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Internet: le test de l’échec programmé des notifications dans le navigateur?

Nouveau système de notifications sur www.xavierstuder.com.

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Certains internautes, que je remercie au passage, se sont déjà inscrits au nouveau service de notification web de ce site internet proposé depuis samedi. Dans la plupart des navigateurs, y compris sur Android, il est en effet possible de recevoir un «message push» lorsqu’un nouvel article est publié dans ces colonnes. Un plus pour d’aucuns et potentiellement une plaie pour d’autres!

En effet, ce mode de communication actif, qui se rapproche du fonctionnement des notifications des applications (sites d’actualité, réseaux sociaux, etc.) ou des systèmes de mailing, vise à informer activement un internaute ou un mobinaute de la publication d’un nouveau contenu. En ce sens, il se distingue d’une simple mise à disposition sur internet ou dans un fil RSS.

Simple et peu invasif

Pour bénéficier de ce nouveau service, il suffit de cliquer sur la clochette rouge dans le navigateur. Une action similaire permet de se désabonner en cas de manque d’intérêt. Simple et très peu invasif, même si ce mode de communication, qui existe depuis des années, se rajoute aux «alertes» sur Twitter, Facebook, LinkedIn ou par courriel.

Cette évolution est symptomatique de l’évolution de notre société. Les différents producteurs (d’informations ou non) utilisent de multiples moyens marketing pour valoriser leur travail. En face, l’utilisateur pour y trouver un service utile ou au contraire y voir une nouvelle forme de spamming, caractéristique de l’infobésité actuelle.

Cette avalanche de notifications

Les chiffres sont gigantesques. L’entreprise Accengage a ainsi publié un «baromètre» portant sur 50 milliards de notifications envoyées à 900 millions de mobinautes dans le monde de janvier à mi-juin 2018. Sur le mobile, quelque 44% des utilisateurs iOS acceptent de recevoir les notifications, contre 91,1% sur Android. Une différence qui s’explique par le fait que sur iOS, les utilisateurs doivent activement accepter de recevoir des notifications.

Cette avalanche de messages sature désormais nos écrans d’accueil en plus de nos différentes messageries. Parfois, ces notifications interfèrent avec des conversations en cours sur WhatsApp, Facebook ou notre flux de SMS. La Française Véronique Nguyen, professeure à la HEC à Paris a d’ailleurs publié dans le Figaro à fin 2018 une tribune intéressante intitulée «Homme connecté: halte aux notifications!».

Des intérêts difficilement conciliables

Ce malaise est propre à notre société de la consommation guidée en permanence par des objectifs chiffrés, que ce soit d’audience, de chiffre d’affaires ou de bénéfices par exemple. D’un côté, nous avons les producteurs de valeurs, y compris d’informations, et de l’autre des consommateurs, y compris des mobinautes…

Confrontés à une concurrence farouche, les premiers pourraient être tentés d’utiliser un marketing discutable pour gagner des parts de marché ou attirer l’attention pour faire de l’audience. Quant aux consommateurs, ils se voient parfois détournés de leurs propres intérêts par des messages ou des produits trompeurs, qui peuvent les amener à se détourner de leurs activités en cours.

Dans l’attente d’une «messagerie unifiée»

Difficile de concilier des intérêts qui peuvent être contradictoires. Pour les producteurs, le meilleur positionnement est de se montrer cohérent dans leur production ou leurs messages. Quant au consommateur, il doit tenter de se frayer un chemin dans cette jungle d’informations disparates arrivant par tous les canaux.

En vogue à une époque, le concept de messagerie unifiée, qui permettrait de juguler, trier, ordonner et prioriser cette avalanche d’informations se fait toujours attendre. En effet, de nature différente les multiples technologies actuelles peinent à être domptées dans un seul programme. Souvent, ceux qui s’y sont essayés, ne serait-ce que pour les réseaux sociaux, ont échoué…

Bonne chance!

Xavier Studer

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