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Internet: Starlink d’Elon Musk concurrencera difficilement Swisscom et les opérateurs…

Starlink: faut vraiment en avoir besoin.
Starlink: faut vraiment en avoir besoin.

Les observateurs du déploiement de Starlink se sont documentés auprès des sources officielles pour en savoir plus, notamment en France où des stations relais sont prévues au sol. En Suisse, les autorités étudient actuellement le dossier, alors que les premiers prix publiés sur la toile doivent faire sourire les opérateurs, particulièrement Salt! Du moins pour l’instant.

Pour se faire une idée précise de la question, le soussigné est notamment allé aux sources de l’information. La capture d’écran ci-contre permet de se faire une idée des prix pratiqués pendant la phase bêta. Il faut ainsi débourser 479 francs de matériel, 62 francs de frais divers avant de devoir souscrire à un abonnement à 94 francs par mois… Des prix qui seront ensuite peut-être remaniés.

Procédure en cours

En plus petit caractère, il est indiqué que la mise en service peut prendre jusqu’à six mois. Il faut dire qu’il reste différentes étapes administratives à régler, selon l’Office fédéral de la communication (OFCOM), qui traite actuellement le dossier. L’OFCOM répondra prochainement aux demandes de Starlink, qui devra à terme s’annoncer comme fournisseur de services télécoms. Ci-dessous en italique, voici encore quelques précisions de Caroline Sauser, responsable de la communication:

Les terminaux qui seraient utilisés en Suisse n’ont pas encore obtenu de marque de conformité, que ce soit pour la Suisse ou l’Europe. Il appartient d’abord à l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute) d’élaborer les normes nécessaires pour vérifier que les terminaux travaillent sur les fréquences réservées en Europe pour de telles applications et ne présentent pas de risque de perturbation. Ce n’est qu’une fois que ces normes seront disponibles que la conformité pourra être évaluée. Une demande dans ce sens devra être déposée en principe par l’entreprise qui produit les terminaux.

Lorsque les déclarations de conformité n’existent pas encore, nous avons la possibilité d’octroyer une concession d’essai, après avoir obtenu tous les documents nécessaires sur les terminaux utilisés pour écarter tout risque de perturbations des fréquences. Les concessions d’essai sont valables pour une année. Le titulaire de la concession doit alors déposer un rapport sur ses essais. Il peut aussi demander une prolongation de sa concession d’essai.

Quelles performances?

Concrètement, Starlink devrait faire mieux que les offres satellitaires actuelles qui passent par des satellites géostationnaires et qui sont pénalisés par des latences de l’ordre de 600 millisecondes. La constellation d’Elon Musk étant placée à quelques centaines de kilomètres seulement de la Terre pourrait offrir des temps de réaction compris entre 20 et 40 millisecondes, contre une dizaine sur la 4G ou la 5G ou quelques millisecondes sur de la fibre optique. Les communications passeront sur des fréquences satellitaires usuelles comprises entre 10,95 et 14,5 GHz, selon les documents de l’Arcep en France. Wikipédia donne d’autres détails utiles.

Côté débits, Starlink, qui n’ambitionne pas de station terrestre en Suisse actuellement, fait état de vitesses très confortables de l’ordre de 50 à 150 Mbits/sec, mais loin du gigabit ou de ses multiples proposés notamment par Salt avec d’autres services pour 39,90 francs par mois… Autrement dit, Starlink ne peut pas concurrencer en l’état un Salt là où son offre est disponible.

Elon Musk ne fait pas rêver

En zone rurale alors? Peut-être, mais encore faut-il accepter d’installer la parabole et d’accepter les contraintes qui vont avec. Lorsqu’on sait que plusieurs opérateurs, dont Swisscom et UPC-Sunrise, proposent 4G et 5G en zone rurale avec des débits parfois similaires avec de meilleurs temps de réaction pour bien moins cher, on constate que l’offre d’Elon Musk ne fait pas rêver. C’est le moins qu’on puisse dire!

En fait, en tant qu’«ancien astronome amateur» et accessoirement passionné de technologies novatrices, Musk est d’ailleurs plutôt à mes yeux un vrai cauchemar qui induit des nuisances dans le ciel et beaucoup de pollution pour des objectifs, notamment scientifiques, très discutables. Starlink, comme Tesla, c’est le triomphe du gaspillage énergétique et de la poudre aux yeux. Qui accessoirement fait parfois mouche auprès des amateurs de pseudo-sciences!

Xavier Studer

Pour aller plus loin:

Constellation Starlink: la «pollution spatiale» d’Elon Musk – La Tribune, 5 septembre 2020

Les voitures électriques sont-elles écologiques? — Pour la Science, 31 octobre 2018

Deux ou trois éléments de réponse sur le marché de l’énergie sur le site de l’AFIS

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