
Plusieurs médias ont rapporté ces derniers jours une résistance certaine à Loèche, où Starlink veut implémenter une importante station relais. Parallèlement, Salt, malgré un certain blocage des autorités, prépare toujours l’introduction en Suisse de la technologie permettant l’envoi de messages avec un simple smartphone 4G, grâce à certains satellites de ce réseau.
La commune valaisanne de Loèche, déjà habituée aux grandes antennes paraboliques gérées par Leuk Teleport et Data, se retrouve au cœur d’une controverse. Le projet, porté par une société locale pour le compte de Starlink, prévoit l’installation de 40 antennes de près de deux mètres de diamètre, destinées à renforcer le réseau internet mondial par satellite d’Elon Musk.
Tensions locales et enjeux écologiques
Face à cette annonce, une partie de la population s’inquiète des risques sanitaires liés aux rayonnements électromagnétiques, bien que les autorités rappellent que les émissions prévues sont comparables à celles d’autres équipements télécoms. Une initiative locale a été lancée. Un recours officiel est en préparation, alimenté par la crainte d’effets sur la santé et surtout par la personnalité controversée d’Elon Musk.
Le président de la commune soutient quant à lui le projet, estimant qu’il pourrait dynamiser l’économie locale et rappeler que Loèche a toujours accueilli des infrastructures de ce type. Malgré tout, le délai d’opposition arrive à échéance et la mobilisation des habitants pourrait retarder, voire remettre en cause, la réalisation de cette station.
Dans ce contexte tendu, Salt continue toujours de préparer avec Starlink l’envoi de messages texte par satellite, directement depuis un téléphone mobile compatible 4G, sans équipement supplémentaire ni application dédiée. Cette technologie, baptisée «Direct to Cell», permet d’utiliser le réseau de satellites Starlink pour assurer une couverture mobile dans les zones où les réseaux traditionnels sont absents ou défaillants, comme nous l’avons indiqué à de multiples reprises dans cette colonne. Salt précise que cette technologie «n’a rien à voir avec la station prévue à Loèche».
Entre innovation et scepticisme
Si cette avancée technologique reste intéressante, elle soulève aussi des interrogations sur l’impact environnemental de la multiplication des satellites et sur la transparence des projets menés par des acteurs privés internationaux. Les débats autour de la station de Loèche illustrent la difficulté de concilier progrès technologique, acceptation sociale et préoccupations sanitaires ou écologiques.
Le projet commun de Salt et Starlink sera donc scruté de près, tant par les professionnels du secteur que par les citoyens et les autorités. Au-delà des concepts de «connectivité universelle» et de «défis du numérique en Suisse», ce développement devrait stimuler nos méninges. A quoi bon lancer des dizaines de milliers de satellites alors qu’il est tellement plus facile de maintenir, développer et recycler un réseau terrestre.
XS
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PS
A titre personnel, je pense que le secteur spatial souffre d’un manque de régulation au niveau international. Les différentes tentatives de Starlink et autres semblent en l’état des connaissances actuelles de véritables aberrations environnementales. Les consommateurs et citoyens ont peut-être l’opportunité de faire entendre leur peu d’intérêt pour les produits d’Elon Musk, toujours aussi indélicat.