Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Blu-ray restauré? Retour forcé au Moyen-âge numérique…

Le parcours du combattant pour visionner dans de bonnes conditions le Blu-ray de "Tous les matins du monde" d'Alain Corneau.
Le parcours du combattant pour visionner dans de bonnes conditions le Blu-ray de “Tous les matins du monde” d’Alain Corneau.

C’est une petite anecdote révélatrice de multiples malaises à notre époque 100% numérique. Il y a quelques semaines, je suis tombée par hasard sur le Blu-ray de «Tous les matins du monde», le chef-d’œuvre d’Alain Corneau. Ne possédant qu’une copie DVD américaine en NTSC, j’ai bondi sur l’occasion!

Non sans hésiter, car j’ai été obligé de passer par un commerce «satellite» d’Amazon pour commander cette mouture restaurée et remastérisée! Comme lors de l’achat du DVD de la même œuvre des années et des années avant, je suis à nouveau obligé de passer pas le monde anglophone pour acquérir un film culte francophone… Visiblement, je n’achète jamais ce film au bon moment.

Juste à temps pour mon anniversaire, mais…

Il faut dire que j’apprécie vraiment cet opus à la portée musicale et «philosophique» de premier ordre. Je n’ai donc pas hésité à dépenser près de 38 francs avec les frais de port pour satisfaire mon enthousiasme intact pour «Tous les matins du monde» sorti en 1991!

Fantastique! Commandé un 14 mai, je reçois environ deux semaines plus tard cette perle du 7e art, la veille de mon anniversaire. Hélas, je me rends vite compte que cette version ne fonctionne sur aucune de mes platines Blu-ray. Pourtant, je me souviens d’une mise à jour rendant le modèle 4K HDR de Sony UBP-X800 compatible avec les disques américains et japonais…

Les constructeurs maintiennent leurs zones…

Après quelques recherches et après avoir contacté le service après-vente de Sony, on m’indique que l’extension de la zone géographique n’est valable que pour les Blu-ray 4K, la mienne ne pouvant lire que les Blu-ray (standards) que de la zone B. Super. J’avais oublié ce genre de limitations, car jusqu’ici je m’étais toujours arrangé pour acheter des platines capables de lire les DVD de toutes les zones.

Comme Sony ne m’a pas proposé le code qui aurait permis de débrider mon lecteur Blu-ray, j’ai cherché une autre solution. J’ai donc téléchargé un logiciel (DVDFab 10) permettant de copier ses disques pour un usage privé, comme cela est possible en Suisse. Après avoir récupéré le Blu-ray sur mon PC, je l’ai posé sur une clef USB, pour le lire sur le même lecteur Sony, ce qui a réglé mon problème…

Le Moyen-âge à l’heure du numérique!

En utilisant ce logiciel gratuit pendant la période d’essai de trente jours, j’ai sans aucune difficulté fait sauter le dispositif qui m’empêchait de lire ce disque chèrement acheté sur une platine vendue en Suisse. Autant dire que ce système, en partie développé pour limiter la copie, ne sert à rien, si ce n’est enquiquiner ceux qui achètent encore des œuvres cinématographiques et que l’industrie devrait peut-être un peu plus choyer…

A l’heure de la mondialisation et de la dématérialisation incarnée par un Netflix, comment peut-on encore proposer des platines et des Blu-ray zonés? Un véritable Moyen-âge technologique, qui se retourne d’ailleurs contre toute l’industrie. Quoi qu’il en soit, à l’heure où je publie ces quelques lignes, j’ai eu la chance de déguster le lyrisme de Marin Marais et Jean de Sainte-Colombe, tout en me délectant du style d’Alain Corneau. Reste plus qu’à trouver l’autre chef d’œuvre en Blu-ray et restauré: «Nocturne indien»…

Xavier Studer

Quitter la version mobile