Notre société de l’information va-t-elle ruiner la Terre, comme le montre de manière prémonitoire le film Wall-e? On peut se le demander à la lecture du dernier rapport consacré à ce sujet par les Nations Unies. Le monde rejette en effet aujourd’hui environ 50 millions de tonnes de déchets électroniques et électriques (e-déchets) par an!
Pour ceux qui seraient un peu trop versés dans les mondes virtuels, cela représente un poids supérieur à celui de tous les avions de ligne commerciaux jamais construits, ou suffisamment de tours Eiffel pour remplir Manhattan. L’Université des Nations Unies prévoit que les déchets électroniques pourraient presque tripler pour atteindre 120 millions de tonnes d’ici 2050 si rien ne change.
Une valeur de 62,5 milliards de dollars
Seuls 20% sont recyclés. Des millions de personnes sur tous les continents, soit plus de 600’000 rien qu’en Chine, travaillent à l’élimination des déchets électroniques, dont une grande partie dans des conditions de travail nuisibles à la santé et à l’environnement. L’Afrique est aussi durement sollicitée. Rien qu’au Nigeria, plus de 100’000 personnes travaillent dans ce secteur.
Ces déchets sont pourtant potentiellement pleins de potentiel. En termes de valeur matérielle, ils représentent une opportunité de plus de 62,5 milliards de dollars par an, plus que le PIB de la plupart des pays et trois fois la production des mines d’argent du monde. Il y a 100 fois plus d’or dans une tonne de déchets électroniques que dans une tonne de minerai d’or, relèvent les spécialistes dans un communiqué de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Des technologies pourtant essentielles
Ce rapport dévoilé le 24 janvier à l’occasion du World Economic Forum de Davos appelle à une nouvelle vision de l’électronique fondée sur l’économie circulaire et sur la nécessité d’une collaboration avec les grandes marques, les petites et moyennes entreprises (PME), les universités, la société civile ainsi que les associations dans un processus délibératif visant à modifier le système.
Intitulé «A New Circular Vision for Electronics – Time for a Global Reboot», ce texte souligne par ailleurs l’importance croissante des nouvelles technologies; bien que les déchets électroniques soient de plus en plus nombreux, les technologies de l’internet des objets à l’informatique dans les nuages présentent un énorme potentiel et pourraient conduire à la «dématérialisation» et à un meilleur suivi, reprise et recyclage des produits… Vraiment ?
Xavier Studer
Projet pilote de traitement des e-déchets en Argentine
Je veux bien M.Studer, mais quand on voit certains vendeurs avec leurs produits bourrés de colle et du matériel impossible à réparer avec des carte mères soudées qui demande une infrastructure spécifique juste pour eux, on est loin de pouvoir réutiliser et trier les déchets convenablement en électronique.
En Suisse nous n’avons pas ce problème, n’est-ce pas ? Nous payons la taxe de recyclage, donc 100% (ou presque) de nos appareils font partie des 20% d’appareils recyclés correctement. Correct ?
Il ne faut pas rêver, c’est nouveau le tri des déchets en Europe cela se fait en Afrique, Inde et Chine par des gens pas correctement équiper et jouant avec des produits chimique/acide pour récupérer ce qui a de la valeur. Et ont très rapidement des problèmes de santé donc oui on tue des gens avec nos déchets..
Ça vient lentement ici car il y’a de l’argent à se faire avec l’augmentation du coût des métaux.
Vous achetez un téléphone portable pour 5 ans ?
Vous essayez de réparer le matériel avant de le jeter ?
Vous achetez des appareils avec batterie remplaçable, ordinateur portable ou l’on peut rajouter une barrette de RAM ou remplacer le disque pour le garder plus longtemps?
Vous évitez tout gadget ?
Les coupables sont les consommateurs qui acceptent d’acheter du matériel non durable dans le temps et non la taxe swico qui va sauver la planète. Pensez à vous petits enfants qui devraient aussi avoir le droit de s’acheter quelque chose mais pour ça il faut qu’il reste de la matière première sur cette planète.
Bonjour,
Je pense que les fabricants de matériel électronique ainsi que les geeks testeurs ont une très grosse part de responsabilité dans cette montagne de déchets. Il est faux de reporter uniquement la faute sur le client final et de dire que c’est lui qui demande de nouveaux produits régulièrement. Ce désir est, avant tout, créé par les fabricants.
Les geeks et les testeurs, quand à eux, à force d’acheter, de tester et de recommander avec un enthousiasme débordant le dernier produit censé être à la mode, pousse le client final à renouveler régulièrement ses équipements.
Par contre, si les fabricants produisaient du matériel de qualité, durable, réparable et éventuellement pouvant être mis à jour le client final ne verrait plus le besoin d’acheter toujours mieux.
Les mentalités à tous les niveaux (du fabricant au client final) doivent absolument changer pour stopper cette spirale de déchets. Les responsabilités doivent également être assumées et il faut arrêter de penser que les pouvoirs publics (ou diverses associations) pourront résoudre le problème sans notre participation.
La récupération et la revalorisation des déchets électroniques, la mise en place d’une économie circulaire ou d’autres solutions sont bien sûr nécessaires. Toutefois, si les mentalités ne changent pas, nous serons, à terme, toujours submergés par les déchets.
Bonjour,
Vous avez le chance de vivre en démocratie dans un pays de libertés.
Pour info: https://fr.wikipedia.org/wiki/Libre_arbitre
Bonne journée
Et pourtant, c’est bel et bien le client final qui succombe à ce désir d’achat ! La décision finale lui revient entièrement, bien qu’il puisse être manipulé et alléché par les promesses du fabricant ou les tests de quelques « influenceurs ».
Cependant, je suis d’accord sur le fait que ces problématiques soient l’affaire de toutes et tous, et qu’un changement de mentalité soit nécessaire à tous les niveaux, fusse-t-il dans la simple réflexion de la nécessité au moment de l’achat 😉
Par contre, vous généralisez grossièrement : on peut très bien être un « geek » et se comporter de manière (éco)responsable ! Pour ma part, mon téléphone aura bientôt trois ans (avec une batterie remplaçable), je ne jette jamais rien qui fonctionne encore (au pire, je donne), je fais au mieux pour mettre à jour les composants plutôt que de remplacer l’appareil entier, etc.
En Suisse, nous avons SENS et Swico qui gère la contribution anticipée de recyclage que tout le monde paye à l’achat. Les vendeurs ont l’obligation de reprendre les appareils gratuitement (OREA art. 4). Les appareils doivent être traités selon l’état de la technique et l’exportations de déchets est interdite.
La Suisse a mise en place beaucoup de conditions cadre pour un recyclage efficace. Mais si on veut sauver le monde, il faut réflechir à la surconsommation. Des organsiations tels que Swiss Recycling http://www.swisssrecycling.ch travaillent avec les fabricants et les recycleurs pour optimiser le recyclage. L’économie circulaire est en train de se mettre en place, on ne peut plus continuer à gaspiller nos ressources!