
La souris «compostable» est en développement, à en croire un communiqué de presse de l’Empa, soit le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche, qui fait partie du domaine des Écoles polytechniques fédérales. Passionnant ! Mais attention, au-delà de l’effet d’annonce car il faut tout de même des matériaux conducteurs….
L’électronique produit chaque année des montagnes de déchets difficiles à recycler. Les circuits imprimés traditionnels, ces plaques vertes au cœur de nos appareils, sont fabriqués à partir de pétrole et de fibres de verre. Leur élimination nécessite des fours spéciaux coûteux qui brûlent ces déchets à très haute température.
Un matériau issu des déchets du bois
L’Empa a développé une alternative surprenante: un circuit imprimé entièrement fait de bois. Le matériau de base provient d’un déchet de l’industrie forestière, la lignocellulose, qui restait inutilisée jusqu’ici. Thomas Geiger, du laboratoire «Cellulose and Wood Materials » et son équipe ont transformé cette matière brunâtre en support pour l’électronique moderne.
Le processus de fabrication reste complexe, mais ingénieux. Les chercheurs broient d’abord la lignocellulose avec de l’eau pour obtenir de fines fibrilles de cellulose. Ces fibres sont ensuite pressées à haute pression pour former une plaque solide, où la lignine naturelle joue le rôle de colle.
Des performances prometteuses, mais…
Les premiers tests sont encourageants: des souris d’ordinateur fonctionnelles ont déjà été fabriquées avec ces circuits imprimés végétaux. Le matériau résiste presque aussi bien que les plaques conventionnelles en résine époxy. Toutefois, le talon d’Achille reste l’humidité: ces circuits supportent mal l’eau.
Cette sensibilité n’est pourtant pas un défaut, expliquent les scientifiques. Si le matériau devenait totalement imperméable, les micro-organismes ne pourraient plus le décomposer. La biodégradabilité serait alors compromise, ce qui anéantirait tout l’intérêt écologique du projet, selon ce communiqué de presse.
Une vision repensée de l’électronique
Le projet «HyPELignum», financé jusqu’en 2026, vise à améliorer encore la résistance de ces circuits. L’objectif n’est pas de créer des appareils éternels, mais de repenser notre rapport à l’électronique. Pourquoi fabriquer avec des matériaux pouvant « durer » des siècles des objets remplacés tous les trois ans?
En fin de vie, une souris compostable pourrait rejoindre le tas de compost du jardin. Une fois le bois décomposé par les micro-organismes, il suffirait de récupérer les composants métalliques pour les recycler. L’Empa travaille désormais avec des entreprises suisses et européennes pour industrialiser cette innovation qui pourrait révolutionner l’électronique grand public.
XS
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On se rejouit de voir ça!
La coque doit protégérer l’électronique à l’intérieur son usage principal.
Adapté pour les zones sèches et faible humidité pour un usage quotidien sans risque de voir son appareil en miette.
Par conséquent ce genre d’appareils électronique ne conviendrait pas du tout pour les pays à forte humidité et pluies, leur électronique finirait serait trop vite dégradé et inutilisable.