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La Suisse ne serait numérisée qu’à 51%, selon ICTswitzerland…

Le Swiss Digital Index.

Le Swiss Digital Index.

Le digital swiss index d'ICTswitzerland.
Le digital swiss index d’ICTswitzerland.

Numérique, digital, révolution digitale. Rien que ça. Depuis quelques mois, certains experts en communication très intéressés se gargarisent de termes d’un autre âge. Selon les différentes associations d’ICTswitzerland, la Suisse ne serait numérisée qu’à 51%… Un point de vue d’abord bien alémanique!

En effet, le site digital.swiss, lancé par le truchement de ce communiqué, n’est aujourd’hui disponible qu’en allemand et en anglais. La Suisse romande (ou la France et son minitel)  a effectivement souvent joué un rôle de pionner en la matière. Pensez à la TSR, qui a numérisé nombre de ses services bien avant son pachydermique homologue alémanique, qui balbutiait sur la toile il n’y a pas si longtemps encore.

Numérisation? un concept trentenaire!

Du côté des médias privés aussi (je connais assez bien le dossier) Edipresse avait quinze ou vingt ans d’avance sur des Tamedia et autres groupes d’outre-Sarine. Il est d’ailleurs piquant de voir cette dernière société régulièrement découvrir des concepts que j’ai expérimenté il y a plus de quinze ans chez Edicom… Mais passons.

Dommage que ses patrons d’autrefois aient manqué d’ambition. Et de clairvoyance, même si les mêmes, c’est-à-dire ceux qui ont plombé la division numérique de jadis, se préoccupent désormais l’avenir de la Suisse. Rien que ça!

Du côté de l’industrie traditionnelle aussi, le vaudois Assura, par exemple, a été autrefois, à sa grande époque, c’est-à-dire sous l’ère de son fondateur, le visionnaire Jean-Paul Diserens, un champion de la numérisation, de l’internet et du mobile. Bref, la numérisation, pour les entreprises un peu en phase avec le marché, c’était hier.

Des intérêts bien évidents…

Alors que penser des données d’ICTswitzerland? Eh bien, il faut au minimum les prendre avec un certain recul. En effet, lorsque je vois que la numérisation serait accomplie à 60% pour les médias, ce chiffre me laisse songeur. Quand on sait les difficultés à gagner de l’argent avec de l’information et la valeur insignifiante de la publicité en ligne…

Mais peut-être faut-il se poser la question de savoir qui souhaite mettre en évidence ces données aux contours méthodologiques probablement très fumeux! On retrouve évidement le lobby des télécoms, c’est-à-dire l’asut, Swisscom et autres entreprises des technologies de l’information qui ont tout intérêt à nous enfumer en la matière, même s’il reste probablement du travail… Surtout chez les plus retardés qui découvrent aujourd’hui internet, le mobile, les réseaux sociaux… et la révolution numérique!

Xavier Studer

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