Dans un contexte financier qui se détériore, la SSR et les acteurs suisses de la TV ont développé un concept pour nous enfiler davantage de publicité lors de la rediffusion d’émissions (Replay). Pourquoi pas. Mais quand on voit la nullité affligeante des pubs TV en Suisse pour les bières, les opérateurs télécoms, sans parler du mobilier, on n’a qu’une envie: les éviter coûte que coûte!
Le niveau est tel qu’on finit par prendre en grippe ces gros annonceurs style Feldschlösschen, 1664, Swisscom ou Poltronesofà en se disant qu’il faut surtout ne rien acheter à ces «perturbateurs» dont les poches débordent d’argent. Et on ne parle pas des gros pollueurs traditionnels («décarbonés» ou non) du segment de la mobilité individuelle de masse.
Dans ce contexte peu glorieux, l’industrie télévisuelle suisse s’apprête à généraliser un nouveau modèle publicitaire à partir de novembre. Cette initiative, lancée initialement en 2022 par des groupes privés comme CH Media et Seven One Entertainment Group, devient désormais une solution globale de branche avec l’arrivée de la SSR. Pas très durable tout ça.
Un marché en mutation depuis des années
Le comportement des téléspectateurs a radicalement changé ces dernières années. En Suisse, 30 à 40% des contenus télévisuels sont désormais regardés en différé, une tendance qui provoque un repli du marché publicitaire traditionnel. Cette évolution pousse les diffuseurs à repenser leur stratégie commerciale pour compenser la baisse des revenus publicitaires classiques.
Les nouvelles «publicités de rattrapage» s’affichent de manière ciblée au démarrage des programmes, durant les pauses ou lors de l’avance rapide. Le système promet une intégration adaptée aux habitudes actuelles de visionnage, avec un retour ponctuel dans le programme après l’interruption publicitaire. Elle montre une fois de plus que les barons de l’image sont incapables de s’adapter aux changements sociétaux.
Une solution unifiée partout
L’implémentation technique sera déployée uniformément sur l’ensemble des plateformes participantes. Tous les diffuseurs majeurs comme Swisscom, Sunrise (UPC), Quickline, Salt, Zattoo ou encore Teleboy intégreront cette solution de branche commune. Une forme de monopole, quoi. Le téléspectateur qui paie une redevance va certainement apprécier de retrouver une expérience du niveau du service gratuit YouTube. Je ne suis pas convaincu de cette stratégie sur le long terme.
Selon Wolfgang Elsässer, président de l’Association des télévisions privées suisses, cette évolution représente un engagement clair pour renforcer le marché publicitaire TV suisse, selon un communiqué de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR). Reste à voir si cette multiplication des espaces publicitaires améliorera la qualité des annonces, actuellement nullissime en Suisse. Il ne faudra pas venir pleurer si une baisse de la redevance, que je ne souhaite surtout pas, finit par passer la rampe.
Il serait tellement plus simple de maintenir la redevance actuelle et d’interdire toute forme de publicité ou de sponsoring à la SSR pour en garantir l’indépendance et assurer la qualité de ses contenus tout en évitant de soutenir le développement de la consommation d’alcool et des jeux d’argent. A quand des pubs pour le tabac sur la RTS?
XS