
L’intelligence artificielle (IA) continue de faire scintiller d’innombrables pixels sur la toile. D’aucuns y voient un moyen d’améliorer des processus, d’autres d’automatiser certaines tâches et enfin certains entrepreneurs y voient un moyen de faire baisser les coûts de production. Quelques pistes à méditer.
Pour commencer, il y a depuis toujours un problème manifeste de définition. Que veut-on réellement dire par IA? Sont-ce simplement un tas d’algorithmes? Le fruit de l’apprentissage profond? Ou autre chose? En effet, suivant la définition, l’IA s’est immiscée dans nos vies depuis des décennies….
IA générative? IA générale?
Souvent, certains publics confondent l’IA générative de ChatGPT, Gemini et Perplexity avec l’IA de manière générale. Or, ces modèles de langage permettent de faire beaucoup de choses de manière générale, sans cadre prédéfini. Et c’est là que commencent les problèmes: ces IA hallucinent.
C’est dans ce contexte que certains chefs d’entreprise ont vu dans ces IA de multiples opportunités pour couper dans les coûts de développement logiciel, de traduction, de marketing ou de communication, pour ne donner que quelques exemples très éloquents.
Depuis des décennies
En toile de fond, certaines entreprises utilisent parfois depuis fort longtemps des algorithmes très spécialisés, notamment dans le monde bancaire pour accomplir des opérations au bon moment en fonction de l’évolution des marchés ou de différents paramètres. Certains utilisent des techniques d’apprentissage profond pour se perfectionner.
Parallèlement, certaines entreprises ont déployé des modèles de langage (IA générative) pour compulser leur documentation et soutenir leur service client. Parfois, ces algorithmes permettent d’analyser les comportements des clients. Enfin, les secteurs du marketing, de la communication et du divertissement ne se privent pas d’utiliser ces différents outils!
Des outils ou des postes de travail?
En effet, les IA génératives sont des outils incroyables pour générer du code informatique, synthétiser ou traduire des textes, voire créer des images et des vidéos. Mais voilà, souvent, on passe beaucoup de temps à trouver la bonne commande (prompt) ou à vérifier le résultat. Et on devrait vérifier encore davantage les résultats des IA génératives, lorsqu’on voit que, près d’une fois sur deux, il y a des «failles».
Et c’est pour cette raison que certaines entreprises, après avoir licencié des collaborateurs, doivent ensuite parfois en réengager, que ce soit à des fins de contrôles ou pour soutenir l’utilisation de l’IA. De manière générale, certaines études tendent à montrer que l’IA ne permet pas de réels gains de productivité, alors que d’autres affirment le contraire. Tout dépend des domaines, des tâches, etc. Reste que parfois les gains de productivités peuvent être très importants.
Guerre de l’information autour de l’IA
C’est dans ce contexte complexe que les géants de l’IA, qui consomment d’ailleurs des montagnes d’énergie (on parle d’un doublement entre 2022 et 2030), essaient de nous convaincre que l’IA va remplacer tous les travailleurs. D’Amazon à Microsoft, on a effectivement tout à y gagner. Sur internet, on pousse l’intoxication jusqu’à lire des listes, excessivement réduites, de métiers qui survivront à l’IA.
Gros utilisateur de différentes IA génératives, ces affirmations m’interpellent toujours. Pour contextualiser, l’arrivée de l’informatique a créé de nombreux emplois. Même s’il est difficile de répondre à la question posée, il est évident que les métiers vont continuer d’évoluer en fonction des développements technologiques et qu’il est judicieux de rester à jour…
Bonne chance!
Xavier Studer
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Ce genre de discours me rappelle ce dont on parlait il y a déjà une quarantaine d’années…
Grâce à l’informatique on va pouvoir virer des millions d’employés et gagner plein d’argent…
Grâce à l’informatique on aura plus besoin de papier, les systèmes d’impression seront inutiles et tout sera archivé sur des ordinateurs
À cette époque on ignorait que :
– Un ordinateur ça peut tomber en panne et qu’il faut un dépanneur pour le dépanner
– Pour connecter des ordinateurs entre eux, il faut des réseaux informatiques sécurisés et fiables, donc il faut les experts en réseau, en sécurité, des tireurs de câble, des tonnes d’équipement que Le renouvelle régulièrement en fonction de la technologie, etc., etc.…
– Il faut sauvegarder les données et surtout… Vérifier que ces données sauvegardées puissent être restaurée un jour et c’est là qu’on commence à rigoler… Dans les années 80 on avait des disquettes de différents formats avec différents types de lecteurs, Ensuite on a eu des bandes magnétiques de différents formats (et lecteurs…). Ensuite on a eu les CDs, les DVD et j’en passe… D’après la loi les entreprises sont supposée garder des sauvegardes pendant 20 ans ou 30 ans selon les pays… je défie quiconque de restaurer des données vieilles de 15-20-25 ans et de pouvoir les exploiter car les logiciels n’existent plus, les ordinateurs sont incompatibles et les personnes capable de les exploiter en retraite ou en chômage… définitif…
– Au jour d’aujourd’hui, n’importe quel analyste financier et gestionnaire de fortune sait (ou devrait savoir…), que l’IA va consommer des quantités invraisemblables d’énergie, de métaux rares, d’ordinateurs, de réseaux, de contrôles et de sécurité, de pannes, d’ouvriers de manufactures et installations, de techniciens et d’ingénieurs, de gestionnaires RH spécialisés et d’experts financiers, etc… qu’il va falloir former et savoir garder en poste…
Donc pour moi, croire et raconter que l’IA va économiser des ressources humaines, c’est le miroir aux alouettes !
