Site icon Le blog high-tech & telecom de Xavier Studer

Chimères numériques et probables délires artificiels

L'odyssée de l'intelligence artificielle?
L’odyssée de l’intelligence artificielle?

Le mode numérique donne un sentiment exaltant de maîtrise de la vérité. Grâce à nos thermomètres, capteurs, GPS et autres, on sait à la décimale près notre température, notre pouls, notre position ou notre vitesse. Des données de choix pour l’intelligence artificielle, censée prédire nos comportements! Pas tout à fait.

J’observe et teste depuis plusieurs décennies la numérisation. J’en constate régulièrement les limites, notamment en ce qui concerne la qualité des données issues de multiples capteurs… Par exemple, l’inexactitude de la mesure de la température ou de la pression artérielle avec de beaux écrans, parfois précis à la décimale près.

Des données numériques perpétuellement fausses!

Pendant plusieurs années, j’ai aussi eu la chance de pouvoir tester les données GPS lorsque le système était dégradé. Aujourd’hui, la situation est évidemment bien meilleure, mais les artefacts restent souvent la norme lorsqu’on se promène soudain à l’intérieur d’un magasin, par exemple. Montre connectée ou autres gadgets produisent alors des montagnes d’informations fantaisistes…

Fréquemment, j’ai l’occasion de tester très en détail différents cardiofréquencemètres, souvent implémentés dans des montres connectées. Et là aussi, la qualité des données produites par ces montres ou autres dispositifs souffre de différents facteurs extérieurs, comme un mauvais placement sur le poignet ou autres éléments exogènes.

L’aide de l’intelligence artificielle?

J’ai eu confronté jusqu’à trois appareils en même temps, qui m’ont donné trois valeurs différentes pendant des périodes parfois assez prolongées. Bien sûr, avec un minimum de réflexion, un cerveau humain peut facilement exclure certaines valeurs folkloriques alors qu’il s’époumone en pleine montée.

Et l’intelligence artificielle? Même avec des algorithmes bien faits, sans point de comparaison, difficile de rectifier le tir, sans disposer des mesures de plusieurs capteurs. Ma conclusion? Prenez avec une certaine distance les valeurs affichées à votre poignet, même celles mesurées avec un capteur thoracique renommé. Evidemment, génération après génération, les résultats sont censés être plus précis.

Les délires artificiels

Tout cela m’amène à la conclusion de cette note. La fragilité des données numériques n’est pas chose nouvelle; c’est même une constante. A l’heure de l’«intelligence artificielle» (IA) et des algorithmes triomphants, il me semble essentiel de mettre en garde le gentilhomme connecté des dangers de ces chimères numériques…

Selon vous, que se passe-t-il si cette prétendue «intelligence artificielle» se met à extrapoler votre comportement sur la base de données qui sont manifestement fausses ou incomplètes? Alors que certains géants de la Silicon Valley refont l’histoire des réseaux sociaux à grand renfort d’anachronismes, il est urgent de prendre un important recul sur les potentialités de l’IA conquérante. Du moins, pour l’instant…

Xavier Studer

Quitter la version mobile