
L’intelligence artificielle (IA) générative s’est imposée à un rythme inédit dans l’histoire du numérique, puisqu’elle est utilisée aujourd’hui par 43% de la population, selon la dernière enquête de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Fait piquant: seules 7% des personnes interrogées disent manquer de compétences en la matière…
«Ce dernier résultat montre à quel point l’IA paraît simple à utiliser», écrit l’OFS. Utilisant au quotidien de multiples services d’IA, je dois avouer que ce chiffre m’interpelle tant les informations livrées par l’IA sont de qualité variable. Pire, souvent, certaines requêtes fonctionnent bien pendant des dizaines de jours avant de livrer des hallucinations. Alors, disposons-nous réellement de toutes les compétences?
Tous les jours!
«Non seulement 3,2 millions de personnes ont fait appel à l’IA générative au cours des trois derniers mois, mais cette utilisation est très fréquente: 36% des personnes utilisant l’IA le font chaque jour ou presque et 34% au moins une fois par semaine. Sachant que l’accès public à l’IA s’est ouvert il y a trois ans seulement, le nombre de ses utilisateurs et son intensité d’usage apparaissent très élevés», selon ce communiqué.
«Ces applications sont utilisées en premier lieu dans un but privé (38% de la population), ensuite seulement à des fins professionnelles (31%). Dans le cadre de l’enseignement formel (à l’école ou à l’Université), 75% des étudiants l’utilisent», relève encore l’OFS, qui indique par ailleurs que de manière plus générale, 70% des internautes font des recherches en ligne sur la santé et 25% sur la santé mentale.
Désinformation…
C’est à se demander si cette société numérique de l’information ne rend pas fou! En effet, la désinformation gagne du terrain. «La forte progression déjà constatée entre 2021 (45%) et 2023 (51%) se confirme. En 2025, 58% de la population déclare avoir vu, sur des sites ou sur les réseaux sociaux, des contenus qui leur paraissaient faux ou douteux. Les jeunes de moins de 30 ans (68%) et les utilisateurs des réseaux sociaux sont particulièrement exposés (67%)», selon l’OFS.
Plus que jamais, il faut être capable de discerner le vrai du faux, ce qui est toujours plus compliqué. «Environ la moitié vérifie la véracité des contenus repérés. La plupart de ceux qui ne le font pas estiment savoir déjà que l’information ou la source n’est pas fiable (38%). Cependant, 15% admettent ne pas posséder les compétences ou les connaissances nécessaires pour effectuer ce contrôle», souligne l’OFS! Et vous? Et nous?
Prudence, prudence: les hallucinations et la désinformation sont des périls bien réels!
Xavier Studer