Il y a effectivement des personnes qui vont perdre leur job actuel, mais je suis intimement convaincu qu’il y a un potentiel incroyable pour les gens capables de se remettre en question et pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail…
20 minutes a publié une étude de l’EPFZ qui indique que le chômage de jeunes a doublé dans l’informatique ces 3 dernières année à cause de l’IA. 20 Minutes indiques que 95% des tâches peuvent être réalisées 2 fois plus vite grâce à l’IA. Source: https://www.20min.ch/fr/story/emplois-l-ia-generative-bouleverse-meme-des-secteurs-insoupconnes-103440590
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Etant moi-même dévelopeur backend avec 10 ans d’expérience, je ne suis pas d’accord avec cette étude. Je suis assez d’accord le constat de Xavier. C’est vrai qu’un outil comme Codex permet de créer du code très rapidement. Tu peux passer les spécifications en texte et Codex est capable de générer un résultat. Mais, c’est un résultat qui ne correspond pas aux critères de validation des clients. L’architeture laisse à désirer. Codex est capable de modifier des éléments stratégiques dans le code qui vont casser d’autres éléments. Au final, il faut bcp de prompt pour arriver à un résultat intéressant, tout vérifer les changements sur Git et quand même faire des changements à la main. Un développeur senior ne gagne aucun temps. Ma crainte est surtout que l’IA génère une grosse régression dans les applications (génère le bordel en bon français). Cela peut mener à des données non fiables, des failles de sécurité et des applications moins performantes. Surtout, des applications difficiles à maintenir et à faire évoluer, ce qui va coûter plus cher aux entreprises sur le cycle de vie.
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Le CEO d’AWS (Amazon) a déclaré que l’IA pousse maintenant 75% du code en production chez Amazon. Il est probable que la panne mondiale qui a touché Amazon il y a quelques jours (le 20 octobre 2025) aient été causé par l’IA. Affaire à suivre….¨
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Vous pouvez faire l’expérience vous-même en tentant de modifier une image. Un modèle comme Seedream 4.0 est très intréressant. Effectivement, vous pouvez obtenir de jolies photos avec l’IA. Mais, il y a aussi des hallucinations et des résultats très bizarres. Il faut souvent une image de bonne qualité et intéressante comme image source. Et il faut bcp de prompt pour obtenir le résultat voulu. Surtout, si vous voulez modifier des détails, vous pouvez oublier. Essayer de mettre une marque spécifique sur un vêtement, un pose spécifique de la personne ou d’enlever les boutons. C’est quasiment impossible avec l’IA. Un photographe professionnel ira bcp plus vite avec un outil comme Photoshop. L’IA est intéressant, parce que l’ouvre la modification des photos au grand public. Vous pouvez faire rapidement des jolies images pour votre album personnel ou un site de rencontre par exemple. Mais, dès que vous avez des contraintes spécifiques liés à une demande d’une entreprise, l’IA n’est pas capable de réponde à 100% et sera plus lente que l’humain. C’est excatement le même phénomène pour le code généré par IA.
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Quant au chômage des jeunes qui a doublé en Suisse, je doute que l’IA soit le facteur principal. C’est surtout une bonne excuse pour justifier des économies. Il faut rappeler quelques événements économiques de ces 3 dernières années.
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1) Crédit Suisse et UBS ont fusionné. Le secteur financier emploie 20% des informaticiens en Suisse. Forcément qu’une telle fusion a un impact majeur sur le marché de l’emploi Suisse. D’abord, parce qu’il y a une réduction du nombre de postes. Ensuite, parce que cela met bcp d’informaticiens qualifés et expérimenté sur le marché…. Si UBS part aux USA comme l’annonce certaines rumeur, le secteur IT va souffrir en Suisse.
N’oublions pas les sous-traitants. Il est bien possible que ces sociétés comme Swisscom ou ELCA aient des contrats avec UBS et Crédit Suisse par le passé. Forcément, la fusion amène une baisse de l’activité à moyen et long terme… Ces sociétés IT sont un autre employeur très important dans le domaine IT.
