
La Suisse brille en Europe en matière d’usage de l’intelligence artificielle (IA) générative par les particuliers. Avec une utilisation de 47% au cours des trois derniers mois par les personnes interrogées, elle se place en troisième position, juste derrière la Norvège (56%) et après le Danemark (48%).
Selon Eurostat, qui a pris en compte les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS), l’Helvétie dépasse nettement ses voisins. L’Allemagne (32%), la France (37%), l’Italie (20%) et l’Autriche (39%) restent loin derrière. Notre pays survole aussi la moyenne de l’Union européenne (33%).
Pour l’usage «privé», c’est-à-dire pour rédiger des textes, générer des images ou résumer des documents, la Suisse se hisse à la quatrième place avec près de 41% d’utilisateurs. Elle est devancée par la Norvège 47%, Chypre (43%) et la Grèce (41%). Elle se classe toutefois devant le Danemark (35%), la Finlande (30%) et la Suède (34%).
Deuxième place pour le professionnel
La Suisse fait encore mieux dans le cadre de l’usage «professionnel», c’est-à-dire dans le cadre du travail, pour la rédaction de courriels, de rapports, de présentations ou de traductions. La Suisse décroche ici la deuxième position avec 34% d’utilisateurs, juste derrière la Norvège (35%) et devant tous les autres pays nordiques. Elle surclasse largement ses voisins. L’Allemagne (16%), la France (18%), l’Italie (8%) et l’Autriche (21%) sont assez loin derrière.
Ce positionnement confirme une adoption rapide de l’IA générative dans le travail quotidien en Suisse, à un niveau comparable aux économies scandinaves les plus avancées. Le Danemark (27%), la Finlande (25%) et la Suède (21%) restent tous derrière la Suisse sur cet indicateur.
Première place pour l’éducation
En matière de «formation formelle», c’est-à-dire l’école obligatoire, le secondaire et le tertiaire pour simplifier, la Suisse brille aussi. Avec 20,69% d’utilisateurs, elle occupe la deuxième position, derrière la Suède (20,99%), mais devant la Norvège (14%). Elle devance là aussi nettement tous ses voisins. L’Allemagne (6%), la France (11%), l’Italie (6%) et l’Autriche (14%) sont encore une fois distancées.
Que penser de cette excellence? Il convient de rester prudent, car elle pose des questions sur l’encadrement de ces outils. Un usage élevé ne garantit pas une utilisation éclairée, critique et maîtrisée. La Suisse se distingue certes par une adoption très rapide de l’IA générative, sans que l’on sache vraiment si elle en fait une utilisation judicieuse, comme indiqué dans ce texte.
En espérant que cette utilisation considérable de l’IA en Suisse ne sape pas les bases de notre société numérique de l’information. Par exemple, ce texte a été produit en utilisant les capacités de recherche Perplexity dans le navigateur Comet pour exploiter les données d’Eurostat publiées ici. J’ai tout de même dû corriger trois erreurs de classements, bien que tous les chiffres étaient exacts. A méditer.
Xavier Studer
PS
Les lecteurs avertis auront remarqué que l’OFS a publié le chiffre de 43% , correspondant à la population interrogée, soit les 15-88 ans. Eurostat publie un flatteur 47% de la population, se basant sur une tranche d’âge 16-74 ans.