
Infomaniak a lancé mardi Euria, une intelligence artificielle (IA) taillée pour en découdre avec celles des géants américains. Dans sa version de base, cette IA est gratuite pour le grand public. L’hébergeur genevois promet que les données restent stockées en Suisse et ne servent pas à l’entraînement des modèles. Un sacré atout!
Contrairement aux offres concurrentes, Euria permet d’utiliser un mode éphémère qui ne laisse aucune trace sur les serveurs, selon ses pères. Ce fonctionnement, qui se veut exemplaire en matière de confidentialité, vise à répondre aux exigences des secteurs sensibles, comme la santé ou les administrations publiques, selon un communiqué de presse. Encore un bon point!
Une technologie déployée localement
L’infrastructure nuagique de cette IA permet de chauffer des milliers de logements genevois grâce à la revalorisation de la chaleur. Selon Infomaniak, cela permettrait chaque année d’économiser des milliers de tonnes de CO2, tout en offrant une puissance de calcul locale alimentée en énergie renouvelable.
Sur le plan technique, Euria s’appuie sur des modèles libres performants pour analyser des documents ou transcrire des fichiers audio. Le système optimise sa consommation d’énergie en ne consultant internet que lorsque cela est vraiment nécessaire, selon le même texte. L’entreprise ne peut hélas que constater que les meilleurs modèles ne sont pas européens.
Mieux que la concurrence?
Selon ses concepteurs, Euria serait plus rapide que la version gratuite de ChatGPT, permettant de traiter des tâches complexes sans abonnement obligatoire. Pour des besoins plus conséquents, des options payantes permettent d’augmenter l’espace de stockage ou d’intégrer l’IA à la suite collaborative pour les entreprises.
Mon commentaire? Encore une fois, Infomaniak montre la voie. Il s’agit désormais de travailler à mettre en place l’indépendance numérique du Vieux Continent face à l’hégémonie yankee. Il me semble essentiel que l’Europe parle d’une voie pour développer un système d’exploitation et des logiciels libres fiables capables de remplacer Microsoft, Apple ou Adobe et pourquoi pas les puces d’Intel et de Snapdragon.
Xavier Studer