L’IFA 2024 de Berlin a une fois de plus tenu ses promesses en matière de diversité technologique. Comme lors de chaque édition, on y trouve un savant mélange d’innovations potentiellement révolutionnaires et de gadgets plus ou moins utiles. Cette année ne fait pas exception, avec son lot de produits allant du futuriste au franchement discutable.

Parmi les concepts les plus intrigants, on trouve une sorte de cellule d’isolement numérique de Qoob, une sorte de cabine high-tech permettant de se couper de l’agitation ambiante pour se recentrer sur le monde virtuel. A l’intérieur de cette cellule confortable dédiée au travail numérique, on trouve l’électricité, l’internet et la paix nécessaire pour répondre à ses courriels dans une atmosphère climatisée.

Du pratique au superflu

Dans la catégorie des gadgets plus terre à terre, The MeatStick présente sa dernière innovation en matière de cuisine connectée: un thermomètre à viande Bluetooth. La version V, encore plus précise, promet de révolutionner la cuisson des viandes en fournissant des données en temps réel sur votre smartphone. Si l’utilité d’un tel appareil pour les amateurs de barbecue ne fait aucun doute, on peut se demander si nous n’atteignons pas les limites de la connectivité dans nos cuisines.

A l’autre extrémité du spectre, Hello Tomorrow nous propose Plant Petz, un pot de fleurs robotique interactif. Il permet de transformer n’importe quelle plante réelle en un compagnon animé qui peut interagir avec les personnes. Ces vases «dansants» mesurent par ailleurs en permanence l’humidité de la terre pour leur assurer les meilleurs soins de leurs propriétaires.

L’innovation à tout prix?

Ces exemples illustrent parfaitement la tendance actuelle de l’industrie à vouloir connecter et «améliorer» tous les aspects de notre quotidien, parfois au détriment du bon sens. Si certaines innovations apportent une réelle valeur ajoutée, d’autres semblent plutôt répondre à des besoins artificiellement créés.

Face à cette profusion de gadgets, il est légitime de s’interroger sur la direction que prend l’industrie de l’électronique grand public. Entre la course à l’innovation et la multiplication des objets connectés ou prétendument survitaminés à l’intelligence artificielle (IA), ne risquons-nous pas de perdre de vue l’essentiel: créer des technologies qui améliorent véritablement notre qualité de vie?

Xavier Studer, de retour de Berlin