vastes programmes de test de version bêta, avant le lancement des versions commerciales.

Toujours plus critique

Mais cela ne suffit visiblement pas. Le bug bloquant le cadenas des paramètres système sur Big Sur est à ce titre édifiant car il touche une partie sensible du système. S’il y a quelques années Microsoft prenait ses propres bugs avec une certaine distance et un humour certain, les choses sont un peu différentes aujourd’hui.

Désormais tous nos appareils de notre smartphone, à la domotique en passant par nos ordinateurs ou nos services bancaires de paiements sont interconnectés et souvent intimement liés. Certains bugs, apparemment anodins, peuvent prendre des proportions importantes, surtout pour les utilisateurs lambda qui ne sont pas censés connaitre toutes les astuces pour retomber sur leurs pattes…

Et l’intelligence artificielle?

A l’heure, paraît-il, de l’«intelligence artificielle», qui soutient déjà les développeurs, on peut s’interroger sur cette situation. Surtout lorsque des bugs apparemment anodins touchent des parties essentielles du système d’exploitation. On se dit que de notre temps, certaines parties devraient être fiables à 100%, notamment grâce à ces prodiges d’intelligence, non?

Mon commentaire? Dans l’aéronautique, l’industrie automobile ou la santé, il semblait il y a peu difficile d’imaginer que de tels bugs puissent survenir car le prix de développement des lignes de codes en raison du nombre de test effectué n’est en rien comparable. Pourtant, la mise au sol forcée des Boeing 737 Max, apparemment pour des questions logicielles a de quoi faire réfléchir. Bref, on se demande quand cet ère de «bricolage numérique» touchera à sa fin.

Xavier Studer

Cet article a 11 commentaires

  1. Original.Mike

    Il me semble peu probable que cela change réellement avec le temps. Nous prenons plutôt la voie opposée. Aujourd’hui, la rentabilité et donc la mise à disposition rapide des logiciels, à clairement pris l’ascendant sur leur qualité. C’est un peu l’effet négatif d’un monde ultra-connecté, qui permet de mettre sur le marché des produits clairement « pas fini » avec la fâcheuse habitude de les terminer par des correctifs alors que le logiciel est déjà en production au sein du grand publique.

    La palme revient sans doute aux jeux vidéos dont les sorties sont régulièrement à accompagnées de patches « Day One », sensés apporter finitions et correctifs à un produit commercialisé mais truffé de bugs ou de manques.

  2. Charles

    Bonjour,

    Tant que les entreprises resteront dirigées par des comptables qui sont découplés des ingénieurs, le problème subsistera. On n’améliore pas la qualité d’un logiciel avec Excel, Project et PowerPoint. Et malheureusement il semble que les comptables en sont persuadés, ne connaissant aucun autre outil…. Quand le seul outil disponible est un marteau, tous les problèmes ressemblent à un clou.

    Charles, ingénieur désabusé par les comptables… dont le métier consiste principalement à compliquer l’opération d’addition pour en faire un métier indispensable.

  3. Niblas

    Effectivement, la tendance semble être de faire effectuer tous les tests par les consommateurs, du moins pour les premiers à acheter un produit. Cela est aussi probablement dû à la volonté du marketing d’avoir le dernier produit avec des articles de presse. C’est donc souvent pour avoir une publicité “gratuite”

  4. Phil

    Je trouve que ce problème de bricolage ne touche pas que l’informatique. De plus en plus de produits sortent pas finis, que ce soit d’un point de vue purement technique ou dans l’ergonomie de l’objet, on est de plus en plus confrontés à des lacunes importantes.
    Par exemple j’acquiers un vélo électrique à 4000.- Chf et le cache pour la batterie a une languette en métal qui est impossible à tirer car ça glisse incontrôlablement.
    Tout produit est un empire de détails. Je me rends bien compte que ce n’est pas évident, mais ces produits sont commercialisés, donc je m’attends à ce que le cobaye soit payé par l’entreprise pour tester le produit, et non pas qu’il soit le consommateur qui doive acheter le produit pas fini et prendre sur son temps pour faire lui-même les avis de retour aux entreprises.

