
Google vient de lancer une nouvelle fonctionnalité expérimentale pour ses abonnés payants Gemini Advanced: la personnalisation basée sur l’historique de recherche. Désormais, l’IA peut, avec l’accord explicite de l’utilisateur, puiser dans ses recherches Google passées pour fournir des réponses plus précises et adaptées à ses besoins.
La promesse est séduisante: recommandations de restaurants affinées selon vos goûts, conseils de voyage personnalisés ou idées de contenus sur mesure pour YouTube. L’activation de cette option reste sous le contrôle de l’utilisateur, qui peut à tout moment déconnecter son historique de Gemini et visualiser les sources utilisées pour chaque réponse, selon cette note de Google.
Entre innovation et inquiétudes
Mais cette avancée soulève d’importantes questions de confidentialité, notamment pour les utilisateurs européens et suisses, exclus pour l’instant de cette fonctionnalité. En effet, donner accès à son historique de recherche, c’est offrir à Google une vision intime de ses centres d’intérêt, de ses projets et parfois de ses préoccupations les plus personnelles.
Au-delà de la relation de confiance entre l’utilisateur et Google, la législation américaine, à l’image du Patriot Act, plane comme une ombre sur la gestion de ces données sensibles. Ce cadre législatif permet aux autorités d’outre-Atlantique d’accéder, sans consentement, à toute donnée stockée sur des serveurs américains ou par des sociétés relevant du droit des États-Unis, même si l’utilisateur réside à l’étranger.
Quelle confiance à l’ère du nuage?
Ce cadre légal suscite parfois de vives inquiétudes, en particulier en Europe et en Suisse, où la protection des données personnelles est plus stricte. Plusieurs gouvernements et entreprises hésitent à confier leurs données à des acteurs américains, craignant des ingérences ou des accès non transparents par des agences gouvernementales.
Google, de son côté, affirme appliquer des standards élevés en matière de sécurité et de confidentialité, avec des procédures strictes pour encadrer les demandes d’accès gouvernementales. L’entreprise insiste, par exemple, qu’elle ne vend pas les données de ses utilisateurs à des fins publicitaires ou autres.

L’utilisateur au centre…
En définitive, la personnalisation de Gemini ouvre la voie à des usages plus intelligents et pertinents de l’IA, mais au prix d’une exposition potentille accrue des données personnelles. L’utilisateur doit rester vigilant, bien comprendre les implications de son consentement et exploiter les outils de contrôle mis à sa disposition.
La confiance dans les géants du numérique reste un élément clé. Tant qu’une utilisation discutable des données détenues par Google n’aura pas été clairement documentée, il faut se distancier des spéculations. Toutefois, à l’heure où la souveraineté numérique devient un enjeu stratégique, chaque utilisation plus poussée de ses données mérite d’être pesée avec discernement.
Xavier Studer
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À partir du moment où vous avez un historique de recherche chez Google, c’est déjà mal barré pour ce genre de considérations. Et si en plus vous êtes habitué à utiliser les services Google, et ce constamment connecté à votre compte, ce choix n’est qu’un vernis.
Les Amerloques ont eu tout le temps nécessaire et toute la complicité du citoyen moyen pour semer des graines depuis 2001 ; le sujet maintenant serait plutôt de se concentrer sur les ennemis de l’intérieur :
https://www.news.admin.ch/fr/nsb?id=103968
Pourquoi donc est-ce que cela ne fait pas plus de bruit ?
En résumé, vous êtes prêt à livrer vos données à l’oncle Sam en prétendant que ça ne sert à rien de chercher à se protéger, mais dès que c’est votre pays ou votre gouvernement qui est concerné, là, soudainement, ça devient un problème sérieux ?
@ Foxband
une explication possible:
https://korben.info/sommes-nous-devenus-trop-cons-declin-cognitif-ere-numerique.html
mais si, cela remue:
– https://www.ictjournal.ch/news/2025-04-14/la-firme-genevoise-proton-pourrait-quitter-la-suisse
– https://www.clubic.com/actualite-558915-surveillance-et-chiffrement-a-son-tour-la-suisse-est-elle-en-train-de-tourner-le-dos-a-la-vie-privee.html
et XS est déjà au courant.
En résumé, vous êtes prêt à livrer vos données à l’oncle Sam en prétendant que ça ne sert à rien de chercher à se protéger, mais dès que c’est votre pays ou votre gouvernement qui est concerné, là, soudainement, ça devient un problème sérieux ?
@CarlosO: je rejoins l’avis de Foxband, va jeter un oeil sur les terms & agreements de mistral.ai, c’est pire que Google.
En Suisse et en Europe on fait beaucoup de bruit sur la protection des données lorsqu’il s’agit de services américains ou chinois, mais bizarrement, dès qu’une entreprise suisse ou européen collecte toutes nos données, c’est silence radio avec washing médiatique comme quoi c’est ultra secure. Donc plutôt que de critiquer les services US, pourquoi ne pas commencer pas s’auto-critiquer ?