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2) Les entreprises n’hésitent pas à sous-traiter leur secteur IT à l’étranger. Même les entreprises publiques comme Swisscom et La Poste s’y mettent. Ils ont annoncés ouvrir des succursales aux Portugal, Pays-Bas et dans un autre pays de l’UE. Au Portugal, vous divisez par 2 le salaire d’un informaticien suisse. C’est le plus grand risque pour l’emploi en Suisse. Et c’est un immense danger, car on perd le savoir-faire en Suisse. On perd notre souvraineté numérique.
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3) La crise économique actuelle. Des évènements comme la guerre en Urkaine et les taxes douanière américaines de 39% ont amené une inflation et bcp d’incertitudes sur le marché. Certaines entreprises sont en difficultés financières. Forcément, la période n’est pas propice aux investissements. Le projet IT sont généralement des projets très onéreux et stratégiques. C’est les premiers projets reportés en cas d’incertitude économiques.
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Conclusion: Nous avons très événements économiques majeurs en Suisse qui peuvent expliquer le doublement du nombre de chômeur chez les jeunes informaticiens en moins de 3 ans. Ces 3 évènement ont un impact bcp plus important que l’IA selon moi. La fusion d’UBS et Crédit Suisse a mis bcp d’informaticiens qualifiés et expérmentés sur le marché. Ces personnes sont en concurrences avec les jeunes diplômés, dans un marché où la demande a diminué.
Pour ne parler que des emplois qui ont étés perdus ces 50 dernières années :
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– Les pompistes ont étés remplacés par des colonnes d’essence automatisées.
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– Les guichets des banques pour retraits ont étés remplacés par des distributeurs automatiques.
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– Les magasins de photographie traditionnels et leurs employés ont tous disparu ou presque avec l’arrivée de la photographie numérique.
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– Les chauffeurs de métros ont étés remplacés par des systèmes automatisés.
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– Les postes de mécaniciens / opérateurs radio ont étés supprimés dans les vols long courrier où ils étaient préalablement employés.
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– Des employés des centres de tris postaux ont étés remplacés par des machines robotisées.
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– Les caisses des grands magasins ont étés remplacées par des caisses automatisées.
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– Les cameramans de la RTS ont étés remplacés par des caméras automatisées.
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– Les opérateurs chargés de faire du tri ont eux aussi progressivement étés remplacés par des machines.
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– Dans les usines d’assemblage les humains ont étés remplacés par des robots.
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– Des robots de chat s’interposant entre les clients et les services à la clientèle dont les effectifs ont étés dégraissés.
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– Il devient dans bien des cas impossible d’avoir à faire à une téléphoniste humaine.
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– Les opérateurs de télésurveillance ou chargés de faire des recoupements, commencent à être remplaçables eux aussi par des machines
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Ce qui est sûr c’est que cette liste non-exhaustive continuera de augmenter au fil du temps.
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Parallèlement à cela, entre les années 70 et les années le peuple suisse à perdu 50 % de pouvoir d’achat.
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Entre les années 70 et aujourd’hui le chômage est passé d’une moyenne de 0,1~0,3 % à +/- 3 % actuellement (avec un pic à 7 % dans les années 2000), ce sans compter toutes les personnes sans activité qui sont à l’aide sociale, ou qui n’y ont juste pas droit car ils ont plus de 4000.- Frs sur leur compte en banque.
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En 1980 on trouvait du travail en 3 jours à peine, aujourd’hui après 3 ans on n’a souvent rien retrouvé.
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Le problème est purement politico-économique. Nos dirigeants ont préféré briser la paix sociale préexistante pour augmenter les marges bénéficiaires des entreprises. Le problème est le même dans le domaine du logement et bien d’autres domaines encore…
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Soit on met l’être humain au centre de la sociétés en considérant le BIB (Bonheur Intérieur Brut) comme étant le moteur de la dite société ce qui est favorable à tous, soit on le sacrifie au profit du PIB ce qui n’est favorable qu’à une minorité.
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https://emploi.developpez.com/actu/377165/Amazon-s-apprete-a-supprimer-environ-30-000-emplois-dans-ses-services-administratifs-ce-qui-represente-le-plus-important-plan-social-de-l-histoire-de-l-entreprise-visant-a-reduire-les-couts-grace-a-l-IA/
L’IA est partout ces derniers temps, des gros titres sur les lancements massifs de modèles linguistiques aux débats sans fin sur l’éthique, l’emploi et la signification réelle du terme « intelligence ».
Le buzz peut sembler envahissant, surtout lorsque chaque application, article ou publication sur les réseaux sociaux semble ajouter une nouvelle couche à la conversation.
« L’IA va-t-elle réellement provoquer une baisse de l’emploi? »
Only time will tell …