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Des algorithmes qui vous envoient en prison? Vraiment?

Le système de ShotSpotter.

Le système de ShotSpotter.

Le système de ShotSpotter.
Le système de ShotSpotter.

Les algorithmes de ShotSpotter, taillés pour entendre et identifier les coups de feu, font couler beaucoup d’encre aux Etats-Unis, où ils semblent connaître une certaine notoriété auprès des autorités. Récemment, le cas d’un homme détenu une année en prison, puis relâché, a posé un certain nombre de questions…

Cet Américain a en effet été placé sous les verrous à la suite d’un recoupement entre une vidéo de surveillance et des données issues de ShotSpotter. En gros, il avait parqué son véhicule près de l’endroit où un autre individu a été abattu par une arme à feu. Selon les indications reçues par la justice en provenance de ce logiciel, un coup de feu aurait été identifié au même endroit.

Une erreur humaine ou non?

L’affaire est expliquée en long et en large sur différents sites internet, dont ActuIA et Developpez.com. En lisant ces articles, on apprend que ces algorithmes ont d’abord identifié ces sonorités comme celles d’un feu d’artifice, avant d’être attribuées à des armes à feu par des analystes humains. L’emplacement de ces bruits aurait ensuite été modifié par un expert…

Dans d’autres affaires mettant en scène ce système automatisé basé sur des micros et capteurs épaulé par des hommes, différents défauts de reconnaissances sont apparus. Lors d’une autre altercation, ShotSpotter  (le site de la firme) aurait été en mesure de ne reconnaître que deux coups de feu avant l’intervention d’un humain qui en aurait rajouté cinq autres manuellement…

Gare aux raccourcis!

Mon commentaire? Ces affaires sont intéressantes à plus d’un titre. Pour commencer, on constate que l’intervention humaine n’est pas toujours synonyme de valeur ajoutée et peut même aggraver, dans certains cas, une analyse automatique. Mais pas toujours, comme le montre le second exemple…

Enfin, encore une fois, de nombreux observateurs parlent d’intelligence artificielle. Ancien étudiant en épistémologie et en logique formelle, ce genre d’affirmation me fait toujours sourire. Il ne faut pas confondre de vulgaires algorithmes avec de réelles capacités d’analyse, de déduction et d’heuristique. Beaucoup trop souvent, on confond des enchevêtrements de lignes de code boguées avec l’intelligence artificielle, qui reste à développer, pour utiliser un euphémisme…

Xavier Studer

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