Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Intelligence artificielle: l’Amérique dépassée par la Chine dans dix ans?

National Security Commission on Artificial Intelligence (NSCAI).
National Security Commission on Artificial Intelligence (NSCAI).

Alors que des bricoleurs découvrent la numérisation en 2021, les grandes puissances s’affrontent déjà sur internet à coup de «deepfakes» et autres campagnes de désinformation numériques orchestrées par des algorithmes. Aux Etats-Unis, le FBI et la Commission nationale de sécurité sur l’intelligence artificielle (NSCAI) tirent la sonnette d’alarme…

Dans deux prises de position publiées ces dernières semaines, ces deux institutions mettent en garde contre les dérives de l’intelligence artificielle (IA), qui semble être utilisée de plus en plus souvent à des fins peu avouables. Et les États-Unis ne semblent si bien armés que cela selon Eric Schmidt, ancien Président de Google à la tête de la NSCAI.

L’Amérique ne serait pas prête

Dans un rapport de plus de 750 pages, les auteurs d’un rapport publié en mars n’y vont pas par quatre chemins. «L’Amérique n’est pas prête à se défendre ou à être compétitive à l’ère de l’IA. C’est la dure réalité que nous devons affronter. Et c’est cette réalité qui exige une action globale, à l’échelle de toute la nation», est-il écrit dans la préface de ce texte qui évoque plus loin une possible hégémonie chinoise dans les dix ans à venir.

«Notre rapport final présente une stratégie de défense contre les menaces de l’IA, d’utilisation responsable de l’IA pour la sécurité nationale et de victoire dans la compétition technologique au sens large, pour le bien de notre prospérité, de notre sécurité et de notre bien-être. Le gouvernement américain ne peut y parvenir seul. Il a besoin de partenaires engagés dans l’industrie, le monde universitaire et la société civile», selon le même rapport.

Tristes constats?

Il faut dire que la situation serait déjà préoccupante selon différents textes de l’administration américaine. «Les États adverses utilisent déjà des attaques de désinformation basées sur l’IA pour semer la division dans les démocraties et ébranler notre sens de la réalité», peut-on lire dans la préface de ce texte imposant.

Quelques jours plus tard, c’est le Bureau fédéral d’enquêtes (FBI) qui s’est fendu d’un document pour mettre en garde la population contre les hypertrucages (deepfakes), c’est-à-dire parfois de fausses vidéos mettant en scène des célébrités qui n’ont jamais tenu les propos de ces faux documents.

Ingénierie sociale sophistiquée

«Selon un rapport de recherche publié fin 2020, les cyberterroristes peuvent utiliser du contenu manipulé pour créer des messages d’hameçonnage très crédibles ou se livrer à des attaques d’ingénierie sociale sophistiquées», est-il ainsi écrit dans ce document du FBI qui donne aussi quelques conseils pour tenter de repérer ces fausses prises de position.

Pour ceux qui en douteraient encore, notre monde désormais 100% connecté et très étroitement dépendant des multiples technologies numériques prend un nouveau virage. Et le Vieux Contient déjà à la traîne dans la galaxie numérique est très mal positionnée pour relever ces nouveaux défis… Reste à savoir si du côté de la NSA on n’affiche pas un large sourire?

Xavier Studer

Quitter la version mobile