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Ericsson et Swisscom communiquent ensemble sur la 5G en Suisse…

Le partage des fréquences existantes entre la 4G et la 5G proposé par Ericsson.
Le partage des fréquences existantes entre la 4G et la 5G proposé par Ericsson.

La 5G continue de faire couler beaucoup d’encre. Alors que les opérateurs sont confrontés à une levée de boucliers contre l’installation de nouvelles antennes, Ericsson propose une solution intéressante pour une rapide implémentation de la 5G en Suisse: le partage de spectre entre 4G et 5G sur les antennes existantes! De la poudre aux yeux?

Dans un communiqué de presse diffusé lundi, Ericsson avec Swisscom et Qualcomm expliquent comment ils pensent faire la différence grâce au partage du spectre des fréquences 4G/5G, une technologie que nous avions déjà évoqué lors du MWC 2019 de Barcelone. Une simple mise à jour logicielle devrait permettre un déploiement fulgurant sur le réseau mobile existant!

L’ogre bleu prêt à croquer le marché 5G?

Dans son texte, Ericsson indique qu’un jalon vers la 5G a été franchi le 31 octobre. Le premier transfert de données mobile 5G a été effectué avec Ericsson Spectrum Sharing (ESS) en collaboration avec Swisscom et Qualcomm Technologies. Cela devrait aider l’opérateur historique à atteindre son objectif de couvrir 90% de la population en 5G d’ici la fin de cette année.

«L’ESS permet à Swisscom d’utiliser de manière optimale le spectre de fréquences et l’infrastructure existants pour les clients 4G et 5G. Le partage du spectre permettra à Swisscom d’offrir à ses clients une couverture 5G complète le plus rapidement possible», souligne Patrick Weibel, responsable du programme 5G de Swisscom.

Quel déploiement rapide de la 5G?

«Avec l’ESS, les opérateurs mobiles peuvent tirer parti de leur investissement dans le système radio Ericsson sur les bandes de fréquences actuellement utilisées pour le LTE (4G) pour permettre une introduction rapide du 5G», estime pour sa part Hannes Ekström, responsable de la ligne de produits RAN 5G chez Ericsson.

Cette solution logicielle doit diviser dynamiquement le spectre entre les signaux 4G et 5G en fonction de la demande mobile. Le passage d’un signal à l’autre s’effectue en quelques millisecondes. Elle est compatible avec tous les smartphones 5G, qui prennent en charge la fonctionnalité de partage de spectre normalisé.

L’illusion de la 5G?

Mon commentaire? Le consommateur risque de se poser des questions lorsqu’il verra le logo 5G apparaître sur son smartphone flambant neuf, mais ne bénéficiant pas forcément d’un gain de rapidité d’un facteur 10, comme le laissait entendre la propagande initiale des équipementiers qui comparaient les performances de la 4G actuelle avec celle de la 5G sur les ondes millimétriques utilisées dans des conditions idéales….

Les concurrents du couple Swisscom-Ericsson s’en donnent d’ailleurs à cœur joie! «Pour le moment, Sunrise renonce donc à développer la 5G sur les fréquences existantes (700 MHz à 2600 MHz). Cela apporterait l’avantage d’offrir rapidement une couverture 5G à grande échelle, mais les appareils compatibles sont actuellement rares et les vitesses de connexion sont relativement similaires à celles de la 4G+. On parle même de “deux classes de 5G”», s’amuse ainsi le challenger suisse des télécoms s’appuyant sur le très sérieux Huawei…

Xavier Studer

Les explications de Swisscom sur le canal YouTube d’Ericsson (dès 15e min. env.)

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