    Par ailleurs j’ai travaillé pour une marque d’habits de montagne très connue l’année passée. Les vestes que l’on vendait ne fermaient pas toutes. Je répète : les fermetures à glissière, soit la compétence centrale de l’objet, sa capacité à être fermée et former un cocon protecteur, NE FONCTIONNAIENT PAS.
    Pour information les vestes coûtent entre 1000 et 2000.- la pièce.
    Je vous laisse imaginer le plaisir du vendeur, avec ses mains sur la fermeture de la veste, à la hauteur de l’aisne du client, à essayer de fermer un zip pendant plusieurs minutes.
    Comme quoi l’informatique et la fast fashion ont des choses en commun.

    Merci pour cet article Xavier, cela fait du bien de pouvoir s’exprimer sur le sujet.

  5. Tricoline

    Le pouvoir est dans les mains de personnes dont le seul et unique but c’est de gagner beaucoup d’argent, et peu importe si l’on produit de la sous qualité dans des manufactures situées là où est possible l’exploitation des hommes et des ressources de notre unique planète.

  6. Roloh

    L’application Play Suisse de la SSR est, je trouve, l’exemple le plus concret de ces sorties buguées.
    Et l’erreur complémentaire à cette APP, la non prise en compte de l UX…

  7. Pedro

    Plus on va en avant, pire c’est… Et plus on est connecté, pire ce sera pour tous les appareils connectés..
    A une certaine époque sans Internet, un jeu ou logiciel avec un bug toutes les copies physique finissaient à la poubelle car impossible de le patcher. Maintenant, si on peut passer le premier niveau d’un jeu sans bug ou utiliser les fonctions de base du logiciel ça tient presque du miracle car il y a de plus en plus de patch day one qui permette juste de l’utiliser.

    Là où certains bugs Microsoft peuvent se comprendre lié à la variété du hardware, chez Mac dans un monde fermé clos avec du hardware fabriqué par eux n’est clairement pas permis. Il maîtrise tout l’écosystème.

    Pensez à votre four 5g, réfrigérateur 5g… Vous voulez vraiment devoir le mettre à jour avant de pouvoir l’utiliser car on se dirige directement vers cela si on n’apprend pas de nos erreurs. A l’époque une console et ces jeux fonctionnaient toujours pas de patch, pas de mise à jour, pas d’erreurs tout roulait. Si on voulait s’embêter on prenait un PC. A l’heure actuelle quel est l’intérêt d’une console ?
    Chaque fois qu’on l’allume pour les utilisateurs occasionnels, il y a une mise à jour. Pour un jeu, vous passez 1h à insérer les 3cd et à les copier en local pour tout retélécharger ensuite car il y a eu tellement de mises à jour que tous les fichiers ont été modifié et ça reprend 1h car la bande passante de leur serveur est ridicule.

    A l’époque, on inserait le cd/cassette et 5min après on jouait car il n’y avait pas de bug enfin on pouvait finir le jeu.

  8. redge73

    Cela devrait être plus stabe car nos pc vont devenir de simple terminaux comme un smartphone avec un écran/clavier beaucoup plus grand à l’exemple des Chromebook avec ChromeOS /SurfaceX et autre partenaires avec Windows 10X avec System On Chip (SoC) ARM pour l’économie d’énergie et le silence total pour le pc client.

    Pour les applications gourmandes en ressource/énergies, utilisation du nuage en mode diffusion (streaming) genre Adobe, Autodesk cloud sur leur serveurs économe également car pour des taches bien précises avec serveurs ARM ! (Intel peux fabriquer des processsers sous licence ARM dans leur usine comme il l’a fait avec Celeron mais leur point faible était la finesse de la gravure qu’a atteint le partenaire fabricant la puce TMSC Apple avec sa puce M1 gravl en 5nm (basé sur technique ARMv8)
    Windows 10X pourra fonctionner sur Apple M1 SoC based ARMv8 au printemps 2021 et utiliser Azure cloud pc pour les applications 32bit en mode diffusion pour la compatibilité.