Bonsoir la Suisse
https://www.societe-numerique.ch/category/surveillance/
Andy Yen: « The proposed Swiss surveillance law would be stricter than in the US. We will leave Switzerland if it enters into force. »
https://www.reddit.com/r/ProtonMail/comments/1jp7pmx/andy_yen_the_proposed_swiss_surveillance_law/
@Sen.
J’ai du mal à comprendre les gens qui préfèrent être asservis à la puissance américaine.
Les entreprises suisses sont soumises au droit suisse et, en tant que citoyen de ce pays, j’ai la possibilité, bien que modeste, d’influencer ces lois grâce à mon droit de vote.
À l’inverse, les entreprises américaines obéissent aux lois des États-Unis, sur lesquelles je n’ai aucune prise.
À merinos :
Nous n’avons pas la même définition de remuer. Notre service public ne tient pas son rôle de service public ; le sujet n’est pas mis en avant, il semble même être dissimulé, compte tenu des enjeux.
Merci pour votre second lien, qui m’a permis de voir l’article de la TdG, certes rédigé que trop récemment !
Je remarque aussi que Threema ne s’est pas exprimée, en tout cas pas sur ses canaux habituels, un peu comme si plus une entreprise était suisse, plus elle savait qu’elle devait la fermer.
Aussi, il ne s’agit pas seulement d’être au courant, mais de mettre au courant.
Et j’avoue ne pas avoir compris comment fonctionne cette histoire de consultation, a-t-on juste le droit de poser des questions ?
Quelles sont les voies valables et légales de protestation ?
En tout cas merci la Confédération, si des fois que je voyage en Chine, je ne subirais aucun choc culturel sur le « processus démocratique », ça, c’est sûr. Le PCC est bien identifié, à Berne, c’est plus flou.
À CarlosO :
Non, ce n’est pas du tout ma position. Je dis simplement que pour les gens qui utilisent Google de façon normale, notamment avec un compte non anonyme, il ne sert à rien de se casser la tête sur d’éventuels consentements supplémentaires, ils prennent tout, et n’ont pas besoin de votre consentement pour faire d’autres choses avec ces mêmes données.
Et surtout, je fais un lien direct entre l’impérialisme états-unien et la vassalité de nos carpettes de Berne : cette surveillance suisse n’a rien de souverain, et n’est là que pour servir l’État états-unien.
J’avoue ne pas comprendre cet effarouchement quand on ne connaît pas les rouages de la politique de son propre pays. Ni même capable de trouver comment cela fonctionne.
Ce projet de loi va très certainement être lourdement retoqué avant d’arriver aux chambres pendant la consultation. Et même s’il arrive aux chambres, il faut que le projet passe. Et il reste encore la possibilité de référendum. C’est donc encore loin d’être mis en vigueur.
Pour la procédure de consultations, tout est expliqué ici : https://www.fedlex.admin.ch/fr/consultation-procedures/explanations-cp
@ Cedric
ce n’est pas une loi, mais une ordonnance.
une sorte d’executive order à la sauce helvétique.
@ Foxband
au sujet de Berne, je parlerais plutôt d’ignorance informatique… ayant encore entendu récemment la présidente d’une commune de l’agglomération parler de monopole au sujet de Microsoft… et, selon ce que j’ai compris, avec le système informatique des écoles de la ville de Berne, ils se seraient plantés en passant aux logiciels libres, contrairement à notre Tribunal fédéral et à la Gendarmerie française.
bref, j’en suis même venu à donner une leçon d’informatique à ma régie immobilière.
@Merinos, oui pardon, mea culpa. Le référendum tombe, mais le reste demeure valable : on en est au stade de la consultation. A chacun d’entre-nous d’aller voir les élus de sa région (cantonal et fédéral) et leur expliquer le problème de cette ordonnance.
Si le front est assez large pour s’y opposer, l’ordonnance devra être retoquée… ou mise aux oubliettes. Et si elle arrive au parlement telle quelle, il n’est pas évident qu’elle passe ainsi.
À Cedric :
Merci pour le lien, mais il n’éclaire pas beaucoup sur le plan concret.
Je savais que l’on était censé écrire aux élus, mais n’avais pas eu le temps de faire des recherches sur d’éventuelles autres possibilités, d’où ma question, celle d’un citoyen qui n’a en effet pas eu le temps de s’y pencher depuis qu’il a appris cette nouvelle il y a environ deux semaines.
Et cela rejoint ce que je dénonce…
Nous, citoyens, ne pouvons pas consacrer du temps en tout temps.
Si j’avais appris cette nouvelle plus tôt, il en aurait été tout autrement.
C’est pourquoi une bonne information de la population est nécessaire, pour que des citoyens qui ont du temps au bon moment puissent prendre le relais. Sans information, pas de front assez large.
Le lien que j’ai donné dans mon premier message est daté du 29 janvier 2025. Tout vient trop timidement et trop tard, peu de temps avant à la fin de la consultation… Ou comment passer une ordonnance en douce.
@ Cedric
https://www.parlament.ch/fr/%C3%BCber-das-parlament/portrait-du-parlement/attributions-assemblee-federale/legislation/%C3%A9laboration-des-ordonnances