Certains d’entre vous auront probablement remarqué que Gmail propose parfois des suggestions de réponses au bas de certains courriels reçus. Parfois, Google nous rappelle aussi que certains messages sont restés sans réponse!
J’ai ainsi été frappé de constater une nouvelle fois mercredi soir que Gmail me signalait un message reçu cinq jours avant, resté sans réponse. Sobrement, Google m’indique en orange «Envoyé il y a cinq jours, suivre?», ce qui implique que la messagerie du premier moteur de recherche mondial savait que j’avais envoyé une question à mon interlocuteur.
Une écoute permanente généralisée
Car Google, mais aussi Apple ou Amazon, passent sans cesse en revue notre discours que ce soit sur la toile, dans la sphère publique, mais aussi dans nos courriels ou lors de nos discussions, dans la sphère commerciale ou privée, comme j’en ai encore eu une illustration surprenante mardi…
En pleine discussion avec un collègue, mon Apple Watch series 4, dont nous proposerons bientôt un test complet, m’a soudain interpellé. Surpris, je dois dire que n’ai pas saisi ce que ma tocante connectée avait compris de la discussion ou la raison de cette intervention. J’ai probablement dû prononcer quelques mots du style «dis…» se rapprochant de «Dis Siri»…
OK Google: tous azimuts…
Autre anecdote récurrente. Dans différentes discussions, il suffit de prononcer le mot «OK» pour voir les smartphones Android de différents utilisateurs se réveiller simultanément. Embarrassant lorsqu’on possède plusieurs périphériques sur lesquels on a activé un assistant et qui se «réveillent» en même temps…
Bref. En permanence notre discours est scanné, étudié et analysé. Evidemment, tant que cela reste « à notre service », nous bénéficions de l’aide de cette «intelligence artificielle». Mais sera-ce toujours le cas? Plus que jamais, il semble fondamental de développer une certification qui atteste de la moralité et de la bonne «conformité» de ces géants, à notre écoute. La Suisse pourrait d’ailleurs jouer un rôle essentiel, comme je l’ai déjà expliqué sur « Dialogue Suisse numérique », microsite de l’OFCOM.
Xavier Studer
PS
Ces anecdotes me rappellent un feuilleton de la série La quatrième dimension. Des extraterrestres aident notre civilisation à combattre la famine, les maladies et à éviter les guerres. Le titre de leur manuel Comment servir l’homme semble idéal. Jusqu’à ce des traducteurs comprennent qu’il s’agit d’un livre de cuisine. Espérons que ces nouvelles technologies demeurent réellement «à notre service»!