
Après différentes alertes en Europe, il faut savoir qu’en Suisse les trois principaux opérateurs m’ont confirmé que leurs réseaux mobiles présentent une autonomie électrique pouvant aller jusqu’à une heure. Une durée qui devrait significativement être augmentée un jour. Mais quand?
Swisscom et Sunrise (UPC) m’ont par ailleurs indiqué qu’il est possible d’alimenter les antennes en électricité à l’aide de générateurs diesel de secours en cas de coupures de courant prolongées. Ceux-ci doivent toutefois être amenés sur place en cas de panne, ce qui peut poser problème, comme le relève Rolf Ziebold, porte-parole de Sunrise.
Le problème du réseau fixe
«Toutefois, même avec une autonomie prolongée, une disponibilité totale ne peut être garantie. Lors de catastrophes naturelles, comme récemment au Tessin, des connexions essentielles, telles que des câbles de fibre optique, ont été endommagées. Sans ces liaisons, les réseaux restent inopérants, même en cas d’alimentation électrique, selon Ana Biljaka, porte-parole de Salt.
Du côté de Swisscom, on indique que «pour le réseau fixe, nos centres de données et nos sites de Backbone (réseau) disposent d’une alimentation électrique de secours assurée par des générateurs diesel qui garantissent une autonomie d’au moins 72 heures. En cas de besoin, nous pouvons également fonctionner plus longtemps avec du carburant supplémentaire», précise Alicia Richon, porte-parole.
Et chez l’abonné? Encore faut-il pouvoir utiliser le téléphone fixe désormais 100% numérique. «En cas de panne de courant, des appels d’urgence via les lignes fixes sont pratiquement impossibles, car, dans la grande majorité des cas, les clients ne disposent pas d’appareils (routeur/modem/téléphone fixe) équipés d’une alimentation de secours», souligne justement Rolf Ziebold.
D’autres défis…
D’autres obstacles corsent le tout. «Les groupes électrogènes de secours fixes posent par ailleurs d’autres défis. Ils nécessitent une autorisation en matière de construction et d’environnement de la part de la commune ou de l’office cantonal de l’environnement (prescriptions en matière de bruit et de protection de l’air). Ils requièrent également un espace suffisant», souligne encore Alicia Richon.
Les trois opérateurs précisent qu’il n’existe aucune obligation légale concernant l’alimentation électrique de secours à ce jour. La révision de l’ordonnance sur les services de télécommunication est en cours. Une autonomie de quatre heures est actuellement envisagée pour les réseaux mobiles. «Des clarifications sont encore nécessaires, notamment en ce qui concerne les mesures de gestion de l’électricité. Dès que ces discussions seront terminées, la deuxième consultation des offices pourra être préparée et menée», indique Caroline Sauser, du service de presse de l’Office fédéral de la communication (OFCOM).
Ces changements et renforcements des infrastructures prendront plusieurs années pour se matérialiser. «Il est prévu que la révision correspondante de l’ordonnance sur les services de télécommunication soit traitée par le Conseil fédéral avant la fin de l’année. Les nouvelles dispositions entreraient alors en vigueur le 1er janvier 2026. La mise en œuvre des nouvelles dispositions devrait prendre plusieurs années», précise Caroline Sauser.
Les alternatives
Alors que faire? Sunrise souligne que les smartphones modernes peuvent également envoyer des messages d’urgence via des connexions satellites. Cette fonctionnalité est indépendante des opérateurs de réseau, voir à ce sujet:
- https://support.apple.com/fr-ch/101573
- https://support.google.com/pixelphone/answer/15254448?hl=fr
- https://insights.samsung.com/2025/03/31/how-to-set-up-emergency-sos-on-your-galaxy-mobile-device/
De son côté Salt précise que «des solutions de connectivité Direct-to-Cell, comme celle proposée par Starlink, avec qui Salt a été le premier opérateur en Europe à collaborer, offrent une connectivité d’urgence robuste. Cette technologie permet également le Cell Broadcast, renforçant ainsi les capacités d’alerte en cas de crise», précise Ana Biljaka.
Xavier Studer