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Numérique: les dangers sous-estimés de l’hypoconnectivité!

 

La priorité absolue doit être accordée au déploiement de l’infrastructure large bande, selon l’UIT.

Addiction Suisse a diffusé cette semaine un communiqué de presse portant sur la thématique de l’hyperconnectivité. Presque en même temps, la très respectable Union internationale des télécommunications (UIT), se fendait aussi d’un texte de presse sur l’utilité des technologies de l’information pour favoriser le développement durable… Rien à voir? Au contraire!

Commençons par reproduire quelques lignes des «moralistes» d’Addiction Suisse, en l’occurrence le début dudit communiqué de presse, ci-dessous en italique:

Nous sommes nombreux à rester connectés pratiquement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Internet est un outil pratique, qui rend souvent de précieux services. Mais qu’en est-il des répercussions sur la santé, la vie sociale et l’image de soi? Et quid de la protection des données? Addiction Suisse apporte des réponses dans une nouvelle publication de la série «Focus».

Des raccourcis discutables

Derrière un vernis de «bon sens», puisqu’il est tout de même indiqué qu’internet est un outil pratique, Addiction Suisse fait immédiatement appel à nos peurs et évoque des répercussions sur la santé la vie sociale et l’image de soi… En quoi le fait d’être connecté au réseau des réseaux peut-il avoir un tel impact sur nos vies? Et que vient faire ici la protection des données?

Pour simplifier le propos et montrer le caractère quelque peu absurde des peurs ainsi agitées, c’est un peu comme si l’on avait reproché aux moines copistes leur addiction aux ouvrages qu’ils reproduisaient ou comme si l’on décriait le goût immodéré pour la lecture, donc pour la culture, des «rats de bibliothèque»! D’ailleurs, gare aux dangers de ces rayonnages: tous ces pamphlets d’extrême gauche, ces brûlots d’extrême droite, ces apologies des paradis artificiels, sans parler de ces funestes écrits sur le rire…

Choisir de se cultiver plutôt que de patauger dans l’ignorance

Car accéder à internet, c’est d’abord accéder à la plus formidable base de connaissance jamais mise à disposition de l’humanité. Le problème ne réside donc pas dans l’hyperconnectivité. Aujourd’hui, le problème serait plutôt l’hypoconnectivité, c’est-à-dire des personnes qui renonceraient au savoir ou qui préféreraient patauger dans leur ignorance, redoutant un excès de connaissance…

Addiction Suisse se trompe (encore une fois) de cible. Le problème ne réside pas dans internet, comme pourrait le laisse à penser ce communiqué de presse quelque peu racoleur rédigé pour tenter d’obtenir une certaine visibilité. Encore une fois, le problème réside dans l’utilisation que l’on peut faire du savoir, des techniques, technologies, voire des aliments… Dommage.

L’UIT souligne l’intérêt du large bande…

Pour prendre de la hauteur, il peut être utile de lire avec attention cet autre communiqué de l’UIT, qui souligne tout l’intérêt des technologies de l’information pour atteindre les objectifs du développement durable. En voici le début, également en italique. J’invite d’ailleurs le lecteur à en poursuivre la lecture pour s’imprégner de l’universalisme qui est à son origine:

La Commission «Le large bande au service du développement durable» a publié aujourd’hui une déclaration dans laquelle elle exhorte les décideurs, le secteur privé et d’autres partenaires à accorder la priorité absolue au déploiement de l’infrastructure large bande dans les stratégies visant à accélérer le développement dans le monde et à avancer plus rapidement sur la voie de la réalisation des ODD.

Cette déclaration a été prononcée à l’occasion du Forum politique de haut niveau pour le développement durable de 2017, réuni à New York du 10 au 19 juillet, pour orienter l’action menée à l’échelle mondiale en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable.

ABE!

Xavier Studer

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