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Ethique et intelligence artificielle? Un simple retour aux sources!

L'intelligence artificielle veut votre bien. Vraiment?
L’intelligence artificielle veut votre bien. Vraiment?

Il y a des débats qui amusent le soussigné, qui a jadis survolé quelques concepts philosophiques, logiques et épistémologiques. Ainsi, il est désormais de bon ton de parler d’intelligence artificielle (IA) éthique, voire au service du bien commun, comme l’UIT. On ne se refuse rien! Amusant, non?

En guise de préambule, rappelons que l’IA n’est souvent aujourd’hui qu’un alignement plus ou moins foireux d’innombrables lignes de codes; soit de vulgaires algorithmes. D’ailleurs, même si ces derniers étaient capables d’une certaine forme d’«heuristique» ou d’apprentissage automatique, ça ne changerait pas grand chose au problème.

L’IA reflet du monde réel

En effet, toute action est en principe dirigée par une finalité, par un but qui prend racine dans une idéologie, un système de pensée, voire une éthique. Et toute société civile est basée sur un système moral, de codes, de lois, etc. Par extension, le monde économique évolue dans ce cadre (plus ou moins valable d’ailleurs) et doit s’y conformer…

En effet, les entreprises ont en principe intérêt à œuvrer dans ce sens au risque de se retrouver plus ou moins rapidement dans l’illégalité… Il n’y a aucune raison que des programmes informatiques échappent à cette logique et à cette dynamique. Et donc notre monde technologique n’est que le reflet de la société «traditionnelle» dans laquelle nous évoluons…

L’UIT innove

C’est dans ce contexte que l’Union internationale des communications (UIT) basée à Genève a ainsi lancé il y a quelques jours une IA pour le bien commun… Cette émanation onusienne n’ambitionne rien de moins que le renforcement de la collaboration au niveau mondial sur l’utilisation de l’IA pour favoriser le développement durable dans le monde.

Concrètement, le Réseau neuronal sur l’intelligence artificielle (sic) au service du progrès a été conçu dans le but de faciliter les échanges entre les pouvoirs publics et le secteur privé et de favoriser les partenariats visant à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) définis par les Nations Unies à l’horizon 2030. Tout un programme, selon ce communiqué!

Utilisation commerciale…

Mais il n’y a pas que les administrations ou les organisations internationales qui veulent rassurer le quidam sur l’utilisation de plus en plus généralisée et boiteuse des algorithmes. Selon cet article, on voit ainsi des assureurs qui se prennent pour des géants de la technologie et qui ambitionnent de travailler pour le bien commun. La propagande n’a pas de limite. Un air de Google?

Tout cela a un air de déjà-vu. En philosophie, il existe depuis des millénaires une multitude d’éthiques plus ou moins complexes à appréhender et peut-être à mettre en pratique. Ces IA ne seront probablement que le reflet des qualités philosophiques et éthiques de ses programmeurs; ce qui me fait dire que les sciences humaines ont encore de beaux jours devant elles! Et la lutte continuelle entre le Bien et le Mal n’est pas prête de se terminer…

Xavier Studer

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