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Enfin une béquille lexicale à l’usage des illettrés du numérique!

L’écran Dynamic AMOLED de 6,4 pouces du Galaxy S10+ et son scanner digital.
L’écran Dynamic AMOLED de 6,4 pouces du Galaxy S10+ et son scanner digital.

Dans certains milieux, on numérise, alors qu’on en est déjà beaucoup plus loin en 2021, pour qui est un peu connecté. Dans d’autres, on se présente comme les as du web et les champions du «digital». Ces pseudos créatifs n’ont pas fini de nous exaspérer. Heureusement, un document officiel rappelle à l’ordre ces illettrés du numérique. Il était temps.

Évidemment, les agences de communication et autres satellites «digitaux» n’auront que faire de ce «Vocabulaire de l’informatique» publié cette semaine par La Commission d’enrichissement de la langue française. Ils sont évidemment au-dessus de ça! D’aucuns me diront que ce n’est pas la première fois qu’un anglicisme s’invite dans la langue de Voltaire.

Les «digitaux» ou les illettrés du numérique

Dans ce cas, comme nous l’avons souligné plusieurs fois dans cette colonne, l’utilisation de cet anglicisme est particulièrement maladroite. En effet, la définition de digital en français est «qui appartient aux doigts», ce qui est d’autant plus regrettable dans le monde numérique puisque de nombreux smartphones se déverrouillent grâce à un capteur d’empreintes digitales…

Encore une fois, on constate que les utilisateurs totalement décomplexés de l’usage inapproprié de «digital» ne manquant pas une occasion pour étaler leur méconnaissance de l’univers numérique… On peut imaginer que ces personnes n’ont probablement pas été des pionniers en la matière, et ont peut-être même témoigné il n’y a pas si longtemps un certain mépris pour internet et l’informatique. Mais passons.

Prenez garde aux poternes logicielles!

Dans ce vocabulaire disponible à cette adresse, j’ai particulièrement savouré «la poterne logicielle», autrement dit la porte dérobée ou en anglais une «backdoor». Quoi de plus amusant que d’utiliser ce terme issu du français médiéval pour qualifier une vulnérabilité du numérique probablement beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense…

Enfin, je vous laisserai vous délecter sur la même page des «objets personnels connectés», de la «toile sémantique» ou encore de la «science des données». Reste un goût amer à ce vocabulaire que je vais m’empresser d’employer: si la francophonie concevait bien le numérique, elle l’énoncerait clairement et les mots arriveraient aisément dans la langue de Boileau… CQFD.

Xavier Studer

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