L’essor fulgurant des grandes constellations de satellites, illustré par Starlink de SpaceX mais s’étendant bien au-delà vu le nombre de projets en cours, soulève des préoccupations environnementales majeures qui nécessitent une évaluation scientifique rigoureuse. Alors que certains experts ont donné l’alerte et demandent un moratoire, il existe déjà de nombreuses études qui tirent la sonnette d’alarme.

Les lancements de fusées et les retombées atmosphériques des satellites injectent des polluants et du dioxyde de carbone dans toutes les couches de l’atmosphère, affectant le climat et la couche d’ozone stratosphérique. Une étude récente menée par des chercheurs du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics quantifie ces émissions et souligne que la croissance rapide de ces super constellations amplifie ces impacts de manière significative.

Un espace rempli de débris

La multiplication des satellites en orbite basse augmente fortement le risque de collisions et la création de débris spatiaux. Selon une publication de 2021, même en éliminant la majorité des satellites en fin de vie, la densité d’objets en orbite continuera de croître, rendant l’espace plus dangereux pour les futures missions.

Cette accumulation de débris aggrave le syndrome de Kessler, un phénomène où les collisions créent une réaction en chaîne de débris. Une autre étude montre que les mégaconstellations augmentent les probabilités d’approches dangereuses entre objets, ce qui menace la durabilité de l’environnement spatial, selon cette étude.

L’aluminium: ennemi de la couche d’ozone

Un des impacts les plus préoccupants concerne la libération d’oxyde d’aluminium dans la haute atmosphère lors de la rentrée des satellites. Des chercheurs ont démontré que ces mégaconstellations pourraient devenir la source principale d’alumine en haute altitude, surpassant les apports naturels des météoroïdes, ce qui accélère la dégradation de la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets.

Cette pollution métallique persiste longtemps dans l’atmosphère et aggrave les effets du changement climatique. Par ailleurs, la fabrication des satellites elle-même génère une empreinte carbone importante, qui commence bien avant leur lancement, comme le montre une étude récente sur l’impact environnemental des constellations en orbite basse.

Ces travaux démontrent que ces mégaconstellations ne sont pas seulement une révolution technologique, mais surtout un défi écologique majeur. Il est urgent que la communauté internationale établisse des règles pour limiter ces impacts et protéger à la fois notre atmosphère et l’espace autour de la Terre.

XS

PS
La technologie doit être au service de l’humanité, pas la détruire.

Lire et consulter aussi:

Musk’s satellites ‘blocking’ view of the universe – BBC

Mega-constellation satellites will need ‘rapid disposal’ – BBC

How Elon Musk’s dying satellites could hurt the ozone layer – BBC

What the Amazon versus SpaceX Satellite Mega Constellation War Means for Earth – Scientific American

How much do SpaceX’s reentering Starlink satellites pollute Earth’s atmosphere? – Space.com

Regulating Outer Space: Of Gaps, Overlaps, and Stovepipes – Utah State University

Plus de 100 chercheurs réclament une pause des lancements de satellites au nom de l’environnement – Science & Vie

La lettre officielle des 100 chercheurs réclamant à la FCC Space Bureau une pause – Pirg.org

Les satellites d’Elon Musk et Amazon menacent la couche d’ozone de la Terre – Science & Vie

Impact environnemental des réseaux satellitaires – Ecoinfo du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Environmental Impacts Throughout a Satellite Megaconstellation Lifecycle – Document du Dr. Samantha Lawler proposé sur le site United Nations Office for Outer Space Affairs

United Nations Office for Outer Space Affairs

Commercial Space Data–  Federal Aviation Administration

Passerelle de durabilité spatiale – Union internationale des télécommunications (UIT)

Space sustainability: Balancing exploration with responsible resource use – UIT