UPC-Sunrise: un nouveau voile d’opacité s’abat sur les télécoms suisses

  • Dernière modification de la publication :16/02/2021
  • Commentaires de la publication :7 commentaires
Le nouveau logo Sunrise UPC.
Le nouveau logo Sunrise UPC.

Souvent associé à un service à la clientèle discutable, UPC est aussi synonyme d’une comptabilité peu transparente, voire d’une présentation des faits trompeuse. En mettant la main sur le challenger suisse des télécoms, ce linceul américain drape Sunrise dans une funeste opacité. Le groupe en devenir publie tout de même quelques chiffres à sa gloire…

Dire que cette nouvelle compatibilité est peu engageante est un euphémisme. Quoi qu’il en soit, à la lecture d’un communiqué commun aux deux marques on apprend tout de même qu’«à la fin 2020, Sunrise et UPC disposaient au total de 2,79 millions de clients pour la téléphonie mobile, 1,18 million de clients internet et 1,27 million de clients TV en Suisse».

UPC: des chiffres peu glorieux

Attention toutefois de ne pas confondre clients ou plutôt contrats. Difficile d’y voir clair dans tous les cas. Ce rapport disponible sur le site de Liberty Global permet toutefois de constater les pertes d’UPC, soit près de 50’000 clients en une année, sans Sunrise, qui tire l’ancien premier câblo-opérateur du pays vers le haut. Pour combien de temps?

Alors évidemment, quand le nouveau groupe écrit «Au T4 2020, Sunrise et UPC ont gagné un total de 66’700 abonnés nets à la téléphonie mobile postpaid et 29’000 RGU de réseau fixe», on ne peut que s’interroger sur cette dynamique et tourner les yeux vers Sunrise, dont le management devrait évincer totalement celui d’UPC.

Les mauvaises habitudes prennent le dessus!

Malheureusement, en constatant la publication de ces résultats, on réalise que ce sont les mauvaises habitudes du management d’UPC qui semblent avoir pris le dessus. Fini l’époque où Sunrise était une entreprise suisse côté à la bourse suisse et qui devait donc répondre à certaines normes, gages de bonne gouvernance et de transparence.

Entre grandes sociétés privées, petites places-fortes en mains de barons locaux plus ou moins publics, il ne reste que Swisscom qui peut se targuer désormais de comptes transparents. Déjà opaque, le marché suisse des télécoms risque de souffrir encore davantage de cette pénible prise de contrôle. Dommage.

Xavier Studer

Cet article a 7 commentaires

  1. Tricoline

    Vous avez écrit Xavier “Déjà opaque, le marché suisse des télécoms risque de souffrir encore davantage de cette pénible prise de contrôle. Dommage”
    En effet vous avez raison, par contre c’est en totale compatibilité avec la manière dont le dossier des télécom est traité en Suisse, politiquement et économiquement.
    Pour les partis (de la droite économique) qui gouvernent ce pays, c’est exactement ce qui est recherché, soit du libéralisme, les opérateurs reçoivent très peu de directives de la part du gouvernement.
    Donc ce n’est pas dommage pour tout le monde, sauf pour les consommateurs, mais en Suisse leurs protections ce n’est pas une priorité.

    1. chrisge

      les partis de droite qui nous gouvernent ne font rien pour un libéralisme des télécoms !

      Si c’était le cas, Swisscom n’aurait pas le monopole du réseau physique historique et de tous les avantages qui vont avec: centraux téléphoniques dans toutes les communes de Suisse, fouilles et gaines techniques dans le terrain, etc..

      Il serait transformé en opérateur privé au même titre que les autres et le réseau ne serait plus entre ses mains.

      Et là, une vraie concurrence existerait qui éviterait que la Suisse soit le pays avec les télécom les plus chères au monde.

      1. Tricoline

        Pour faire de Swisscom un opérateur privé comme les autres avec un ou plusieurs prestataires qui gèrent le réseau, il faut légiférer, et cela le gouvernement et les lobbys économiques ils n’en veulent pas.

        Par exemple le lobby des cablos (swissdigital.ch soit UPC et ses compères locaux/régionaux) ne veut surtout pas que le législateur vienne s’occuper de ses réseaux, ce n’est pas hasard que les téléréseaux ne sont pas ouvert à la concurrence.
        En Suisse nous n’avons pas un libéralisme des télécom, mais un liberalisme des lobbys des télécom qui opère, c’est différent.

  2. MG-1

    La question est: quand les deux marques et systèmes de facturation seront unifiées?

  3. Janus

    Rien ne change en fait. c’est opaque depuis la nuit des temps du côté des télécoms. Faut arrêter de mettre des œillères et bien comprendre que même Swisscom est opaque quand à sa gestion

    Bref, à voir ce que va donner cette fusion entre UPC et Sunrise en espérant que cela n’entache pas le service fourni jusqu’ici

  4. Christian Masset

    Vous ne semblez connaitre UPC Monsieur Studer que par la lecture, presse et site internet. Depuis un peu plus d’un an je suis chez Salt, avant durant plus de dix ans j’étais chez UPC après avoir quitté Swisscom. J’ai quitté les deux pour le prix, mais il ne s’écoule pas un jour ou je ne regrette pas ce saut chez Salt. Vous doutez du service d’UPC, s’ils avaient des problèmes il y a plus de dix ans, leur service était top il y a un an. Les prestations de Salt sont basiques, il y en a à peine pour le prix en comparaison de ce que j’avais avec UPC. Vous faites allusion à l’opacité d’UPC, quel opérateur en Suisse est clair, il n’y en a pas un pour rattraper le autre, nous n’avons en ce moment pas le choix. En parlant des prix et tarifs, Salt propose des prix en dessous des autres, mais les prestations sont également bien en dessous des celles des autres en tout cas UPC et Swisscom, sans parler des 10 Go, à la sortie de la box, ils n’y sont pas et la fibre arrive au salon, ma station n’est pas au salon.

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