YouTube lance un pavé dans la mare du côté de la galaxie si controversée des médias sociaux. Il a ainsi annoncé mercredi qu’il allait masquer le nombre des avis défavorables sous les vidéos. Les créateurs pourront toutefois continuer d’avoir accès au nombre de pouces tournés vers le bas. Mine de rien, la marque de Google lance un débat intéressant sur la viralité, l’audience et la bien-pensance…
Dans le cadre d’expériences effectuées au début de cette année, YouTube a constaté qu’en masquant le nombre de «Je n’aime pas» cela s’est traduit par une baisse du nombre de comportements agressifs à l’encontre de certains créateurs. YouTube veut ainsi protéger des vidéastes moins connus, selon cette note de blog.
Environnement inclusif et respectueux
«Nous voulons créer un environnement inclusif et respectueux où les créateurs ont la possibilité de réussir et se sentent en sécurité pour s’exprimer. Ce n’est qu’une des nombreuses mesures que nous prenons pour continuer à protéger les créateurs contre le harcèlement. Notre travail n’est pas terminé, et nous continuerons à investir dans ce domaine», indique YouTube.
Si le caractère politiquement correct est probablement à saluer, on peut se demander dans quelle mesure il ne faudrait pas aller encore plus loin. Pourquoi ne pas masquer le nombre de «J’aime» et laisser la liberté à l’internaute de choisir ses contenus sans aucune «pression sociale». On pourrait aussi masquer le nombre de vues!
Quelle «qualité» de contenus?
En fait, cet exemple devrait nous servir de base de réflexion sur notre société de l’information. Dans quelle mesure les emballements sociaux permettent-ils vraiment d’élever le débat? Trop souvent les contenus qui font des tabacs sur internet ou ces plateformes sociales sont de piètre qualité et n’ont que peu de valeur informative.
Trop souvent, les contenus dits «sérieux» ne parviennent pas à percer… Alors oui, la mesure décidée par YouTube est pertinente. Avec ce geste «bien-pensant», le géant de la vidéo sait toutefois bien pourquoi il ne va pas plus loin. Masquer l’audience ou les pouces tournés vers le haut reviendrait probablement à limiter cet effet de masse, générateur de publicité…
Xavier Studer