Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

5G en France: l’administration se mobilise pour évaluer les risques…

Nokia vient de signer avec Ornge en France pour déployer la 5G.
Nokia vient de signer avec Ornge en France pour déployer la 5G.

Le lancement de la 5G est prévu pour fin 2020 en France. Après la mise aux enchères des fréquences, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est lancé dans l’évaluation des risques sanitaires liés à l’exposition des populations à la cinquième génération te téléphonie mobile (5G).

Après avoir publié en 2018 une feuille de route, nos voisins ont chargé l’Anses de conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques 5G et à leurs éventuels effets sanitaires. En fin de semaine, l’Anses a publié un rapport préliminaire qui orientera ses travaux dont les résultats seront disponibles au 1er trimestre 2021.

Quels scénarios d’exposition?

Dans un communiqué, cette agence précise que la 5G utilisera des fréquences déjà utilisées par les précédentes générations de téléphonie mobile, mais aussi de nouvelles bandes de fréquences. Pour commencer, comme en Suisse, la bande 3,5 Ghz dans des zones étendues. Puis, les années suivantes, la bande 26 GHz pour la communication entre des objets connectés ou pour de la téléphonie mobile dans des périmètres restreints.

L’Anses souligne la nécessité de disposer du maximum d’informations techniques de la part des industriels. Il s’agit notamment d’être capable de définir des scénarios d’exposition de la population en collaboration avec l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et d’évaluer l’impact sanitaire éventuel. L’agence cite notamment le beamforming, c’est-à-dire la possibilité de focaliser la puissance des antennes dans un périmètre donné.

L’Anses constate des manques

L’agence a identifié deux champs d’évaluation des risques distincts correspondant aux deux nouvelles bandes de fréquences 5G, autour de 3,5 GHz et de 26 GHz dont les modalités d’exposition sont différentes. Elle évoque un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz, déjà utilisées en Suisse.

De ce fait, les experts évalueront la possibilité d’extrapoler les résultats des travaux d’expertise antérieurs de l’Agence sur les impacts sanitaires des diverses technologies de communications existantes (3G, 4G, Wi-Fi, …) qui utilisent des fréquences proches de la bande 3,5 GHz, de 0,8 à 2,45 GHz. Dans son rapport, elle semble passer sur le fait que le Wi-Fi utilise la bande des 5GHz depuis des années.

Moins d’incertitudes sur les ondes millimétriques

Enfin, concernant les fréquences plus élevées, entre 20 et 60 GHz, les données disponibles dans la littérature seraient plus nombreuses, selon l’Anses. Elle estime que les travaux d’expertise s’attacheront donc à les analyser pour évaluer les impacts sanitaires éventuels liés aux expositions dans la bande 26 GHz qui sera utilisée en France.

Dans tous les cas, il est tout de même piquant que le déploiement de la 5G se fasse d’ici fin 2020, alors que l’Anses indique que certaines de ses conclusions ne seront disponibles qu’en 2021… Pas de psychose. Visiblement, il semble exister un consensus qui se fonde sur les données établies jusqu’ici, comme par exemple l’absence de preuve expérimentale sur l’électrohypersensibilité, selon cette prise de position officielle de 2018.

Xavier Studer

Quitter la version mobile