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L’actionnaire principal de Sunrise le confirme: UPC est trop cher

Olaf Swantee, CEO de Sunrise, mettra-t-il la main sur UPC?
Olaf Swantee, CEO de Sunrise, mettra-t-il la main sur UPC?

Sans surprise, Freenet, actionnaire principal de Sunrise qui détient presque le quart de ses actions, s’est fendu d’un communiqué pour indiquer qu’il s’opposait au rachat d’UPC, premier câblo-opérateur du pays. Il estime notamment que le prix d’achat est trop élevé.

Dans un texte de près d’une page, le groupe allemand expose ses arguments et critique l’opération, essentiellement d’un point de vue financier. Il en rajoute même une couche en indiquant que Sunrise est déjà excellemment positionné.

Peut-on ignorer son principal actionnaire?

Depuis le début de l’annonce de ce rachat, cette situation est pour le moins surprenante. On se demande comment un conseil d’administration peut imaginer une opération à 6,3 milliards de francs sans s’assurer le soutien de son principal actionnaire. Ou est-ce une opération finement huilée?

Sunrise a-t-il imaginé un scénario quelque peu tordu, voire diabolique, pour faire baisser le prix d’achat final? En lisant attentivement le communiqué de presse de Freenet, on réalise en effet que le groupe ne s’oppose pas totalement à l’opération. C’est le prix d’achat qui pose problème puisque UPC, à bout de souffle, perd chaque jour encore un peu plus de valeur…

Un prix complexe à fixer

Un prix certes complexe à fixer. Quand on sait la difficulté de déployer un réseau fixe de l’envergure de celui d’UPC, on peut s’imaginer que le prix d’achat devrait se situer clairement en dessus de celui d’un opérateur mobile qui posséderait la même base de clientèle. Mais, c’est faire un peu vite abstraction des coûts d’entretien et de développement d’une telle infrastructure…

Et même les réseaux les plus performants en fibre optique ne sont d’ailleurs pas appréciés actuellement à leur juste valeur sur le marché. Rappelez-vous de Genève qui a simplement déprécié à zéro la valeur du réseau fibre des SIG. A ce taux là, Liberty Global ferait bien d’imaginer de payer Sunrise pour qu’il reprenne son tas de vieux câbles et sa mauvaise réputation!

Le CEO de Sunrise se serait-il trompé?

Dans l’intervalle, les marchés financiers ont d’ailleurs applaudi la prise de position de Freenet. L’action du challenger helvétique des télécoms s’est en effet appréciée de quelques francs, perdus notamment lors de l’annonce de ce rachat. Parallèlement, Sunrise accusait le coup dans son propre communiqué de presse. Alors que penser?

Jusqu’ici le CEO Olaf Swantee a conduit d’une main de maître Sunrise. Ce fin stratège qui connait parfaitement le marché helvétique depuis des années n’a pas pu se tromper à ce point… Espérons que Liberty Global devienne raisonnable et abaisse drastiquement le prix de vente de son «bazar», laissé trop longtemps à la dérive… UPC a réellement besoin du dynamise d’un Sunrise… Et vite.

Xavier Studer

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