  9. Thierry Charles

    En effet, il est de plus en plus difficile de faire des os/programmes/outils fiables… Dans l’industrie (là ou la moindre panne coûte bonbon) on utilise de vieilles technologies qui ont fait leur preuves (i.e. un automate programmable industriel, SIemens par exemple, utilise un « langage de programmation » extrêmement rudimentaire et qui n’a (presque) pas changé depuis les années 70 !
    Quant à l’IA on sait très bien qu’elle est très rapidement mise en échec avec la première tentative de BN (bêtise naturelle)…
    Il n’y a pas vraiment de solution, si ce n’est d’arrêter le développement de « gadgets complémentaires » et de se retrousser les manches pour éliminer petit-à-petit les bugs des OS existants… Mais quand on pense que Windows 10 représente plus d’un milliard d’années-homme de travail (dont, au moins 9.99, pour essayer de contrer les bugs et problèmes en y rajoutant plein d’autres) ou macOS, qui est quand basé sur BSD, un des Unix le plus stable qui soit, et où la(les) couche(s) graphique(s) d’Apple sont d’une qualité extrêmement médiocre (mis à part sur le Design)
    Peut-être, mais on peut rêver, que quelqu’un aura le courage de reprendre tout ça depuis le début pour mettre en avant un OS moderne et fiable…
    PS : Je ne parle pas de Linux, dont la durée de vie d’une version est très courte (y.c. les LTS) et dont certains logiciels sont sensibles à la troisième décimale de la version de kernel (problème rencontré maintes fois, heureusement qu’il existe les VM’s)
    A+

    1. Camille Turiel

      @Thierry Charles concernant les Kernels Linux tu fais probablement allusion aux “modules” du dit Kernel, dans ce cas c’est parfaitement normal qu’il requière la version exacte à la 3eme décimale près 😉. Ceci dit la qualité du code du Kernel est un exemple dont beaucoup d’éditeurs feraient bien de s’inspirer, si c’était le cas on s’en porterait tous bien mieux.

  10. Pedro

    @redge vous êtes à côté de la plaque, l’informatique n’a cessé de faire tout en local, tout sur les serveurs, chaque x années on change de sens. Ça ne s’arrêtera probablement jamais mais vu la puissance des ressources en local et leur prix dérisoire cela n’est pas prêt de changer. Ça coûte entre trois et quatre fois plus cher d’avoir pareil au niveau serveur entre hardware, licence software,… Allez stocker 40to dans votre cloud bonne chance et allez faire tourner un jeu à 60fps avec 50ms de latence sur un serveur. La virtualisation ne fonctionne toujours pas de manière transparente que ce soit vmware, Citrix,… Oui il y a eu du progrès mais oui on voit toujours la différence enfin je vois la différence ce n’est peut être pas le cas de toute le monde. J’attends toujours une informatique qui attend sur l’humain et non le contraire vu qu’on nous vends le multitâche.. mais ce n’est toujours pas le cas.

    Ils vont essayer ça va marcher plus ou moins et ça va revenir en arrière sans parler de la confidentialité des données. Quand on est sur Apple, on s’en fou vous leur avez déjà donné votre âme.

    @thierry Les lts sont supportés bien plus longtemps qu’une release de Windows 10 et j’ai nettement moins de problèmes/pannes sous Linux que Windows certes le nombre de PC n’est pas le même. Vous avez quoi comme souci lié aux kernels ? A part que oui, il faut recompiler certains modules que vous avez ajouté à la main ?
    Les modules intégrés se font automatiquement et vous pouvez automatiser ceux que vous ajoutez vous même. Sinon il n’y a que très rarement un souci lié à une mise à jour tant qu’on ne change pas de release. Les mises à jour se font de manière transparente, on ne s’en aperçoit même pas pendant que le système tourne et cela ne nécessite même pas de redémarrage donc on remarque uniquement lorsqu’il y a un souci qu’une mise à jour a été effectuée. La lts s’est 2/3 ans de support avec un support étendu à 5 ans. On garde un PC au maximum 10 ans donc ça fait qu’une seule mise à jour majeure si on est un utilisateur basic qui n’a pas besoin des dernières versions de tous les programmes. J’ai tourné en testing et même en unstable et c’est bien plus stable que Windows 10 en cbb. Ça tourne 24/24h et je redémarre chaque 6 mois pour info 🙂
    Un crash était lié à une coupure de courant, l’autre Kernel panic source inconnu mais probablement lié à une sur ou sous tension. Sinon mon disque principal a crashé et le PC continuait de tourner avec une console qui affichait des erreurs d’accès à /dev/sda. On pouvait même faire tourner tout le système sur 16go de ram avec juste un stick USB et un zip pour la partie de boot et le zip qui copiait tout le système en ram même pas besoin de disque.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.