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Journée du numérique en Suisse? Campagne publicitaire: prudence

Quelques accessoires pour repousser les limites du numérique...
Quelques accessoires numériques…

La Suisse vivrait aujourd’hui sa 5e journée du numérique, des décennies après l’irruption de cette révolution dans nos vies. L’occasion de s’interroger sur le sens profond de la numérisation et de ces détails qui font toute la différence…

Pour commencer, qui organise cette «Journée suisse du digital» (sic)? En se rendant sur le site de digitaltag.swiss, on constate que six logos se détachent! Il s’agit d’AWS, SGA, Google, Ringier, Swisscom et Sir Mary, visiblement une agence de publicité. Mais pourquoi?

Planifier la Suisse de demain…

«Avec plus de 120 partenaires et 19 villes/cantons partenaires à travers le pays, nous réunissons des passionnés du numérique, des nouveaux venus, des experts du secteur et des entreprises pour favoriser le développement d’idées», est-il indiqué sur le même site internet.

Plus loin, on peut encore lire: «Nous devons collaborer et discuter pour comprendre la transformation numérique et planifier la Suisse de demain. Nous avons besoin de votre participation et de votre voix pour y parvenir». Heureusement que digitalswitzerland s’en occupe en 2021!

Se donner du travail, vendre davantage…

Ce que je peux en dire? Réellement passionné de numérique depuis des décennies, c’est-à-dire depuis que j’ai découvert l’informatique ou le CD, ces propos me font sourire. Heureusement que la majorité de l’économie et de la population n’ont pas attendu les promoteurs de cette célébration pour s’acheter des CD, mp3, utiliser Netflix ou WhatsApp!

Honnêtement, alors que tout est déjà numérique dans les entreprises à jour et chez les particuliers, cette manifestation a de quoi surprendre les observateurs avertis… Tout comme le libellé de cette journée «digitale», qui se réfère au doigt? Evidemment non, mais ce détail parlant pour un francophone échappe généralement au publicitaire moyen…

Ces petits détails qui font la différence

Ce sont ces petits détails qui nous mettent  la puce à l’oreille,  qui nous font comprendre que cette manifestation n’est en fait qu’une vaste campagne de publicité! Il faut bien donner du travail à Amazon Web Services, à l’agence d’affichage SGA ou encore à Swisscom… Sans parler des autres.

Bref, même si la Suisse a parfois de la peine à utiliser les technologies d’aujourd’hui (Songez à Twint et à son abandon du Bluetooth, mdr) et que l’Europe manque de locomotives technologiques dans le domaine de l’informatique, ce n’est pas une raison pour dilapider son énergie dans des gesticulations discutables.

Alors, on «numérise» pourquoi? Pour faire «tendance»? Pour faire mode ou plutôt passer pour un «beauf» des décennies après le début de ce processus?  Par fatalité, puisque tout est numérique? Pour donner du travail à l’ancien monopoliste et toujours très puissant Swisscom? Ou simplement pour bénéficier des potentialités de l’ensemble des technologies concernées pour le bien commun?

Xavier Studer

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